Il n'est plus question, paraît-il, du voyage que devait faire prochainement Paris le Roi et la Reine, mais on dit que L. M. iront encore passer quelques jours Ostende. L'Ami de l'Ordre annonce que les chambres seront probablement convo quées pour le 15 octobre, cause des nom breuses vérifications de pouvoirs des nouveaux députés. M. Prosper Noyer, premier secrétaire de la légation belge Ronïe, est arrivé Bruxelles en congé. M. Désiré Raes vient de publier une carte de la Belgique l'usage des aveugles. Cette carte figure l'exposition; elle est sur carton et en relief, de manière ce que ceux auxquels elle s'adresse-peuvent prendre par le bout des doigts une con naissance exacte de la géographie du pays. Les chefs-lieux des provinces et des ar rondissements, les petites villes et villages chefs-lieux de canton, les grandes routes, les canaux, les fleuves, les rivières, les chemins de fer construits ou projetés, les limites du royaume, des provinces et des arrondissements sont retracés d'une façon tout ingénieuse, ce point qu'un clair voyant, fermait les yeux, reconnaîtrait aisément par le tact toutes ces diversités topographiques. Cette cartedédiée l'institut de Bruxelles dirigé par les frères de la Charité, est employée par cet éta blissement. Elle réalise une grande éco nomie, car une carte de ce genre aurait coûté autrefois 100 fr. et elle n'en coûte maintenant que huit. On sait que l'hôtel de la Plàce Royale, où a siégé pendant plusieurs années la haute-cour militaire, appartient au roi Guillaume II de Pays-Bas. Depuis quel ques jours, un écriteau est attaché au grillage de cet hôtel on y lit en gros ca ractères Hôtel vendre ou échanger s'adresser chez le notaire Coppyn. L'archevêque de Dublin avec sa fa mille et sa suite est descendu en cette ville YHôtel de l'Europe. Dans son audience du H de ce mois, la cour de cassation a rejeté le pourvoi des nommés Sophie Set Joseph C condamnés par la cour d'assises du Bra- bant 10 années de travaux forcés, l'exposition publique et la flettrissure, pour avoir fait usage sciemment de faux billets de la Société Générale. Le 10, vers les 9 heures du soir, une forte lueur de feu ayant été aperçue' sur l'une de tours de l'église de S^-Gudule, tout le quartier fut bientôt en émoi. En un clin-d'œil les autorités étaient sur les lieux, ainsi que les pompiers et les détachements de la troupe. Montés au sommet de la tour les pompiers y découvrirent un brasier que les plombiers employés aux travaux de restauration avaient imprudemment oublié. Quelques brises en feu, dispersées par le vent, pouvaient, comme cela est déjà si souvent arrivé, causer un désastre irréparable. Les pompiers sont descendus de la tour 10 heures, après s'être assurés qu'il ne restait plus la moindre trace de feu. Le commerce s'occupe beaucoup du projet de traité avec la France. D'après des renseignements puisés bonne source par les intéressés, il paraît que le gouverne ment français est disposé abandonner son déplorable système prohibitif. M. le comte de Muelenaei%, ministre d'état, est parti lundi soir pour Bruges. Les officiers de l'état-civil ne peuvent prendre assez de précautions pour consta ter l'identité des personnes dans la pas sation de leurs actes. Le 12, un mariage allait être célébré l'Hôtel-de-Ville, lors que M. l'échevin Verhulst, en recevant les noms des parants, s'aperçut qu'un indivi du avait été substitué au père de la fiancée. Cet individu prétexta un empêchement du père, mais il n'en fut pas moins arrêté pour être mis la disposition de M. le procureur du roi. Le père véritable s'étant ensuite présenté, l'union a été prononcée. Un militaire du régiment des guides et une lavandière avaient passé la nuit dernière ensemble dans un logement rue de l'Étoile, près du Grand-Sablon. Ce ma tin on a trouvé cette femme étranglée et le militaire pendu. Leurs corps ont été transportés l'hôpital de St-Jean. Un malheureux événement est sur- venu hier dans la commune de Schaerbeek l'endroit dit het Ellemet, près de la plaine de Mon-Plaisir et le château de M. Walc- kiers. Le nommé Joseph Van Laelhem, étant puiser de l'eau, ses vêtements furent accrochés par la manivelle et le malheureux fut entraîné dans le puits. On ne put retirer de l'eau que le cadavre mutilé. On écrit de Gand, le 9 août Le Roi est attendu ces jours-ci dans notre ville S. M. honorerait notre exposi tion d'une seconde visite et serait accompa gnée de S. M. la Reine et de S. A. R. le duc de Brabant. On écrit de Luxembourg, 9 août Le 7 août a été pour les Luxembourgeois un jour heureux une nouvelle qui a ré pandu la joie et l'espoir dans toutes les parties du Grand-Duché, est venue de La Haye. Le roi Guillaume II vient de nommer une commission de neuf Luxembourgeois qui doivent se trouver le 12 La Haye, et qui seront chargés d'examiner la position administrative et les besoins vitaux du Grand-Duché, et de soumettre au roi un rapport détaillé sur les moyens de pour voir aux besoins du pays. Ce programme embrasse toutes les dis positions qui peuvent être prises pour le bien-être moral et matériel du pays, et le choix des membres de la commission ne parts paraît d'autant plus inutile, que depuis onze années ces remparts fixent si peu l'atten tion du gouvernement et des magistrats muni cipaux eux-mêmes qu'il s'y trouve tiois brèches assez larges pour qu'une compagnie de grenadiers puisse les franchir de front. Cependant si depuis longtemps on s'était mis en devoir de cloTe ces ouvertures par un simple ouvrage de terrassement fraisé h l'extérieur, il est certain que le profit qu'on en aurait tiré, en empêchant la fraude multipliéeque favo risent ces ouvertures, aurait servi en grande partie a couvrir la dépense de cet ouvrage. Il faut néanmoins rendre justice h monsieur le Commandant de la Place, qui fait tout ce qui dépend de lui pour mitiger la rigueur d'un ordre émané, sans doute de l'autorité militaire supérieure, puisque ce respectable militaire ac corde avec complaisance des permissions de circuler aux remparts, aux habitans qui en sollicitent. Mais malheureusement ces permissions exceptionelles offrent l'inconvénient de créer, parmi les bourgeois une classe de privilégiés, tandis que tous ont un droit égal k la faveur de jouir des remparts de la ville. Car il importe de ne pas perdre de vue, qne dans un Pays constitutionel la loi est la même pour tous, soit quelle protège, soit quelle punisse en pareille occurence il serait a désirer que les magistrats investis de l'autorité municipale par le suffrage de leurs concitoyens, intercédassent près de messieurs les Ministre de la Guerre, et Commandant de Place, afin que la prohibition dont il s'agit soit levée; qu'il voulussent aussi se convaincre que dans une ville de guerre où il n'y a pas d'antre promenade publique que les remparts, il arrive quelques fois que l'usage en est interrompu et dès lors qu'il importe de se procurer lorsqu'on en a l'occasion comme ici, un autre emplacement pouvant servir de lieu de promenade supplémentaire, qu'une ville quelque jolie, quelque agréable qu'elle puisse être, manque d'une chose indispensable lorsqu'elle est dépourvue de lieu de promenade publique; et qu'un pareil lieu est tout aussi essentiel k une ville qu'un jardin a une belle maison particulière. Ainsi nos magistrats municipaux en écoutant sur ces divers points les vœux de leurs conci toyens leur feront chose bien agréable; a l'égard des quels justice étant rendue il leur sera dû une vive réconnaissance. Par un vieux bourgeois cTYpres. Bruxelles, 13 Août.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 2