VObservateur extrait ce qui suit d'une
correspondant de La Haye, 20 avril
On ne parle ici que de l'audience donnée
par le roi pendant son séjour Amsterdam
aux prédicateurs réformés qui étaient ve
nus réclamer auprès de lui contre l'exé
cution du concordat. Une personne qui
prétend l'avoir entendu de ses propres
oreilles, raconte que le roi, répendant
l'un des prédicateurs qui avait même in
voqué la qualité de protestant du roi pour
lui faire comprendre qu'il ne devait pas
favoriser les catholiques au détriment des
protestants, se serait peu près en ces
termes Oui, messieurs, je suis protestant,
je le sais, et personne plus que moi ne
tient au culte que mes ancêtres ont professé
et défendu par tous les moyens en leur
pouvoir; moi aussi j'ai la ferme intention
de ne rien tolérer qui puisse nuire aux
intérêts ni la dignité de ce culte mais
avant tout, messieurs, je suis roi, je compte
parmi mes sujets un nombre considérable
de catholiques et ceux-là ont un droit égal
ma sollicitude royale ceux-là aussi ont
des droits garantis par la loi fondamentale,
mon guide unique; ces droits-là, je ne souf
frirai pas qu'on leur ôte et rien ne m'em
pêchera de faire ce que je croirai conforme
ma conscience et mes devoirs de roi.
Dimanche, le roi allant Fontainebleau,
passa par Melun; il apprit que le lende
main une exécution capitale devait se
consommer, celle de Blondeau, âgé de 29
ans, et déclaré coupable d'assassinat. S.
M. écrivit immédiatement au garde-des-
sceaux qu'un ancien usage rendait la vie
au coupable qui, marchant au supplice,
rencontrait le cortège du roi, et qu'il ne
pouvait consentir que l'échafaud se dressât
si promptement après son passage en
conséquence, ordre fut donné au ministre
die délivrer un sursis.
Cette dépêche a été immédiatement
transmise Melunet une ordonnance a
été rendue portant commutation de la
peine de mort en celle des travaux forcés
perpétuité avec exposition.
Presque tous les après-midi, depuis
quelque temps, M. le duc d'Orléans a de
longues conférences au pavillon Marson
avec M. Humann. On dit que le prince fait
en ce moment des études sur le système
financier de la France, et qu'il veut con
naître au juste quel est le déficit et quelle
est la dette du trésor, ainsi que tous les
mécanismes financiers.
L'inventaire auquel, depuis environ
15 jours, on procédait chez M. Le Hon et
que l'on croyait peu près terminé, se
poursuit aujourd'hui avec un redouble
ment d'activité, par suite de la découverte
faite dans un placard du cabinet de l'ex-
notaire de 15 cartons qui renfermaient
des papiers importants.
Il parait que la reine Marie-Christine
était d'abord décidée aller passer deux
ou trois mois en Suisse au château de
Prangins, lorsqu'elle a reçu du roi des
Français un message, l'invitant assister
aux fêtes du baptême du comte de Paris.
C'est par suite de cette invitation qu'elle
s'est mise en route pour Paris, où elle doit
arriver le 25 courant. Elle doit occuper
les appartements du Palais-Royal où l'on
a fait des préparatifs pour îa recevoir.
On lit dans YOrdre, journal de Limoges:
On donne comme très-certain que lors
de la levée des scellés au Glandier, on a
trouvé plusieurs lettres, les unes signées
du pronom de Jules seulement, et les au
tres où l'on trouve le nom de Guyot. Il
paraît que ces lettres sont de nature jeter
quelque lumière sur l'affaire des diamants
qui doit être jugée le 29 Tulle.
Du 23. Ce matin est décédé, l'âge de
72 ans, le très-révérend Jean Husgen,
vicaire-général de l'archevêque de Colo
gne chevalier de l'ordre de l'aigle-rouge
de seconde classe. Il est mort après une
longue maladie, et muni des secours de
la religion.
On écrit de Hanovre, 48 avril
Nous apprenons que ces jours-ci se réu
nira ici une espèce de congrès militaire,
composé d'officiers des états dont les con-
tigents fédéraux forment le 10e corps d'ar
mée. Les négociations qui en formeront
l'objet seront sans doute relatives aux
manœuvres que ce corps d'armée exécu
tera sous les ordres de notre roi. Plusieurs
de ces officiers sont déjà arrivés ici, et
d'autres sont attendus dans le courant de
la semaine. (G. de Leipzick.)
La Gazette de Cologne publie une cir
culaire de S. S. le pape Grégoire XVI,
datée du 21 décembre 1840, pour engager
les fidèles de la chrétienté, contribuer
par leurs dons volontaires l'achèvement
de la basilique de St-Paul Rome.
On mande d'Erfurt que le 49 avril le
chapelain Michelis est parti pour Munster,
où se trouve encore l'archevêque de Co
logne.
On écrit de Berlin, 49 avril
Hier, vers midi, la fille du prince de
Prusse, âgée de 2 ans, est tombée d'une
fenêtre du palais, par suite de l'impré
voyance de ses dames. Heureusement, un
jeune apprenti tailleur passant en ce mo
ment, et qui avait vu l'enfant se pencher,
la reçut dans ses bras et la sauva ainsi
d'une mort certaine. La jeune princesse
n'a reçu qu'une légère blessure, et est
aussi gai qu'auparavant, de sorte que le
prince son père a pu entreprendre son
voyage pour St-Pétersbourg.
FRANCE.
PARIS, 26 AVRIL.
et saines, telles qu'elles puissent attirer la classe
ouvrière en dentelles, hors des tristes cabanes où
elle se trouve aujourd'hui force'ment, et défaut
de mieux confinée. Ces dispositions sanitaires,
auraient pour objet l'établissement et maintien
de la plus rigoureuse propreté, dans tous les en
clos et réduits que ces enclos renferment.
L'écoulement des eaux malpropres et insalu
bres dans et devant les enclos; l'enlèvement
journalier des immondices; le nettoiement des
vitres et vitrages toujours maintenus en état de
limpidité; le blanchiment h la chaux vive de
tous les murs et murailles intérieurs et extérieurs,
tant des habitations, que des enclos eux mêmes,
seraient soigneusement surveillés.
Des récompenses et des peines assureraient
l'exécution de tout ce qui serait ainsi prescrit
des primes en commastibles, et en boissons seraient
distribuées la Tuyndag de chaque année, aux
habitans des enclos qui se seraient le mieux con-
forme's anx obligations du règlement sanitaire,
des amendes, seraient pour contraventions com
munes, solidairement h la charge des locataires
des cabanes et dès propriétaires dès enclos,
Un écriteau en grands caractères, peint sur
bois où sur toile, disposé a l'endroit le plus os
tensible de chaque enclos indiquerait aux habitans
et propriétaires de ces enclos les obligations ci-
dessus mentionnées.
Et qu'on ne dise pas qu'un pareil règlement
excéderait le pouvoir de l'autorité municipale,
on y répondrait que le soin imposé aux magistrats
des villes de garantir ses habitans de tout ce qui
peut compromettre la salubrité, la sécurité pu
bliques, n'est circonscrit par aucune limite po
sitive. Eh quoi l'administration municipale pourrait
(ce qui est incontestable), prescrire toutes les
mesures préventives contre l'incendie (dont au
ALLEMAGNE.
FRANCFORT, 25 AVRIL.
reste nous n'avons guère h craindre les effets
funestes; vn l'excellent corps de pompiers que
possède la ville d'Ypres), et cette administration
pourrait faire inspecter les cheminées, en ordonner
le ramonage, la réfection et même la reconstruc
tion, si d'après son jugement la chose était né
cessaire et cette administration serait impuissante
lorsqu'il s'agirait de précautions au fin de préserver
la ville de maladie épidéinique, anx quelles,
peut-être, Dieu seul pourrait porter remède. Un
tel soutènement serait absurde.
J'ai dit que les enclos bâtis gagnaient le centre
de la ville, en effet lorsque a deux pas d?une des
plus belles rues de cette même ville, entre deux
de ses plus belles maisons et en face d'une égli&e
de couvent des plus fréquentées on voit un ramas
d'habitations de rez-de-chaussée érigées dans un
terrain fermé du coté de la rue par une vieille mu
raille en ruine, c'est bien le cas de dire que