D AFFICHES. ANNONCES. ATIS ET NOUVELLES DIVERSES.
No 2445.
MERCREDI, 10 Mars, 1841.
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FEUILLETON.
2<4me
aie
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Notre foire s'est ouverte dimanche der
nier. Comme, depuis nombre d'années,
son aspect est le même ou ne présente
que de rares et légères variétés, elle n'a
guère plus le pouvoir d'éveiller un senti
ment aussi irritable, aussi chatouilleux
que la curiosité. L'étalage de pendules et
de porcelaines, que nous croyons avoir vu
précédemment, a pris dans un endroit
plus convenable des proportions plus éten
dues adossé la scène du théâtre acadé
mique, il constitue une espèce de bazar
où s'arrêtent et s'accumulent constamment
les promeneurs. Le beau temps est si inat
tendu cette époque de l'année qu'on ne
peut s'empêcher de le signaler. D'où vient-
il que Verplancke n'ait pas réuni assez de
spectateurs pour couvrir les frais de ses
représentations? Ce n'est certes pas que
les Yprois soient complètement insensibles
aux distractions et aux amusements. Il est
affligeant de penser que la tiédeur, l'in-
MON PREMIER AMOUR.
différence pour la langue maternelle dé
terminent peut-être le public abondonner
les artistes dramatiques flamands, qui
montent sur les planches pour gagner
leur vie, tandis qu'il accourt en foule vers
des amateurs qui ne cherchent qu'à pour
voir leurs menus plaisirs ou jouent au
bénéfice de nous ne savons quels indigents
Les médecins de campagne, dans la
réunion l'Hôtel du Petit Ypres dont nous
avons précédemment fait mention, ne se
sont pas constitués en comité de district,
mais en comité central de la Flandre-
Occidentale. M. Lepoutre, docteur en mé
decine Poperinghe, a été nommé pré
sident, M. D. Berten, docteur Hooglede,
vice-président, et M. Petit, de Watou,
secrétaire. Toutes ces nominations ont eu
lieu l'unanimité. L'assemblée étajt nom
breuse, et en juger par son début, ses
discussions ne seront pas sans retentisse
ment. M. Lepoutre a prononcé un discours
d'ouverture, sur les inconvénients graves
et multipliés, qu'entraînerait l'adoption des
articles 98 et 104 d'un projet de loi sur la
médecine, qui sera incessamment soumis
aux chambres.
Yoici le contenu de ces articles
98. Les docteurs en médecine et les
officiers de santé, établis dans les com
munes rurales, ne pourront tenir d'officine
ni de dépôt de médicaments, que pour
autant qu'il ne se trouvera pas de phar
macien établi dans le rayon d'un demi-
myriamètré (environ une lieue), du lieu
ou ils exercent, ou du domicile de leur
malade. Les contrevenants aux disposi
tions du présent article, seront punis con
formément l'art. 91 de la présente loi
(100 500 fr. d'amende, suppression du
diplôme de 6 semaines un an).
104. Lorsqu'un chirurgien de campagne
sera établi dans une commune, où rési
derait un docteur en médecine, il devra
s'y borner au traitement des maladies
chirurgicales, ainsi que le lui prescrit la
présente loi.
Après avoir* recueilli les observations
orales et par écrit de divers membres,
l'assemblée s'est ajournée au lundi, 15
mars, local du Petit Ypres, 9 heures du
matin. A cette seconde réunion, laquelle
sont appelés tous les médecins decampagne
et officiers de santé de la province, on s'oc
cupera d'un projet de pétition la chambre
des Représentants.
On continue aller voir avec beau
coup d'empressement et d'intérêt le géant
bi
LE PROPAGATEUR,
Ce Journal parait le MERCREDI et le SAMEDI. L'a
bonnement est de 4 fr. par trimestre pour la Ville, et 4
fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste.
Les insertions se paient 17 centimes la ligne. Affranchir
les lettres.
QoaoooooooooooooopomiBooooimoooooooimooooooooO
BELGIQUE.
YPRES, 10 MARS.
- J'avais vingt-un ans, lorsque possesseur d'une
brillante fortune, plein de l'insouciance du blasé
que donne une jeunesse qui n'a connu que des
désirs satisfaits j'eus l'envie de courir le monde
et j'entrepris un voyage en Italie. Je ne connais
sais encore que Paris, la butte Montmartre, la
vallée de Montmorency; redire ici mes sensations
la vue de l'antique Lyon, du majestueux Mont-
Blanc, de l'imposant cours du Rhône, tout cela
s'est écrit mille fois avec beaucoup de points d'ex
clamation, mais n'ajouterait rien h l'intérêt que
mes lectrices voudront bien prendre mon pre
mier amour. J'arrive donc tout de suite h Mar
seille, je soupe et vais me coucher... Au milieu
de cette dernière opération, des plaintes parties de
la chambre voisine, attirent mon attention; une
voix suppliante était interrompue par une autre
dont la grossièreté semblait appartenir la ser
vante de l'hôtel. Ce ne sera pas la première fois
disait-elle, qu'une jolie fille aura partagé la cham
bre des voituriers sans courir le moindre danger
nous arrangeons cela tous les jours; voyez com
me ils dorment! A ces mots, un gros rire mascu
lin, parti d'un des quatre ou cinq lits placés dans
la chambre, fit pousser a la jeune fille qui m'inté
ressait déjà, un cri qui décida mon titre de pro
tecteur je me r'habillai la hâte et courus chez
mes voisins; la grosse servante échangeait des
propos libres avec le voiturier tandis qu'une jeune,
personne le front couvert de rougeur, les yeux
remplis de larmes implorait le secours du ciel. Le
mien ne fut plus un devoir, je présentai mon
bras, il fut accepté avec un regard de reconnais
sance qui me toucha. Nous sortîmes, j'offris ma
chambre, elle s'y laissa conduire.
Après un moment de silence et d'embaras, ma
belle inconnue satisfait h ma vive curiosité en com
mençant ainsi Monsieur, je dois vous faire con
naître le danger auquel je suis exposée, il ajoutera
sans doute a l'intérêt que je semble vous avoir
inspiré, et vous placera dans l'obligation de ne
point le borner au premier service que vous m'a
vez rendu. Mes protestations de dévoument furent
si expressives qu'elle continua ainsi J'appartiens
h une famille d'un rang élevé, h dix-sept ans j'ai
été forcée par mon père d'entrer dans un couvent,
où la profession religieuse m'a été imposée mal
gré mon horreur indicible. Hier était le jour fixé
pour prononcer mes voeux éternels, le fatal voile
était prêt, j'ai trouvé moyen de m'écbapper, je
sais que les plus scrupuleuses recherches sont
faites pour me d'écouvrir mon costumel'étran-j-ls
geté de voyager ainsi seule a mon âge, toujjgm.
l'attention. Je suis arrivée tard ce soir,n"s son cor„
ville, je suis entrée dans la premièjfi j]s YOnt noDS