d'une violente aliénation mentale. Les per sonnes frappées de cette triste maladie sont quatre frères, simples et pauvres cul tivateurs demeurant chez leur mère, veuve. L'aîné est âgé de 39 ans, et a pris la fuite sans que l'on sache jusqu'à présent ce que ce malheureux est devenu. Les trois autres âgés de 36, 29 et 27 ans, ont été conduits l'hôpital St-Jean en cette ville, où on a eu toutes les peines du monde les main tenir, doués qu'ils sont d'une force prodi gieuse. Un des employés de l'hospice a failli être tué par ces forcenés. Ce qui paraît plus singulier encore, c'est que ces infortunés n'avaient jamais présenté le moindre symptôme de faire ce qu'on assure du moins. On se perd en conjec tures sur cet étrange événement auquel la rumeur publique assigne diverses causes plus ou moins vraisemblables. Mardi après-midi, vers quatre heures, la foudre a renversé un pan de cheminée de la maison occupée par une blanchis seuse, dans la rue du Moucheron, près du Vieux-Marché. La suie détachée du tuyau de cette cheminée a occasionné une pous sière si considérable, qu'elle est venu noircir le linge que cette femme avait étendu sur des cordes, dans sa chambre, pour sécher. Le môme jour, la foudre est tombée sur une ferme située Sainl-Denis-Westrem, près de Gand. La grange a été complète ment détruite. On a eu le temps de sauver les bestiaux. Un orage épouvantable a éclaté mardi vers 3 heures après-midi sur la ville de Binche. 11 est tombé une masse de grêlons de la grosseur d'un œuf de pigeon; des moutons ont été: tués. C'est dimanche prochain, 9 de ce mois, qu'aura lieu l'Hôtel-de-Ville, l'ou verture de l'exposition de l'Institut des Beau-Arts. Déjà plusieurs tableaux fort remarquables sont arrivés pour cette ex position et tout fait prévoir qu'elle sera fort belle. On écrit d'Anvers, 5 mai Ce matin, vers huit heures, une bouras- que de la partie de sud a passé au-dessus de la ville, trois navires ont eu leurs amar res rompues et ont dérivé dans le petit bassin sans causer des avaries; depuis il vente toujours très-fort. Cette nuit est décédée en cette ville la nommée Marie-Thérèse de Mayer, céliba taire, née Anvers, demeurant rue de la Clef, âgée de 104 ans. Le 3, huit taureaux achetés en Angleterre pour le compte de notre gou vernement ont été débarqués du steamer belge Priticess Victoria, arrivé de Londres. On écrit de Tirlemont, 50 avril Notre ville endosse sa toilette de fête; chacun peint, badigeonne, nettoie, récure. C'est que nous sommes la veille d'un événement mémorable. Le 3 mai 1666, un morceau de la croix de Nôtre-Sauveur fut apporté par un vénérable père capucin, et la paroisse de St-Germain se dispose célébrer cet épisode par un jubilé d'un quart de siècle. Si l'on en juge par les préparatifs vrai ment extraordinaires qui se font partout, dans toutes les rues, jamais pompe n'aura été aussi magnifique. Ce qui semble être fait pour attirer sur tout les étrangers c'est l'inauguration, cette occasion, d'un magnifique tableau de notre célèbre compatriote De Keyser; les connaisseurs qui ont été admis dans l'ate lier du peintre sont d'avis unanime que jamais l'artiste n'a produit une oeuvre aussi capitale. Lundi dernier une double solennité eut lieu Tirlemont, la réception officielle de M. le gouverneur du Brabant, de l'instal lation du nouveau directeur du collège; cette double cérémonie n'en fit qu'une. On écrit de Gand5 mai Lundi est décédé en cette ville le Nestor des prisonniers de l'Europe. Latude et le comte de Lorge furent détenus la Bas tille pendant 32 ans; fè prisonnier dont nous allons parler a subi une captivité de 63 ans l'a maison de détention Gand. Pierre-Joseph Soete, né Deerlyk, fut condamné mort le 26 novembre 1778, par la châtellenie d'Harelbeke, au supplice de la roue, du chef d'assassinat commis sur une jeune fille. Il était cette époque âgé seulement de 17 ans. L'impératrice Marie-Thérèse, sur la requête qui lui fut présentée par la Société de St-Georges de cette ville, commua sa peine en celle d'une détention perpétuelle. Soete fut élargi en 1814 par le comte de Bichaloff, helman des cosaques du Don, qui tenait son quartier-général en cette ville; mais privé de moyens d'existence,, de parents et d'amis pendant une captivité de 36 ans, il réclama comme une faveur dernière de pouvoir être réintégré dans cette même prison qui lui avait servi pen dant si longtemps d'asile. Sa demande lui fut accordée et il séjourna au Raspliuis pendant 27 ans encore jusqu'au jour de son décès qui a eu lieu lundi, l'âge de 80 ans. Le 26 de ce mois, il sera: procédé, Lille, devant le préfet du département du Nord, l'adjudication 1° du chemin de fer de Lille la frontière belge. Construc tion de la quatrième section du chemin de fer de Lille la frontière, comprise entre le ruisseau du Favrecil (commune dé Roubaix) et la frontière, longueur dé 5,158 mètres 66 cent. Travaux estimés4 450,000, y compris la somme valoir; 2* du chemin de fer de Valenciennes la frontière. Construction de la deuxième section du chemin de fer de Valenciennes la frontière, comprise entre la vieil Escaut et la frontière, longueur 9,655 mè tres. Travaux estimés, 415,000, y compris la somme valoir. FRANCE* Le 2 mai, une heure après-midi, le baptême du comte de Paris vient d'être célébré Notre-Dame. Le roi, la reine, le roi et la reine des Belges, le duc et la duchesse d'Orléans, toute la famille royale, les deux chambres et les grands corps de l'état étaient la cérémonie qui a été fort belle. Tout s'est passé dans le plus grand ordre. Le roi vient de rentrer aux Tuilleries. Partout sur son passage, S. M. a été accueillie par les plus vives acclamations. Pendant les débats, devant le tribunal de Tulle du 29 avril, de la cause correc tionnelle de madame Lafarge, où on n'a fait que plaider sur la remise demandée par l'accusée, l'audience a été interrompue par un incident. Un jeune homme appar tenant une famille honorable a donné par intervalles des signes d'aliénation mentale et d'une grande exaltation. On avait remarqué, depuis quelques jours, ses excentricités. Depuis le commencement de l'audience, il n'a cessé de faire des gestes, des grimaces et de prononcer des paroles incohérentes. L'audience en a été tellement troublée, que le tribunal s'est vu forcé de suspendre l'audience. Ce jeune homme se livre alors des dé monstrations en faveur de Mme Lafarge et contre les magistrats, qui prouvent la plus violente exaltation. Enfin il se retire et le tribunal rentre dans la salle. On assure que si, comme on le pense, l'affaire Lafarge se réengage contradictoi- rement sur le vol des diamans, Me Paillet continuera de prêter la prévenue l'appui de son talent. Les débals, qui ont dû s'ou vrir hier 3 mai, devant le tribunal dé police correctionnelle de Tulle, sont rela tifs la question préjudicielle, c'est-à-dire la question de savoir si, malgré la con damnation prononcée contre elle, la dame Lafarge peut encore être soumise l'action PARIS, 6 MAI.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 3