NOUVELLES DIVERSES.
FRANCE.
Une lettre de Tulle avait dernièrement
annonce' que le ministère public ne devait
pas donner suite l'instruction correction
nelle dirigée contre Marie Cappelle,
l'occasion du vol des diamants de Mme de
Léautaud, et que la partie civile devait se
borner intenter contre les héritiers de
la condamnée une instance en restitution.
On écrit maintenant de la même ville que
les premières dispositions du ministère
public paraissent s'être modifiées et l'on
assure que des ordres supérieurs viennent
d'être donnés pour reprendre le procès
correctionnel. On attendrait seulement
que l'état de santé de la condamnée lui
permit de subir un nouveau délai.
ANGLETERRE.
"Vendredi, le duc de Wellington s'était
rendu en voiture, la chambre des lords,
et y alla occuper sa place ordinaire en
attendant l'ouverture de la séance. Vers
quatre heures et demie, et pendant que
lôrd Brougham avait la parolele duc se
leva subitement, comme pour quitter la
salle par la porte qui se trouve près du
trône, sans qu'on y fît attention. Mais on
remarqua bientôt qu'il penchait la tête, et
que sa marche était embarrassée. Aussitôt
lord Brougham et plusieurs autres mem
bres l'entourèrent, lord Aberdeen et lord
Ellenborough lui donnèrent le bras, et
quoique marchant difficilement, il put
atteindre la voiture de lord Brougham qui
le ramena son hôtel. Il avait été atteint
de vertiges.
Arrivé chez lui, le duc fut en proie
des convulsions pendant une heure. En
suite il se sentit mieux et voulut sortir du
lit, mais M. Hume, son médecin, s'y op
posa. Le noble malade passa une bonne
nuit. Samedi matin, il allait beaucoup
mieux.
S. M. la reine et le prince Albert en
voyèrent de bonne heure demander des
nouvelles de sa santé. Le corps diploma
tique presque tout entier en fit de même.
Hier soir le duc était assez bien pour
espérer de pouvoir siéger au parlement
dans peu de jours.
NÉCROLOGIE.
PARIS, 11 FÉVRIER.
LONDRES, 10 FÉVRIER.
On lit dans le Dagblad van 's Gravengahe
On assure que S. M. le roi Guillaume-Frédéric,
comte de Nassau, est attendu de*Berlin la
fin de ce mois.
On écrit d'Amsterdam, 6 février
On nous écrit de La Haye, qu'il est question de
l'inauguration de la statue de l'immortel de
Ruyter h Flissingenpour le mois de juin ou
de juillet prochain. On croit qu'un discours
sera prononcé k cette occasion par notre conci
toyen le professeur A. Des Amorie Van der
Hoeven; on a l'espoir que cette intéressante
solennité sera honorée de la présence du roi,
de la reine et de la famille royale.
On écrit de Damas, 29 décembre, que
contrairement k ce qui a été rapporté, Ibrahim
s'est contenté de faire arrêter Chérif-pacha
soupçonnant sa trahison. Par la médiation du
consul français, Chérif a obtenu de pouvoir
suivre librement l'armée, mais il est gardé k
vue et doit être traduit devant un conseil de
guerre.
On écrit de Bapaume, le 3 février, au
Progrès du Pas-de-Calais
Une enquête se poursuit dans notre ville
sur les militaires du 17e régiment venus de Ham.
Un officier d'état-major est venu de Lille pour
suivre cette instruction. Des recherches minutieuses
ont été faites dans les casernes. Les effets des
soldats ont été visités, et une grande surveillance
est exercée sur eux.
Nous ne savons si ce que l'on dit d'un complot
bonapartiste qui aurait existé dans le 17* a quelque
chose de réel; mais nous savons bien que,
même avant l'arrivée de ce régiment, des ex
emplaires de la brochure publiée par le prince
Les Idées napoléoniennescirculaient en cette
ville et y avaient été apportées par des militaires,
autres que ceux du 17e, qui avaient été aussi
commis k la garde du prince.
On écrit de Londres, le 6 février
S. M. le roi des Belges a fait cadeau k la
reine de plusieurs belles robes de dentelles de
Bruxelles du plus beau gout, pour l'usage de
la jeune princesse.
Le baptême de la jeune princesse royale
est remis au 16. Il sera célébré au palais de
Buckingham avec la plus grande magnificence.
Toute la vaisselle d'or a été amenée de Windsor.
Mercredi, la reine donne un grand dîner au
palais de Buckingham, les invitations portent
que ce dîner a lieu k l'occasion de l'arrivée
de S. M. le roi Léopold.
On écrit de Francfort, 3 février
L'horizon politique ne s'est pas encore com
plètement éclairci. Les efforts de la diplomatie
pour permettre a la France de sortir de sa position
isolée et de contribuer sincèrement et activement
au maintien de la paix n'ont pas encore été
couronnés de succès. Ainsi voyons-nous arriver
le printemps, qui ne nous amènera pas l'aplanis-
sement des différends existants, mais tout au
plus la paix armée. Cela ne peut pas durer
longtemps; la paix ou la guerre, mais plutôt
la paix doit se décider immédiatement.
La commission militaire de la diète continue
k montrer une activité extraordinaire.
On écrit de Varsovie, le 10 janvier
Les travaux du chemin de fer qui joindra
notre capitale k Bochnia (Gallicie, 5o lieues
environ), et qui de la doit aller s'emhrancher
sur celui de l'empereur Ferdinand, qui a son
point de départ k Vienne, avancent avec une
rapidité étonnante. Puis de onze mille ouvriers
y sont occupés tous les jours sans exception,
et dès qu'il fera beau temps ce nombre sera
encore augmenté; car le rail-road en question
doit être complètement terminé avant le mois
de juin prochain.
On écrit de Berlin, 4 février
Aujourd'hui même, les propositions de la cour
de Rome ont été définitivement acceptées par
notre gouvernement, de sorte que si, comme tout
porte k le croire, le saint-siége y donne sa sanction,
nos différends religieux vont être entièrement
aplanis. Vous pouvez compter sur l'authencité de
cette nouvelle.
M. de Hassenpflug ne reviendra ici que dans le
courant de mars, son congé de deux mois ayant
été prolongé k cause de l'état de souffrance où il
se trouve encore.
On écrit de Trêves, 3 février
S. M. en considération de la mauvaise récolte
de l'année dernière, a fait remise entière de l'impôt
perçu sur le vin pour l'année i84o.
Les hommes, toujours trop rares, qui ont
une intelligence supérieure, une grande e'iévation
de sentimens et un cœur véritablement évan-
géliquesont presque toujours cachés sous le
voile de la modestie et de cette admirable humilité
qui est la base de toutes les vertus.
Tel était François-Benoit Jonghes, grand-
doyen k Bailleulque cette ville, le pays et
la religion viennent de perdre. Cet événement
a le plus pénible retentissement dans le cœur
de tous ceux qui l'ont connu.
Né a St-Sylvestre-Cappel, département du
Nord, en 1772, d'une famille honorable, il
montra dès sa première jeunesse, beaucoup d'intel
ligence et de penchant pour la vertu; il fit
ses études avec le plus constant succès k la
célèbre Université de Louvain. Il était au mo
ment d'entrer au séminaire d'Ypres, quand la
révolution supprima cet établissement; mais il
n'en, resta pas moins en relation avec Mgr
l'évêque comte d'Arberg, qui l'avait appriécié,
rien ne pouvait arrêter sa constante vocation
vers l'état ecclésiastique. Il quitta le pays et
arriva au séminaire français qui, dans ce temps
de calamités, fut établi k Wolshau; il y fut
l'élève, l'ami et l'émule des Bouilland de Cler-
mont, des Voclin d'Amiens, des Morel de Nantes,
qui ont assez de célébrité dans les contrées qui
les ont possédés pour ne plus rien ajouter k
leurs éloges.
En i8i4, Jonghes revint en France. La
société des Sulpiciens, dont la haute réputation
est assez faite, voulut le retenir; mais il avait
encore son père et sa mèreet le sentiment
de la nature et du devoir, qui a toujours été
dominant chez lui, le fit rétister k la perspective