culer. Déjà des communes intermédiaires ont répondu par des démarches et des offres ce qu'on attendait d'elles, et j'ose croire que dans cette circonstance importanteune des plus importantes qui puissent se présentervous daignerez mettre tout en œuvre pour amener un résultat auquel peut activement contribuer votre sollicitude. De toutes les voies de communication que lJon puisse désirer autour de nous, il n'est au cune qui soit plus nécessaire, plus indispensa ble, que celle d'Y près a Bailleul. C'est celle là qui nous manque avant tout aucune autre ne saurait entrer en ligne de comparaison. Il suffit de jeter les yeux sur une carte pour se convaincre de cette vérité. Interrogez les besoins, examinez les ressources, étudiez le terraintout concourt démontrer que la po pulation yproise, et celle du sud-ouest de l'ar rondissement, ne sauraient plus longtemps être privés d'une voie de prospérité, qu'on regrette leur avoir été fermée jusqu'à ce jour. Si Von prend les diverses routes qui partent d'Yprescomme les rayons d'un centre com mun, on remarque que par aucun coté, il ne manque des voies de communication comme par le coté sud-ouest. L'angle nord-ouestcompris entre la route de Dunkerque par Poperinghe et le canal de Nieuporl par Boesinglieest coupé par les routes de Furnes par Elverdinglieet de Dixmude par Boesinglie. L'angle nord-est, compris entre le canal et la chaussée de Gand par Meninest coupé par les routes de Thourout vers Bruges, et de Pas- schendaele par Zonnebeke. Enfin Vangle sud-est, compris entre la chaussée de Menin et celle de Messines, quoique n'ayant pas la bifurcation d'un angle droit, est néanmoins divisé par la roule vers Lille, qui JVarnêton lie encore par une chaussée trans- tueusement du berceau d'un demi-dieu, nourri par une bête féroce; nous ne saurions pas, du moius pour la plupart d'entre nous, qu'une misé rable bourgade, ayant vaincu les hameaux voisins, et s'étant agrandie tout simplement par le brigan dage, devint la reine des cités; les louves qui décorent ses antiques monumens ne seraient pas de vains emblèmes, l'histoire tout entière de la souveraine du monde se poétiserait encore a nos yeux par le coloris d'une prédestination céleste. Alaric, qui a investi Rome trois fois, lui a fait moins de mal que M. Nieburr qui ne s'en est emparé qu'une. La perte de cette illusion sera sentie d'âge en âge par tous ceux de nos descendans qui retrace ront les événemens réservés dans l'avenir a la plus célèbre des cités, et fera soupirer encore, quand Rome ne sera plus, le poète assis sur sa dernière pierre. Les fils de la reine des nations n'ont pas moins souffert qu'elle-même; on leur a enlevé tant de fables qui leur allaient si bieu Mais, dans le versale, les endroits intermédiaires de Comines et de IVervicq. Au contraire, Vangle plus que droit du sud-ouest, c'est-à-dire l'espace entre les routes de Poperinghe et de Messinesn'est sillonné par aucune communication empierrée abou- tisant un débouché quelconque. Nous négligeons les petites routes vers Re- ninghelst et vers le Plas, comme nous avons du négliger celles de Pilkem, de Langhemarck, de Becelaere, de Zillebekeet celle vers V en droit nommé Verbranden Molen, parce qu'il s'agit ici de considérer, non les pavés de com modité pour certaines localités en particulier, mais les voies de communication qui sont d'utilité générale pour la ville et le pays. Si vous voulez par ce motif faire également abstraction de la roule vers Messines, comme d'une utilité trop locale, vous élargirez encore, et vous contemplerez alors dans ses véritables dimensions l'espace immenseque ne traverse aucune grande voie, par où puisse s'infiltrer le commerce, l'aisance et le progrès. Il est d'au tant plus regrettable que jusqu'à présent une si vaste étendue du pays ne soit traversée de part en part par aucune routepraticable, qu'elle aurait son débouché sur une ville si importante et si proche, que nulle autre, l'exception de Poperinghe, ne se trouve dans un rayon égal avec des éléments d'avantages aussi majeurs. Nous avons des chaussées sur différentes villes assez éloignées ou peu considérables, et nous n'en avons pas sur Bailleul, nos portes, cité de plus de onze mille âmes, renfermant beaucoup d'aisance et de richesse, flamatule par son origine, par son langage, par ses mœurs, par ses sympathies, cl entourée d'un territoire très populeux! Une chaussée de Bailleul Yprès fournirait une recette importante de barrières, serait cou verte de voituresdonnerait immédiatement lieu Vétablissement de messageries actives, désastre, nul n'a plus perdu que Bélisaire; pauvre Bélisaire! sa belle couronne de malheurs est tom bée; ces ténèbres éternelles qui couvraient ses yeux, ce bâton, son unique appui, ce guide blessé qu'il est obligé de porter, cette obole recueillie dans un casque plein de lauriers, il est dépouillé de tout! il ne lui reste plus qu'un pauvre palais Constantinople, et quelques misérables titres la cour de Justinien. Le temps passé s'entendait si bien a faire des héros, des demi-dieux! L'imagination était si prompte créer des destinées merveilleuses, et la crédulité a les admettre Voyez l'heureux "Cad d'Andalousie, il commence sa carrière de la façon la moins recommandable; comme un déloyal che valier, il fait ses premières armes sous les drapeaux des maures, a la solde du wali de Saragosse. Rentré plus tard dans les voies de l'honneur, on a de lui quelques exploits remarquables sans doute, mais non des plus extraordinaires; car on compte au premier rang, parmi eux, la prise d'un château isolé au bord du Guadalquivir. Cependant et attirerait parmi nous un nombre considé rable d'étrangers (1). Ce qui le prouve, c'est la fréquence même du passage actuel, malgré l'extrême difficulté du chemin de terre. Si la nature défavorable du sol des chemins de terre d'une ville une autre, peut être ad mise comme une considération de second ordre pour motiver la construction d'une voie em pierrée, sous ce rapport encore Vexécution du projet ne doit rencontrer aucun sérieux con tradicteur, le terrain ne rendant de Caveu de tout le monde, les chemins vicinaux nulle part moins praticablesque dans l'étendue de pays que parcourt le chemin de Bailleul. Le danger de ses mares et de ses fondrières est proverbial, et permanentl'été comme l'hiver, même pour les piétons. Un hameau situé mi-chemin, et toujours presque inaccessible De Clyte indique depuis des siècles par son nom même la qualité de ce terrain fangeux, comme pour appeler en aide les améliorations de l'art. Une chose qui ne saurait échapper qui conque apprécie d'un point de vue un peu élevé le projet qui nous occupe, c'est qu'une route pavée A Y près Bailleul diviserait exactement par son milieu la région encore vierge de ces sortes de communications entre les chaussées latérales de Poperinghe et de Messinestandis que toute autre communicationpar Kemmel sur Neuve-Église par exemple, encourrait le reproche de ne faire peu près que double emploi avec un pavé adjacent et parallèle, celui d'Ypres Messines. Il serait incontestablement de toute justice, de faire participer également la vivification d'une contrée pour ainsi dire abandonnée, les populations de droite et de gauche du chemin (i) Bailleul se trouve sur la route et proximité de Mer- ville, d'Etaires, etc. Plus loin, en ligne droite, est Béthunjs. Ensorle que Bailleul est par rapport nous la clé de l'Artois. TJne route pavée doit être percée incessamment de Bailleul Hazcbrouck. voici que d'aventure ce guerrier de médiocre taille passa dans l'esprit d'un romancier en travail de compositions merveilleuses, qui revêt le Cid d'un éclat surnaturel. Les autres romanciers adoptent cette idole du premieret lui apportent succes sivement les trésors de leur imagination. Tous ces rayons lumineux, convergeant vers le même objet, lui forment une auréole dont il rayonne pendant quelques siècles. Puis, notre temps, aussi habile défaire les héros que le passé les improviser, produit bientôt un historien qui souffle sur cet acte factice, fait voler tous ses rayons empruntés, et nous remontre l'homme dans sa triste nudité. C'est jusque chez les peuples les plus près de la nature que l'imagination allait placer jadis des destinées merveilleuses, sans s'inquiéter de la rus ticité du piédestal. Au milieu des rochers sau vages de la Suisse, on voit apparaître la noble figure de Guillaume Tell, qui emprunte surtout sa renommée de la cruelle épreuve où le soumit un caprice de Gesler; et je connais une femme qui, recherchant avec affection les petits objets

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 2