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pour le règlement définitif de la question
d'Orient. Il a demandé si un traité, au
quel la France prendrait part, était déjà
signé ou prêt l'être.
Voici la réponse textuelle de M. Guizot
L'honorable préopinant comprendra
lui-même, j'en suis sûr, que sur le point
auquel il vient de toucher, il m'est im
possible de donner aucune explication.
La plus grande activité règne depuis
quelques jours dans les deux arsenaux de
Vincennes et de la place Saint-Thomas-
d'Aquin. Les arrivages d'affûts, de boulets,
de canons, de mortiers, de cartouches, de
poudres, de matériaux et d'ustensiles de
toute espèce sont incessants. En revanche,
on expédie depuis quelques jours du dé-
pèt central d'artillerie de Paris, place
Saint-Thomas-d'Aquin, un nombre consi
dérable de harnachements complets (nou
veau modèle), pour les directions d'artil
lerie établies Metz, Mézières, Toulouse,
Besançon, Rennes, Douai, Strasbourg,
Auxonne, Grenoble, Lyon et Lille.
On sait que parmi les tombes qui
sont placées dans les caves du Panthéon
on remarque celle de Voltaire, de Rous
seau et du maréchal Ney. Les deux premiè
res construites en bois étaient tombées
dans un état de dégradation affreux. On
avait commencé il y a quelque temps les
restaurer. Celle du maréchal Ney est aussi
des plus modestes, mais comme elle est en
pierres et qu'elle remonte une date plus
récente, on n'y a encore fait aucune répa
ration. Des projets et des plans sont expo
sés dans le cabinet de l'architecte de la
ville, pour la construction de trois nou
veaux tombeaux.
Le Moniteur a annoncé que M. Jules
Janin avait été honoré de la croix en
brillants de Tordre impérial du Nichan-
Iftihar, et que le roi l'avait autorisé la
porter. S. H. le sultan Abdul-Medjid a ac
cordé cet honneur M. Jules Janin pour
l'amitié que lui témoignait S. E. Reschid-
pacha, ambassadeur de la sublime Porte
Paris, étudiait, avec un zèle qui lui a si
bien réussi, les beaux-arts, la langue et la
littérature de notre pays.
ANGLETERRE.
On lit dans le Morning-Post
Nos lettres de Paris, de mercredi, nous
annoncent que M. de L'Epinay, attaché au
département des affaires étrangères, est
parti pour Londres avec des dépêches pour
le baron de Bourqueney, chargé d'affaires
de France. On croit que ces dépêches sont
le résultat des dernières conférences entre
M. Guizot et les ambassadeurs des quatre
puissances qui ont signé le traité de Lon
dres. On dit (jue M. Bourqueney a été
autorisé déclarer verbalement lord Pal-
merston le refus formel du cabinet français,
signer le dernier protocole de Londres,
jusqu'à ce que la Porte ait accordé Mé-
hémet-Ali le gouvernement héréditaire de
l'Egypte transmissible en ligne directe. On
ajoute, néanmoins, que le baron de Bour
queney, est chargé d'exprimer au ministère
britannique, l'espoir que la sagesse des
quatre puissances écartera tous les ob
stacles qui s'opposent la cessation de
l'isolement de la France. Il n'est pas vrai
que M. Guizot ait demandé le rappel de
lord Ponsonby, mais on croit que l'Au
triche fait ou fera des représentations au
sujet de la conduite de l'ambassadeur an
glais Constantinople.
Dans la nuit de mardi mercredi,
l'alarme s'est répandue dans le voisinage
du Vauxhall. Un incendie violent venait
d'éclater dans les magasins appartenant
au chemin de fer du Sud-Ouest, situés
l'extrémité de Nine-Elms Londres. Les
magasins ont été détruits. On évalue la
perte de 30 40,000 liv. st. (750,000 un
million de francs.) (Standard.)
Au mois de décembre dernier, un
malheureux ouvrier irlandais, qui avait été
mordu par un chien enragé, fut saisi d'un
violent accès d'hydrophobie deux de ses
frères et trois de ses parents le placèrent
entre deux matelas, et l'étouffèrent, pour
mettre fin ses souffrances. Poursuivis
raison de ce fait, les cinq individus ont
comparu la semaine dernière devant les
assises de Longfort, et, déclarés coupables
d'homicide par le jury, ils ont été con
damnés par la cour huit jours d'empri
sonnement.
Les journaux anglais prétendent que
l'inventeur de la machine électromotrice,
que la diète germanique vient d'acheter
100,000 fl., est le cap. Taylor, qui vient
d'organiser Londres une grande opéra
tion, pour le travail du bois par des pro
cédés mécaniques.
Hier, une heure, Jones a été inter
rogé par le magistrat de police, en présen
ce de M. Murray, intendant de la maison
de S. M. l'honorable M. Fox Maule et M.
Philips, sous-secrétaire d'état, sont arrivés
bientôt après. L'interrogatoire a duré jus
qu'à trois heures et demie. M. Hall, magis
trat de police, s'est ensuite rendue chez
lord Normanby. A son retour, les magis
trats se sont assemblés de nouveau, et nous
apprenons qu'ils ont prononcé le ramoneur
Jones la peine de trois mois d'emprisonne
ment et de travail forcé dans le New-
Bridewell de Tothill-Fields, ou il a été
immédiatement conduit par l'inspecteur
Russell et le sergent Glover.
ALLEMAGNE.
Le courrier de cabinet anglais, le lieu
tenant Webster, arrivé ici il y a quelques
jours, est reparti immédiatement pour
St-Pétersbourg. M. Webster affirme qu'à
son départ de Londres tout était la paix
et que M. Guizot et Louis-Philippe sont
animés des sentiments les plus pacifiques.
On croit que la teneur des dépêches dont
M. Webster était porteur, se rattachait
un nouveau traité auquel la France parti
cipait. Le baron Bulow est attendu le mois
prochain sur le continent.
La mort du duc de Bellunc a produit ici
une grande sensation. Le célèbre maréchal
avait été deux époques différentes gou
verneur de Berlin, et il s'était distingué
dans ce poste par son humanité et senti
ments chevaleresques. Souvent il prit sur
lui d'adoucir les mesures rigoureuses dic
tées par l'empereur des Français. Ce fût
lui qui, en 1807, fût échangé contre Blu-
cher, depuis prince et feld-maréchal. Il
avait été fait prisonnier par un détache
ment du corps de Schill. (G. de-Carlsruhe.)
On écrit des frontières d'Italie, 7 mars
Le chevalier de Coreira, ministre pléni
potentiaire de Portugal, se trouve ici pour
obtenir de don Miguel sa renonciation au
trône de Portugal et pour arranger les af
faires religieuses; quant don Miguel, ce
prince est disposé entrer en arrangement
d'après les conseils de l'Autriche et du
saint-siége; quant aux affaires religieuses
le saint-siége demande la confirmation de
tous les évêques nommés sous le régime
de don Miguelce quoi l'ambassadeur a
déclaré ne pouvoir consentir, mais S. S. a
promis d'envoyer un légat en Portugal
pour amener un arrangement.
On écrit de Naples, le 12 mars
La reine mère est de retour de Rome,
où elle était allée voir sa fille, la reine
Christine. Le roi Ferdinand II s'est rendu
au devant d'elle Capoue et Ta ramenée
Naples. La délivrance de la jeune reine
est maintenant très-prochaine. Le roi pré
side, dit-on, en personne aux préparatifs
des fêtes projetées Caserte, cette occa
sion. On croit que l'enfant royal sera tenu
sur les fonds baptismaux par le roi et la
reine des Français, représentés par M. le
duc et Mmc la duchesse de Montebello.
On écrit de Dresde (Saxe), 15 mars
Les artistes de la chapelle du roi, dont
Weber a été longtemps le chef, voulant
payer un tribut d'estime et de reconnais
sance ce grand compositeur, ont résolu
LONDRES, 22 MARS.
FRANCFORT, 21 MARS.