AFFICHES, ANNONCES, AVIS IV NOUVELLES DIVERSES.
N° 2490.
SAMEDI, 14 Août, 1841.
25me Année.
BELGIQUE.
L'article anonyme relatif aux plans
de la future Eglise de Saint-Nicolas, inséré
au Propagateur de samedi 7 du courant,
étant attribué par quelques personnes au
soussigné; celui-ci croit devoir déclarer
formellement qu'il est totalement étranger,
non seulement au fond mais aussi la
forme, de cet article; le soussigné n'a au
cune prétention de se mêler de discussions
scientifiques relatives l'art architectural
où architectonique et coup sûr il est bien
éloigné de s'arroger la présomption de se
constituer le franc arbitre des talens res
pectifs de MM. les architectes L. et B.
Si de temps autre le soussigné a fourni
quelques articles relatifs l'utilité et em
bellissement de la ville, c'a été dans l'es
poir que d'autres habitans en auraient
fait autant, et qu'ainsi les journaux d'Ypres'
se seraient occupés un peu plus que d'or
dinaire des intérêts de la ville.
Quant l'article relatif la même Église
inséré au Propagateur il y a plusieurs mois,
revêtu de la signature ordinaire adoptée
par l'écrivain de ces sortes d'observations,
il est de plus en plus convaincu que plus
tard on sera au regret de n'en pas avoir
adopté les idées, soit en tout soit en partie.
Les travaux de construction de. la
nouvelle Église de S'-Nicolas ont été adju
gés MM. Clynckemallie, frères, Lapiere
et Decoenemoyennant la somme de
fr. 91,350.
Les exercices littéraires et la distri
bution des prix de S-Vincent de Paul auront
lieu, savoir les exercices au collège le 16,
le matin de 9 heures midi, l'après-dîner
de 5 heures 5 heures; le 17 de 9 heures
11 heures du matin; la distribution
des prix aux Halles le 17, 3 heures de
relevée.
Monsieur J. Smaelen, bibliothécaire
de la ville après Mr J.-J. Lambin, est mort
hier, l'âge de soixante seize ans. A des
connaissances variées et solides, Mr Smae
len réunissait une modestie qui le portait
se rendre utile même dans les circon
stances où son dévoûment pouvait obtenir
le moins de flatterie l'amour propre.
Mr Smaelen est vivement regretté par tous
ceux qui ont eu quelque relation avec lui
la Société littéraire il laisse un vide qu'il
sera bien difficile de remplir d'une manière
parfaite.
Le tableau de Mr F. Roffiaen, qui a
fait notre exposition l'objet d'une vente
par actions, est échu au n° 9, appartenant
Mrae veuve Carton-Vandenpeereboom.
On parle vaguement de faillites qui
auraient jeté la perturbation dans le com
merce de la place de Dunkerque. Les re
lations peu actives jusqu'à ce jours des
négociants de cette ville avec ce port fran
çais, nous font croire que cet état de
choses ne pourrait froisser ici aucun in
térêt d'une manière sensible.
LE PROPAGATEUR,
Ce Journal paraît le MERCREDI et le SAMEDI. La-
I bonnement est de 4 fr. par trimestre pour la Ville, et 4
fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste.
Les insertions se paient j, centimes la ligne. Aflrancliir
les lettres.
©vïmnnnnfïtrîrï ct t mnnra o o nm o oTnnnrTtrt s cirs s a oip
Ypres, 14 Août.
pau un vieux bourgeois d'\pres.
Dans l'intérêt de la vérité la rédaction fera connaître
au prochain n°, l'auteur de l'article inséré au n° de samedi
5 du courant, concernant l'Église de Saint-Nicolas.
De l'interdiction aux habitans cTYpres, de se
promener aux remparts.
Depuis soixante-dix ans, la ville d'Ypres et
ses remparts ont été successivement occupés i° par
les troupes hollaudaises, en vertu du traité de
la barrière, 2° par les autrichiens sous Joseph
II, 3° par les belges pendant la révolution de
1790, 4° encore par les autrichiens sous Léo-
poldll, vainqueur des patriotes belges, 5° par
les alliés, contre la république française, 6° par
les français sous la domination successive de
la convention, du comité de salut public,
du directoire exécutif, de l'empereur Napoléon,
70 par les puissances alliées, 8° par les troupes
des Pays-Bas, 90 et finalement par les troupes
de la Belgique indépendante.
Eb bien, sous toutes ces dominations successives
presque toutes étrangères, jamais l'habitant n'a
été privé de la promenade de ses remparts en
état de désarmement; bien qu'il ne payât pas alors
b beaucoup près des charges municipales et des
impositions nationales aussi pesantes que celles
qu'il supporte aujourd'hui.
De tous temps en Belgique comme en France,
les remparts ont été le lieu de libre promenade
des habitants des villes fortifiées. On avait même
érigé aux remparts de plusieurs villes de ce
dernier pays des espèces de cafés a Douay entre
autres il s'en trouvait k l'époque de la grande
révolution un très beauconstruit en forme de
tente musulmane, contenant plusieurs billards
et salle de danse, où certains jours le monde
élégant civil et militaire, se rendait en grand
nombre.
Depuis cette époque l'écrivain du présent article
a arpenté pedestrement et en différents temps,
les remparts de la ligne des villes fortes fran
çaises, depuis et y compris Boulogne jusques et
y compris Valenciennes, sans y avoir jamais
rencontré le moindre obstacle a la continuation
de ses paisibles promenades.
Jadis lorsque les provinces belgiques étaient
soumises a un pouvoir étrangerlorsque ça et
là on rencontrait aux remparts des sentinelles
dont on ne comprenait pas plus le langage qu'elles
le nôtre, elles n'empêchaient cependant pas les
bourgeois de s'y promener leur loisir et k
leur aise; aujourd'hui que la Belgique constitue
un état indépendant, que les Belges sont pré
sumés maîtres chez euxque nos soldats sont
nos frères, nos enfans, que les sentinelles et les
bourgeois parlent la même langue, l'habitant se
voit forcément éloigné de ses remparts par des
injonctions k la vérité toujours intelligibles mais
par fois peu courtoises, de la part de nos jeunes
soldats Belges.
Je dis ses remparts, parce qu'en effet les
remparts doivent être considérés en quelque sorte
comme un espèce de patrimoine de la bourgeoisie
en général, puisque a défaut de garnison c'est
k la bourgeoisie qu'en est confiée la garde. Il
est arrivé plus d'une fois que les bourgeois se
sont trouvés les seuls défenseurs de leurs rem
parts et l'on pent se demander quel eut été
le sort en octobre i83o, du beau matériel de
guerre renfermé dans la place d'Ypres, si la
bonrgeoisie spontanément armée, ne l'avait con
servé intact, au profit du pays.
Le non libre accès aux remparts, au préjudice
de| la bourgeoisie constitue donc un acte ma
nifestement arbitraire, et injnste.
L'ordre d'empêcher la circulation aux rem-