ALLEMAGNE.
Des voyageurs arrivés de la Pologne
affirment, contrairement aux nombreux
démentis qui en ont été donnés, qu'il s'y
fait un rassemblement extraordinaire de
troupes. Leur nombre s'élève pour le
moins 150,000 hommes.
On écrit de Bieberich, 6 mars
En dépit du mur établi dans le Rhin par
les Hessois, le bateau vapeur Victoria, de
la société de Dusseldorf, a trouvé un che
min autour des ilôts qui se trouvent en face
de notre port et le service des bateaux
vapeur de cette société estcomme par le
passé, rétabli avec Bieberich.
On écrit de Rome, 2 mars
Les affaires du Portugal sont presqu'en-
tièrement arrangées. Les affaires de don
Miguel en resteront séparées. Il a eu, ainsi
que son ambassadeur, le comte de La-
vradio, un long entrelien avec le saint-père
relativement sa position Rome. On
adopte pour principe que l'unité de l'église
ne doit pas se ressentir de l'ordre de choses
établi dans son pays.
La reipe Christine d'Espagne et la reine
douairière de Naples ont fait leurs adieux
au saint-père.
Dans le consistoire de ce jour, S. S. a
prononcé l'allocution déjà annoncée, rela
tivement aux affaires d'Espagne.
Le 5 au matin, S. M, la reine de Naples
a quitté notre capitale pour rentrer dans
ses état6; Marie-Christine, ex-régente d'Es
pagne, est partie aussi immédiatement
après sa mère, en prenant la route de la
haute Italie.
Dans le consistoire secret d'hier, après
avoir prononcé l'allocution relative aux af
faires d'Espagne, sa sainteté a créé cardi
nalat, l'archevêque de Lyon, Louis-Jacob-
Maurice de Bonaldet a réservé un autre
cardinal in petto. Au nombre des évêques
qui ont été préconisés, on remarque Mgr
Paulowski en qualité d'évêque de Mohilew
en Russie.
II y a eu cette occasion hier soir gran
de réunion chez l'ambassadeur français.
Le haut clergé, les diplomates étrangers, la
noblesse et beaucoup de personnages de
distinction y ont assisté. Indépendamment
de l'illumination du palais on remarquait
encore celles de l'église nationale fran
çaise, des hôtels des ambassadeurs et de
l'académie.
On écrit de Constantinople, 17 fév.
Il a été affiché en langue turque, dans
toutes les rues de Constantinople, une
proclamation, dans laquelle le sultan fait
connaître ses peuples les conditions qui
ont été arrêtées entre lui et les puissances
alliées au sujet de l'hérédité accordée
Méhémet-Ali.
Le sort des chrétiens en Syrie est
toujours l'objet de négociations entre les
puissances et la Porte; et cette circonstance
est d'autant plus importante, que sur ce
terrain la France peut rentrer en commu
nauté d'action avec les grandes puissances
européennes. On ne saurait imaginer quel
nombre de projets bizarres et extrava
gants, ont, propos de cette affaire de
Syrie, afflué dans les cartons des chancel
leries de Constantinople. Il n'est rien que
l'on ait proposé de faire de la Terre-Sainte.
Quant aux puissances, en cette affaire
comme en toutes, elles suivent la marche
la plus simple, la plus conformes la na
ture des choses. Elles ne songent pas a se
constituer elles-mêmes les protectrices des
populations chrétiennes d'Orientni a as
sumer le rôle d'arbitres. La protection doit
émaner de la puissance même légitimement
établie dans ces contrées, de la Porte otto
mane. Tout ce dont les puissances ont
s'occuper c'est que cette protection, soit
réelle. Dans ce but, Jérusalem sera détaché
du pachalick de Syrie, et un haut fonc
tionnaire de la Porte y sera placé comme
protecteur des populations chrétiennes.
C'est lui que les gardiens du saint tom
beau, et les chefs locaux des différentes
nations chrétiennes auront s'adresser au
besoin, avec la faculté d'en appeler au
divan, dans la dépendance duquel ce fonc
tionnaire sera placé. (Gaz. d'Augsbourg.)
On écrit d'Aix-la-Chapelle, 12 mars
La Feuille officiellen. 12, publie aujour
d'hui l'ordonnance suivante du gouverne
ment de notre district administratif
En conformité d'ordres supérieurs et
pour faire suite l'ordonnance de M. le
ministre des finances du 24 octobre der
nier, nous portons la connaissance du
public que les chevaux qui servent comme
de traits ou de somme ne sont pas exempts
de la défense d'exportation, et ne peuvent
être conduits au-delà de l'extrême ligne
douanière, qu'alors que le propriétaire de
la voiture ou du cheval est porteur d'un
passeport dans lequel doit être indiqué le
nombre de chevaux qu'il emmène; que,
par conséquent, quiconque sera rencontré
avec des chevaux sans passeport un
endroit ou dans une direction sur la fron
tière qui permettrait de croire qu'il a
l'intention de se rendre l'étranger, sera
l'objet d'une instruction et puni du chef
de contravention la défense d'exporta
tion pour les chevaux. Les passeports sont
fournis gratuitement par les bourgmestres
des communes du district.
Observations de ta Chambre de Commerce et
des Fabriques <f Ypressur le discours
prononcé par l'honorable M' Delanghe, en
séance de la Chambre des Représentants
le 21 février 1841.
FRANCFORT, 13 MARS.
Les discussions qui ont eu lieu au sein de la
Représeutation Nationale dans la séance du 21
février dernier, ont révélé un fait dont la chambre
croit devoir prendre acte, tout en relevant l'erreur
qui en a été la conséquence, c'est que dans la
question du canal de l'Espierre, question qui
naguère encore fixait l'attention du pays tout en
tier, une déplorable méprise sur la véritable
situation des choses, influença le vôte des repré
sentants de l'arrondissement, égara leur conviction,
et rangea parmi les partisans^du canal de l'Espierre
les défenseurs naturels du canal de Bossuyt.
Pendant plus de vingt-cinq ans la chambre de
commerce d'Ypres avait dirigé ses efforts pour
obtenir au moyen d'une jonction de l'Escaut a la
Lys et de la Lys au canal d'Ypres une communi
cation directe avec le Hainaut, qui, en nous assurant
le passage des nombreux bateaux qui chaque année
du bassin houiller de Mons, se dirigent vers la
mer dit Nord, rendait notre ville l'entrepôt des
produits pondereux du Hainaut, destinés a la
consommation de nos contrées et aux exploitations
de l'étranger, procurait h nos concitoyens, h des
prix modérés, la houille et la chaux nécessaires a
leurs besoins, et tirait enfin notre industrie de
l'état de marasme dans lequel elle est tombée
aujourd'huien fournissant a nos industriels le
moyen d'élever leur tourdes machines h
vapeur, qui eussent pu rivaliser avec celles des
autres localités du Royaume. Ces immenses résul
tats la chambre les eut obtenus, si des intérêts
rivaux ne n'étaient venus neutraliser ses efforts. La
France jolouse d'attirer dans ses eaux une partie
de la navigation intérieure du pays, voulut en
déplacer le cours; elle suscita la conception du
canal de l'Espierre en opposition h celle du canal de
Bossuyt, conception qui en conduisant les bateaux,
charbonniers de l'Escaut par le canal de Roubaix
et les eaux intérieures de France, h Dunkerke,
devait avoir pour résultat, de priver la Belgique
du bénéfice de leur passage; forte de l'appui que
lui prêta l'influence de quelques députés du Hai
naut, la conception de l'Espierre prévalût sur la
conception de Bossuyt Dans cette lutte d'intérêts
Belges aux prises avec des intérêts étrangers, la
chambre de commerce d'Ypres n'eut pas pour elle
les sympathies des députés de son arrondissement;
quels étaient les motifs de cette opposition, la
séance du 21 février devait nous l'apprendre
malgré les vives réclamations de mon arrondis-
sement en faveur du canal de Bossuyt dit
M* Delanghe, j'ai voté en faveur du canal de
l'Espierre, parce que j'ai considéré le canal de
Bossuyt comme n'offrant aucune chance h la
continuation du canal d'Ypres, a cause des ac-
cidents de terrain que présente ce dernier
projet; accidents qui sont de telle nature que
l'ingénieur Wolters m'a dit qu'il fallait vingt-
deux écluses, d'Ypres a Gheluveld puis mul-