NOUVELLES DIVERSES.
La fabrique a chargé notre excellent
peintre, Mr Bohm, de restaurer et même
de retoucher quelques tableaux. Il est
inutile d'ajouter que la tâche a été par
faitement bièn remplie le goût et le
talent de l'artiste ne sauraient plus être
contestés.
On nous écrit de Menin, 14 février
Un incendie s'est manifesté cette nuit
vers quatre heures du matin, dans la dis
tillerie du sieur Stock, par l'explosion d'un
alambic, une seule pompe est parvenue en
peu de temps éteindre le feu qui n'a
St-Josse-ten-Noode, rue de l'Astronomie,
n° 36, se chauffait Un poêle ouvert; le
feu prit son châle, au bruit que fît Mme
Wilson, la domestique accourut et parvint
étouffer les flammes, mais il était trop
tardles vêtements étaient en partie con
sumés et de larges brûlures s'en étaient
suivies. Malgré les soins que lui prodigua
M. Tobin, médecin, Mme Wilson succomba
le lendemain aqx plus yives douleurs.
Par arrêté du 3 février, les miliciens
de la classe de 1833 sont licenciés.
Il résulte d'une liste aphabétique
maison delà famille Bonaparte était tendue
de noir.
consumé qu'une partie de la toiture, M.
Yaicke, premier échevin s'y était trans
porté dès que l'alarme eut été donnée, la
gendarmerie et la garnison s'y sont par
faitement comportés.
La perte est évaluée 2,500.
Le bâtiment est assuré par la compagnie
d'assurance d'Anvers, pour la somme de
25,000.
Un vçl avec effraction a été commis
le 12 courant, en la commune de Vive-St-
Bavon, au préjudice du fermier Bernard
Gothals.
Les voleurs entrèrent dans l'attelier des
tisserands, en brisqnt les volets et coupè
rent de l'putjl, une pièce de toile de 82
aunes, aucun soupçon ne plâne.
Hier, un dîner a été donné l'Hôtel
du Commerce, M. l'abbé De Foere, par
plusieurs négociants; ces messieurs lui
ont remis une médaille. (J. de Bruges.)
Bruxelles, 15 Février.
Dimanche dernier, dans l'après-midi,
Mmc Wilson, âgée de 86 ans, épouse de M.
le général Wilson, pensionné, demeurant
publiée par le Moniteur que le nombre des
médecins vétérinaires diplômés en Bel
gique est de 195.
paris, 15 février.
Un journal dit que M. Eynard de Genève,
s'occupe activement de solliciter auprès
des puissances intéressées, l'érection de
Jérusalem en ville libre sous la protection
des grandes prissances européennes M.
Guizot le seconderait, assure-t-on, dans
l'exécution de cette pensée.
On écrit d'Ajaccio, 2 février
Dimanche au soir,les cloches des églises,
sonnant grande volée, annoncèrent le
service solennel qui devait être célébré le
lendemain la mémoire de l'empereur,
dans l'église même où il fut baptisé.
Un magnifique catafalque s'élevait sous
le dôme de la cathédrale, offrant de tous
côtés l'image du grand capitaine, et sur?
monté d'un aigle immense aux ailes éten?
dues. Dans la ville, tousles magasiusétaient
fermés, toutes les maisons pavoisées de
drapeaux tricolores ornés de crêpes. La
La reine d'Angleterre vient d'envoyer au
jeune Sultan Abdul-Medjid, un gros diamant
d'une belle eau et qui a la forme d'un croissant.
Ce croissant a été envoyé h S. M. britannique par
le consul anglais h Rio-Janeiro. Le diamant est
dit-on, de la valeur de neuf cent mille francs.
Mais en l'envoyant au Sultan, la reine Victoria a
FRANGE,
moins considéré la valeur iptrinsèque de ce bijou
que sa forme vraiment singulière et adaptée h
la circonstance.
On écrit de Paris, i5 février
Le Progressif de Limoges annonce que le
ministre de l'intérieur a assigné pour prison h
Mme Lafarge la maison centrale de Clermont
(Oise).
On écrit de Londres, 12 février
L. A. R. les duchesses de Kent et de Gloucester,
S. M. la reine douairière et toutes les dames
présentes au baptême de la princesse royale
étaient vêtues en blanc et argent, snr le désir
exprès de la reine.
On écrit des frontières de Russie, le 2G
janvier
Le comte Oginki, qui a de grandes propriétés
en Samogitie, a été arrêté comme chef d'une
conspiration étendue, tandis qu'il se trouvait h
la table du gouverneur de Wilna (Lithuanie).
Il a été transporté, ce que l'on dit, h Pé-
tersbourg, avec un grand nombre de ses partisans.
Ses biens sont occupés militairement; un matériel
considérable en armes et munitions qui s'y trouvait,
a été transporté a Wilna.
On écrit de Rome, 3o janvier
Avant-hier, un courrier est parti pour Lyon,
Tu me connais? s'écria-t-elle.
Vous n'avez pas d'argent? continua-t-il,
vous grande dame a la riche maison; mais il y a
du pain pour cent hommes dans les statues de votre
parc e{ dans les Camélias de votre parterre.
-- Laisse-moi la main libre, et je vais te prou
ver que je n'ai pas la plus petite pièce de monnaie.
De l'argent, s'écria-til, ou je vous tue.
--- Tu ne songes pas h me tuer.' Je n'ai pas
peur. Et le J)ras de la femme ne tremblait pas dans
la main du brigand. Tu as besoin de mon or et
non pas de mpn cadavre; qu'en ferais-tu? Le sang
p'a pas valeur de monnaie.
Ab vpus ne refusez pas votre bourse eb
bien faites vos adieux vos vastes domaines, et
jl chercha quelque chose sous son habit.
Aussitôt un léger bruit se fit entendre près
d'pux; ie brigand tressaillit; Mm" Ervins cria au
secours! Le bruit approchait, les feuilles cra
quaient, un petit frémissement parcourait les
arbrçs; bientôt un porps vint les froisser, ils jeté—
rentçhacun un cri, l'une de joiç,l'a\itre de frayeur.
Dans ce moment, la lune les éclaira, et ils aperçu
rent une biche qui fuyait dans les taillis.
Je suis encore maître de vous, madame, dit
le brigand; allons votre bourse, ou cett nuit vous
allez dormir dans la forêt.
Déjà M"1" Ervips avait repris son sang-froid
calculé son danger comme avec une mesure géo
métrique; elle s'était dit que cet homme n'avait
que faire de la tuer, et elle était tranquille.
Finissons-en, dit-elle; de la main qu'il venait
de lâcher, elle retourne ses énormes poches, ca^
elle portait des poches de grand'mère, et le brigand
les trouva aussi vides que la bourse d'un pauvre.
Rien, dit-il sourdement, rien, et pas un bijou.
Mais ce n'est pas possible s'écria-t-il avec rage,
vous cachez de l'or dans vos vêtemens; oh je ne
vous lâcherai pas, non par l'enfer, vous resterez ici.
Mme Ervins n'avait pas cru que cet homme la
retiendrait encore, sa position devenait plus grave,
elle réfléchit quelques instans, puis elle lui dit
Laisse-moi partir, attends-moi a la lisière
du bois, et je reviens seule t'apporter de l'argent.
Vous me trompez, s'écria-t-il, vous ne re
viendriez pas.
Crois-tu donc que j'aie peur? Combien
veux-tu?
Le brigand la regarda stupéfait.
Cent francs dit-il.
Tu les auras.
Vqus serez seule?
Oui, seule.
Vous le jurez?
Je le jure.
Ne me trompez pas, madame, dit-il avec un
accent terrible, je saurais me venger, voyez-vous,
et ce serait triste, n'est-ce pas, de voir luire un
poignard derrière vos rideaux de mousseline bro
dée? ou lorsque vous passerez dans la forêt, de
sentir une balle vous traverser la poitrine, sans
s'arrêter devant vos joyaux de grande dame et
votre rohe de soie.
Il lui lâcha la maip, et elle courut rapidement
vers sa maison.
Le brigand la suivit et s'arrêta la lisière du
bois; il tint les yeux braqués sur elle jusqu'à ce
qu'elle eût disparu dans l'ombre. Bientôt il aperçut
un point lumineux qui brillait comme une étoile
h la fenêtre de sa çbapibre; il savait que le secré
taire était lk, et il suivit tous les mouvemens de
cette lumière comme si son âme y était attachée.
Au bout de quelques instans la fenêtre devint
sombre. Maintenant peut-être, se dit-il, elle
traverse son parc, elle ouvre la grille, elle prend
le chemin de la forêt. Mais les.m'""tes s'écoulaient
et elle ne venait pas; il attendait l'oreille tendue,
le corps frémissant d'impatience; le bruit des ailes
d'un oiseau, le vent qui glissait dans les feuilles
lui semblaient un frôlement de robe; le ruisseau
qui chantait devenait une voix humaine; chaque