pénétrer malgré le grand nombre des do mestiques, qui a encore été augmenté récemment. Le comte Solohob est parti samedi soir fort tard avec des dépêches pour M. le comte de Pahlen, ambassadeur russe Paris. Le colonel Grenwald est parti le même soir pour aller remettre des dé pêches importantes au comte de Nessel- rode St-Pétersbourg. Des courriers sont partis pour Vienne et Berlin avec des dé pêches du prince Esterhazy et du comte de Bulow. Le Globe défend lord Ponsonby, am bassadeur Constantinople, contre les accusations formulées dans un article du Times. Le Globe soutient que le firman auquel il aurait coopéré n'est que la copie du traité du 18 juillet. II n'est pas sur prenant que Méhémet-Ali réclame contre quelques dispositions accessoires de ce firman, et tache de les faire modifier. Le traité n'a pas garanti au pacha l'hé- réditié sans conditions. On attribue les conditions qu'y met le sultan l'influence de notre ambassadeur. Mais la politique des alliés formulée par tous les documents sur cette affaire consistait empêcher l'in stitution d'une dynastie héréditaire. Tous voulaient que le pacha fut le vassal de la Porte, qui reconnaîtrait qu'il relève d'elle par tou#4es«etes par lesquels un vice-roi peut le faire, que son pouvoir lui vient d'ejle, et que c'est en son nom qu'il ad ministre. Il ne faut pas confondre la suc cession héréditaire accordée au pacha avec la souveraineté prise dans un sens absolu. Or, dans les pays mahomélans la succession héréditaire n'implique pas né cessairement la succession de mâle en mâle, comme cela a lieu d'après les lois européennes. Si l'on suit la loi mahométane, la mort du monarque régnant, si son fils aîné ^n'existe plus, quand bien même il laisserait des enfants mâles, le trône passe son frère ou au second fils et non au petit fils, comme celaauraitlieu en Europe. Qu'exige donc le sultan? pas autre chose, si ce n'est qu'en cas de mort, le pachalick soit dévolu tel membre de la famille de Méhémet- Ali, que le sultan trouvera le plus capable d'en remplir les fonctions. Ainsi se trouve prévu le cas où le successeur légal serait en bas âge, ou dans l'incapacité d'admi nistrer. Mais, dit le Times, on a voulu ex clure de l'hérédité Ibrahim qui s'est rendu suspect la Porte, comme général victo rieux, contre ses troupes. A cela le Globe répond qu'une communication amicaje est jointe au firman, et que le sultan y déclare qu'Ibrahim pourra venir Constantinople pour y réclamer personnellement l'inves titure et qu'elle lui sera accordée. N'est-ce pas là, dit le Globe, reconnaître virtuelle ment Ibrahim comme successeur de son père. Enfin, le Globe traite de chimère toute idée de rupture qui pourrait éclater entre les puissances, relativement l'hé rédité du pachalick d'Egypte. Méhémet- Ali a formellement accepté le firman. Les modifications qu'il sollicite, mais qu'il ne demande pas, lui seront, nous avons des motifs pour le croire, octroyées par le sul tan, par les bons offices des alliées, et par les efforts de lord Ponsonby qu'on cherche dénigrer tandis qu'il sera prouvé dans peu de jours, que bien loin que la question d'Orient puisse faire craindre de voir la paix troublée, parmi les puissances euro péennes, elle aura coopéré la raffermer, et continuera exister par les liens de la plus constante amitié. ALLEMAGNE* On lit dans la Gazette de Colognela cor respondance suivante Le barrage du port de Biebericli aura été de courte durée, car les pionniers de la garnison autrichienne et prussienne de Mayence sont occupés depuis hier dé blayer les pierres, qu'ils déposent sur l'rlq d'Engelheimerau, appartenant la Messe grand-ducale; cette prompte invention de la diète germanique produit le meilleur effet stu- les esprits. On ne s'inquiète nullement ici du firman sur l'administration de l'Egypte, car on reçoit la fois de Vienne et de Paris l'assurance la plus positive que non seulement les ambassadeurs d'Autriche et de Prusse, mais aussi celui de Russie font des démarches actives pour obtenir de la Porte quelques changements aux disposi tions relatives l'hérédité de l'Egypte, afin d'éviter des complications menaçant la paix européenne. Ces changements consistent a rendre la succession héréditaire de mâle en mâle par ordre de progéniture, dans la seule vue de la conservation du bon ordre et de la paix. On paraît ne pas douter que ce sys tème ne l'emporte sur l'œuvre de lord Ponsonby, d'après les inspirations duquel la Porte a rédigé la clause qui lui donne le droit de choisir parmi les descendants mâles du pacha. La Gazette d'Augsbonrg fait remarquer que la disposition du firman d'investiture de Méhémet-Ali, qui donne au sultan le droit de choisir le successeur du pacha est conforme qux vues de lord Ponsonby, mais opposée aux conseils donnés au divan par les puissances européennes ainsi qu'aux instructions qu'elles avaient données leurs représentants, et qui avaient pour but la succession en ligne directe. Il en résultera de nouvelles complications. On écrit de Vienne, 8 mars L'arrivée de S. A. I. l'archiduc Frédéric a causé une joie inexprimable son père l'archiduc Charles. La première entrevue de l'illustre vieillard avec son fils a été une scène de plus touchantes. Aujourd'hui le jeune prince, eu uniforme de colonel et frant, quand la terre ne peut rien a tes malheurs, ton œil, chargé de pleurs, se lève vers le ciel, tu appelés 'a ton secours celui que dans tes joies tu oublias trop souvent; tu l'appeles, tu pries, et tes larmes coulent moins amères, et l'espérance ou la paix rentrent daps jop qœqr. E6t-ce le bonheur ou la joie qui fait couler tes larmes? ton cœurne peut-il contenir de trop fortes étreintes? Tes regards se lèvent encore vers le ciel; par un mouvement passionné, tu veux com primer .ces vives émotions qui débordent de toutes parts. O mon Dieu! dis-tu; et cette prière est le plus doux encens qui puisse montrer vers cet être tout d'amour et de bonté. La prière, il nous la donna pour nous rappro cher de lui, (1 nous la donna pour ranimer nos forces et notre courage; il nous la donna pour FRANCFORT, 17 MARS. exaller notre reconnaissance, pour lui dire nos souffrances, nos joies et notre ainour. Le soleil se lève, la terre s'e'veille, les oiseaux chantent, les fleurs s'ouvrent et re'pandent leurs parfums c'est la prière de la nature; et la créature qui jouira de tous ces dons nç priera pas aussi? S<jn aine ne s'élèvera pas vers l'auteur dp tous ces biens? Ob! plaignons l'être heureux dont la première pensée n'est pas un remeiciment; mais celui qui souffre, celui a qui le réveil rend le sentiment de ses malheurs; celui qui ne voit dans cette belle nature rien qui soit fait pour lui; celui a qui un dur travail donne a peine de quoi soute nir une pénible existance, priera-t-il aussi Oui; la terre le maudit, les hommes l'abandonnent, Dieu l'entendra; l'heure de son triste réveil sera adoucie par la prière; l'idée consolante qu'un être tout-puissant peut finir ses tourmens, lui donnera le courage de travailler encore, et la prière le conduisant pas pas, adoucira l'amertu me ou la crainte de ses derniers momens; et la prière lui ouvrira les portes de J'éternite'. Notre divin maître n'a-t-il pas dit Frappes, et il vous sera ouvert. En relissant ces lignes, j'y cherche en vain ce charme persuasif, nette onction pénétrante qui m'avaient impressionnée. He'las! c'est que l'ame, la vie leur manque cette ame que leur prêtait la piété du vénérable pasteur; cette vie que leur communiquaient son ame si doux et si sonore, et ses regards où se peignaient l'amour de Dieu et l'amour de son semblable tout cela je n'ai pas su le dire, mais je l'ai senti. Allez l'entendre et vous me comprendrez.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 3