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LEPROPAGATEUR.
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D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS Eî KOIIVEHES DIVERSES;
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M. Charles Nicaise, d'Ypres, élève de
l'Université de Gand, vient d'être promu
au grade de docteur en médecine avec
distinction.
Un soldat delà garnison de cette ville,
nommé Léonard De Ceuster, âgé de 21
ans, né Brecht, province d'Anvers, s'est
noyé dans une mare d'eauderrière l'éta
blissement des Dames de Rousbrugge.
On suppose qu'une mélancolie dont il
était tourmenté depuis quelque temps,
l'aurait décidé ce suicide.
Tout annonce, dans le pays, l'ap
proche du renouvellement de la chambre
des représentants.
La lutte électorale s'engagera, selon
nous, entre trois partis distincts.
Les ultra-catholiques.
Les anti-catholiques.
Les libéraux.
Les premiers poussent lé zèle religieux
jusqu'à vouloir substituer le pouvoir spi
rituel l'autorité temporelle. Ce sont des
hommes dont le dévoûment ne nous pa-
raît pas tout-à-fait assez éclairé pour ne
point devenir nuisible leur propre cause.
Il faut espérer de les voir se réunir aux
libéraux pour combattre ensemble des
ennemis communs.
Les seconds semblent tendre vers la
ruine et la perte de tous les principes re
ligieux, mais surtout de la religion catho
lique et de ses ministres. Ils ont formé
une espèce de ligue sous le nom de loges
maçonniques. Aucun sacrifice n'est épar
gné pour arriver leurs fins destructives
de l'organisation sociale. Des écrivains
gages viennent en aide leurs impuissan
tes manœuvres.
Enfin les libéraux constituent la grande
majorité de la nation. Ceux-ci savent con
cilier la puissance religieuse avec la puis
sance politique en veillant avec soin au
maintien de la limite qui les sépare selon
notre pacte constitutionnel; ils ne confon
dent point l'ordre civil avec l'Église. Un
véritable libéral peut être bon catholique
un bon catholique peut être vrai libéral.
Ordre et justice, respect de tous les droits,
telle est la devise de tout homme modéré
et sage.
Qu'on y songe, la question n'est pas si
l'un des partis extrêmes l'emportera sur
l'autre; non, ils sont tous les deux infini
ment trop faibles relativement celui dit
juste milieu pour que le débat ne se res*
treigne de toute nécessité entre la nation
elle-même et les hommes exclusifs, n'im
porte de quelle opinion, qui chercheraient
l'exploiter leur bénéfice.
Et que peuvent l'ardeur excusable des
uns, les intrigues et les témérités des au
tres, contre l'immense majorité de nos po
pulations lorsqu'elles se font un devoir de
conserver une attitude calme et imposante?
On pourrait donc désigner l'avance le
côté que tiendra la victoire.
Nous reviendrons sur ce sujet pour
proposer des candidats la partie la plus
raisonnable de nos concitoyens.
LA FUTURE EGLISE DE S1-NICOLAS
On dépose en ce moment une grande
quantité de terre et décombres proximité
de l'emplacement destiné l'édification
d'une nouvelle Église paroissiale de S'-Ni-
colas. Cette quantité de remblai parait
FEEILLETW.
PAULINE.
BELGIQUE.
Ypres, 5 Mai.
si jeune, que rien encore ne l'avait éveillée, pas
mêmes ces rêveries où l'on se crée, pour lui don
ner tout son être, une vierge belle, pure, sensible,
une amante idéale, qui souvent n'est qu'un songe.
Moi, avant de l'imaginer, je l'avais trouvée Oh
oui Pauline était bien l'ange que nous aimons
placer dans cet Eden d'où nous chassent si vite
nos innombrables déceptions.
Le lendemain, les jours suivans, je retournai
chez madame de Sauve; tendresse filiale, souve
nirs d'enfance, travaux, délassemens, tout s'effa
çait devant la charmante fille, qui, en échange de
ma vie, me donna peu peu la sienne sans coquet
terie, sans craintes de dangers dont elle ne soup
çonnait pas l'existence, et ne sachant pas non
plus qu'il fallait repousser comme un crime les
sensations nouvelles et si doucement enivrantes
que notre amour nous apportait. Tant qu'elle fut
obligée de rester dans son fauteuilje passai près
d'elle toutes les heures que je n'employais pas a
la remplacer près de sa mère. Nous parlions in
cessamment de nous, des plaisirs et des chagrins
de notre enfance, si près encore que leur souvenir
nous faisais sourire ou pleurer. Madame de Sauve
s'amusait de notre babil et ne se défiait pas de
moi, je n'avais que dix-huit ans! Puis elle avait
lu dans mon cœur, elle l'avait vu sincère et bon
tel que la nature et mon père l'avaient fâitet
tout ignorant des vices dont le monde et la société
empoisonnent nos sentimens les plus purs. Je ne
me défiais pas de moi-même non plus, car chacune
de mes émotions était si ravissante et si délicieuse
que le bonheur me semblait devoir s'arrêter làr.
Et si seulement alors que madame de Sauve nous
laissait seuls, ce qui arrivait souvent, si nous
nous rapprochions, si nos mains s'enlaçaient, si
ne pouvant plus supporter sans souffrir le trouble
que mes regards donnaient ceux de Pauline,
j'allais fermer ses yeux sous de brûlans baisers
ce n'était pas que nous crussions faire malmais
la pudeur qui nous vient de la nature et non des
convenances, nous avertissait, sans que nous y
eussions réfléchi, qu'il faut a tous ces biens le
plus profond mystère, que pour les conserver
L'ignorant passager, en quittant le rivage,
Peut d'avance tracer le plan de son voyage,
Arrêter quels chemins le mèneront au port;
Mais les tents et ses vœux sont rarement d'accord.
[Suite du n° a 'pg.)
Les heures avaient marché pendant ces confi
dences mutuelles; tout naturellement, sans qu'on
me le demandât, je remplaçai Pauline dans mille
détails de ménage et je n'y fus pas trop gauche,
les grands yeux noirs et le sourire de l'enfant me
guidaient si bien Madame de Sauve ne voulut
pas me laisser aller dîner h ma pension quand je
partis le soir on me dit h demain, mon cœur ré
pondit h toujours. Dès cet iuslant ma vie tout
entière fut donnée h Pauline, sans réflexions,
sans calculs pour l'avenir, sans me demander s'il
y avait là, pour elle et pour moi, de bons où de
mauvais jours. Un premier amour, de premières
émotions s'emparèrent de mon âme si aimante et