D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES.
N° 2458. SAMEDI9 24 Avril, 1841. 24m8 Année,
FEUILLETON.
BELGIQUE.
Par ordonnance de la chambre des mi
ses en accusation, la fille Ddont
l'enfant nouveau-né a été découvert dans
l'eau des fortifications, est renvoyée devant
le tribunal correctionnel de cette ville
sous la prévention d'homicide involontaire.
La cause paraîtra l'audience du cinq du
mois prochain.
Demain onze heures et demie du
matin, la société de YEclaireur de JSoè,
dont le siège est l'estaminet Anvers,
lancera environ deux cents couples de
pigeons voyageurs.
Aujourd'hui, dans la matinée, le ca
davre de Louis Waerlop, profession de
fraudeur, âgé de 34 ans, né et domicilié
Wytschaete, a été tiré des fossés de la ville,
près de la Plaine d'Amour; au il est tombé
accidentellement, dans la nuit du 22 au
23 cl, en voulant entrer en ville, chargé
de 4 vessies contenant de l'esprit de vin.
Ce malheureux laisse une veuve et 2
enfants en bas âge.
La femme du nommé Beun, voiturier
Warnêton, après dix-neuf ans de ma
riage sans grossesse, vient d'accoucher
heureusement il y a quelques jours de
deux garçons bien portants.
Le Moniteur contient un arrêté royal
portant qu'aux termes des lois existantes,
les collèges électoraux ci-après désignés
se réuniront le 8 juin prochain, l'effet
d'élire chacun le nombre de représentants
déterminé par la loi électorale, indiqué
ci-dessous
Province d'Anvers, arrondissement d'An
vers, 4 représentants; de Malines, 3, de
Turnhout, 3. Province du Brabant, ar-
rondissementde Bruxelles, 7 représentants;
de Nivelles, 3; de Louvain, 4. Province
de la Flandre occidentale, arrondissement
de Bruges, 3 représentants; d'Ypres, 2; de
Courtrai, 5; de Thielt, 2; de Roulers, 2;
de Furnes, 1; d'Ostende, 1; de Dixmude,
1. Province du Luxembourg, arrondis
sement de Bastogne, 1 rep.; d'Arlon, 1; de
Marche, 1; de Neufchâteau, 1; de Yirton,
1. Province de Namur, arrondissement
de Namur, 3 rep.; de Philippeville, 1; de
Dinant, 1.
Des arrêtés royaux de la même date
autorisent
Le conseil communal de St-Nicolas,
(Flandre orientale), vendre, par adjudi
cation publique, les bâtiments de la Maison-
de-Ville et de la maison de dépôts actuelles
ainsi qu'un terrain servant de promenade
publique, dit Parc, pour le produit de cette
vente être employé aux dépenses résul
ter de la construction d'un nouvel Hôtel-
de-Ville.
Des arrêtés royaux en date du 12 du
courant autorisent
Le conseil communal de Deynze, Flandre
orientale, emprunter de l'administration
de l'hospice des orphelins de cette ville,
moyennant un intérêt annuel de 4 p. c<,
une somme de 13,000 fr., remboursable
en vingt-neuf ans et destinée compléter
les fonds nécessaires pour la conslru' lion,
d'un Hôtel-de-Yille.
Le conseil communal de St-Nicolas,
Flandre orientale, ouvrir un emprunt
de fr. 100,000, l'intérêt annuel de 4
p. c., remboursable en quinze années, au
moyen du produit de la vente de quelques
biens communaux, pour ledit emprunt
être employé aux dépenses de la construc
tion d'un nouvel Hôtel-de-Yille.
"LE PROPAGATEUR,i
ypres, 24 avril.
PA PLINE.
L'ignorant passager, en quittant le rivage,
Peut d'avance tracer le plan de son voyage,
Arrêter quels chemins le mèneront au port;
Mais les vents et ses vœux sont rarement d'accord.
(suite et fin.)
Je partis, et deux jours après j'étais Paris,
enfant encore, mais près de devenir homme, ai
mant le bien, mais rempli de passions, et privé de
la raison qui les dirige; éloigné de ce qu'on appel
le la société, je n'en avais encore rien reçu, et
la raison, mon fils, nous est plus donnée par la
société que par la nature, c'est le fruit de nos
douleurs, des froissements du monde, de nos
observations, de nos fautes. La raison nous est
souvent utile, mais hélas f nos instincts sont sou
vent aussi plus puissans qu'elle, car elle est une
convention, eux sont des faits. C'est le combat
perpétuel du désir et de la volonté.
Un petit logement m'avait été loué et meublé
dans une assez belle maison, rue d'Enfer, vis-à-
vis la grille du Luxembourg, et ce jardin, lorsque
je le traverse, me redit encore les détails de cette
convocation des collèges électoraux.
Bruxelles, 23 Avril.
époque de ma vie, et tous ont acquis une bien
douloureuse importance. Mes premières journées
furent employées prendre mes inscriptions,
mettre de l'ordre dans mes occupations, les com
mencer avec ardeur et patience. L'exemple démon
père m'avait rendu laborieux et constant dans le
travail. Le soir j'allais au théâtre; le vieux ou nou
veau, tout ce qu'on y jouait me jetait dans un en
chantement continuel, ou bien je me promenais
dans mon cher Luxembourg, rêvant avec délices,
et m'impressionnantsi fort de mes propres créations
que mon cœur battait de plaisir ou se brisait de
douleur, suivant la couleur sombre ou brillante
que mon humeur du jourrépandaitsur mes songes.
Ne connaissant personne Paris, je rêvais seul, et
j'allais depuis trop peu de temps aux écoles pour
avoir formé, avec quelqu'un des jeunes gens qui
m'entouraient, une de ces amitiés qui s'attache, se
mêle a notre vie, marche avec elle et finit en même
temps. La maison où je logeais abritait de nom
breux locataires; mais j'avais je n'avais eu fan
taisie de m'informer d'eux. Les gens oisifs, et qui
ne trouvent rien en eux-mêmes, si profondément
qu'ils se creusent, ont seuls cette curiosité niaise;
n'ayant pas eu eux d'élémens pour des affections
VIndépendant publie un long article
larges et passionnées, leur existence est si vide
qu'il leur faut celle des autres pour y jeter quel
que intérêt. Un jour...
Une vive et subite émotion étouffa la voix du
général; Auguste le conjura de ne rien ajouter s'il
devait tant souffrir.
Tout-à-l'heure, mon fils, j'achèverai; mar
chons un peu.
Ils se levèrent, parcoururent plusieurs repri
ses l'étroite et fraîche allée où ils se trouvaient.
Quand M. Delanoue fut un peu calme, il s'assit;
Auguste se mit ses pieds, et le général reprit ainsi
Ce jour-là, je ne sais quel ennui de moi-même
m'avait saisi, et me forçait chercher hors de
moi quelque joie inconnu pour remplacer celle
qui m'échappait. Je voulus travailler; mais une
pensée confuse, étrangère mon travail, me pour
suivait; et si, posant la plume ou mon livre, je
me laissais libre, je ne retrouvais plus la pensée
qui m'avait obsédé, mais une sensation indéfinis
sable et un battement de cœur mourir. Je me
crus malade, et cherchai, pour respirer plus
mon aise, l'air et la tranquillité du Luxembourg.
Y a-t-il vraiment des pressentimensl'âme est-
elle agitée par l'approche d'un événement qu'elle