D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES.
ILÏCÎÏONS.
No 2470.
SAMEDI, 5 Juin, 1841.
24a1
FEUILLETON.
BELGIQUE. YPHES, 5 JUIN.
Nous touchons au moment solennel.
C'est mardi prochain, le huit de ce mois,
que s'engagera la lutte électorale.
Nous l'avons dit, Électeurs, la mission
que vous avez remplir est la plus impor
tante de toutes celles qui peuvent incomber
aux citoyens d'un pays indépendant et
libre.
Vous n'aurez pas oublié les considéra
tions qui ont fait la matière de l'un de nos
articles sur les élections en général. La
prudence vous armera contre les intrigues,
contre les circonventions de la cupidité et
de l'ambition.
Électeursil n'est qu'un seul parti dont
on doive se méfier, parce qu'il n'en est
pas d'autre que l'on doive craindre.
Le parti contre lequel vous devez vous
tenir en garde est celui qui est inspiré
exclusivement par la haine violente de la
religion et par la soif insatiable d'une
domination tyrannique, dégradante.
UN REGARD VERS LE CIEL.
Cet autre parti', que l'on vous dépeint
comme voulant vous ramener aux idées
et aux usages de siècles passés, que l'on
appelle le parti du recul et de la dîme,
n'existe que dans l'imagination furibonde
de nos ennemis. C'est un épouvantail dont
on se sert maladroitement pour vous
écarter de la voie de l'ordre et de la
modération.
Vous êtes trop éclairés, vous êtes trop
sages, Électeurs, pour vous laisser trom
per, pour vous laisser fourvoyer par des
hommes qui vantent constamment les
lumières, mais qui ont constamment re
cours là violence et la brutalité.
Il ne suffit pas de connaître ses devoirs
la volonté de les accomplir ne saurait en
être séparée sans le plus grand danger.
D'une seule voix peut dépendre le sort
de la patrie*
Électeurs, vous ne manquerez pas
l'appel, car vous avez compris qu'il faut
sacrifier toutes les affaires personnelles
la grande affaire de la généralité des con
citoyens.
Nous ne terminerons point, sans vous
rappeler que l'immense majorité de notre
district s'est prononcée en faveur de deux
hommes modérés, instruits et indépen
dants, MM. AUGUSTE DEFLORISONE,
membre sortant, et JULES MALOU,
directeur au ministère de la justice.
Nous apprenons que le roi a fait mettre
la disposition de M. le gouverneur de
Namur, une somme de 2,000 fr. pour les
familles peu aisées qui ont souffert de
l'orage qui a éclaté dans les environs dé
Namur au commencement du mois de mai.
M. le prince et MM la princesse de
Ligne, leur famille et une suite nombreuse
sont partis hier matin huit heures, par
le convoi du chemin de fer de Liège, avec
trois voitures magnifiques ils vont d'abord
en Allemagne, puis en Pologne.
Le ministre de l'intérieur, par l'in
termédiaire du ministre des affaires étran
gères, a reçu du consul belge Palerme,
et tient la disposition du commerce belge,
plusieurs documents intéressants sur le
régime des douanes, de navigation, etc.,
de la Sicile. Us consistent en 1° Cinq vo
lumes contenant les lois relatives la na
vigation, la douane et au service sanitaire,
les tarifs et les arrêtés relatifs au com
merce, ainsi que les traités conclus entre
le royaume des Deux-Siciles et d'autres
puissances; 2° une note des droits payer
dans le port de Palerme pour un navire
de 100 tonneaux, depuis le moment de la
LE PROPAGATEUR,
Ce Journal parait le MEKCR£L>i et le SAMEDI. L'a
bonnement esl de 4 fr« Par trimestre pour la Ville, et 4
fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste.
Les insertions se paient 17 centimes la ligue. Affranchir
les lettres.
^Tnrmnrmnrmr^vrinnnrmrmnfTïTrmrmrmnnnnnne
Fais-toi par la pensée un monde solitaire,
Dont le monde présent ne soit qu'un marchepied.
X.
Tu n'es plus cet enfant l'air d'indifférence
Que je voyais passer sans peine et sans bonheur,
J'ai surpris dans les yeux des secrets de souffrance
Que je n'avais encor trouvés que dans mon cœur.
Quelquefois tu souris, et ta bouche avec grâce
laisse tomber des sons frivoles et joyeux
Mais alors sur ton front une ombre vague passe,
De ton mal ignoré reilet mystérieux.
Et moi, je te comprends! moi pauvre âme perdue
Dans un monde étranger qui m'impose sa loi
Ton regard tient des cieux d'où je suis descendue...
Appelle-moi ta sœur je souffre comme toi.
La même plainte amèrc en mon âme résonne;
Je cherebe aussi le bat d'un inquiet désir.
Abîme de douleur qui toujours m'environne,
Tourment vague et sans nom que rien ne peut guérir.
C'est un souffle brûlant qui flétrit le visage,
Et des plus beaux printemps brise en un jour la fleur;
Un doigt mystérieux qui marque son passage
En posant sur nos fronts le cachet du malheur.
C'est aussi quelquefois un rêve symbolique,
Uu Voile noir qui tombe, un ravissant séjour,
Puis de sublimes voix disant un mot magique,
Doux et mélodieux comme les ebants d'amour.
Mais bientôt tout s'en va; l'âme, plus triste encore,
Flotte de doute en doute et se perd dans la nuit.
Pourquoi ce songe vain qui d'espoir se colore,
Cet éolatant soleil qui brille et puis nous fuit?
Le sais-tu mieux que moi dans une unit profonde
Un ange aux ailes d'or vers toi s'cst-il penché?
T'a-t-il laissé fouiller le grand livre du monde,
Et le secret des pleurs s'en est-il détaohé?
Bruxelles, 4 Juin.
Non, nous marchons tous deux dans la même iugnorance,
Une puissante main nous cache l'avenir,
Et toujours daus son vol l'humaine intelligence
Va contre ce rempart se heurter et mourir.
Pourquoi donc, si tu dois t'entourer de mystère,
M'as-tu jèté, mon Dieu, dans tous les plii du cœur,
Un désir qu'ici-bas rien ne peut satisfaire.
Une immense besoin d'amour et de bonheur?
Pourquoi?... mais je t'offenoe, être incompréhensible;
Chaque mot que j'exhaleappel audacieux
Excite ton courroux; tu veux être invisible,
Et la mort seulement a le secret des cieux*
Eh bien, je me soumets, je crois ta promesse
La terre est un exil dont le terme est ton ciel,
Ton ciel, promis surtout aux cœurs pleins de tristesse
Qui plongent dans les fleurs sans en trouver le miel.
Plious donc les genoux, attendons qu'il pardonne,
Ce Dieu que notre orgueil a sans doute irrité;
Pour le front qui s'incline il garde une couroone,
Qu'il compose des fleurs de l'immortalité.