D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSE
IV« 2493.
MERCREDI, 25 Août, 1841.
25«>e
Le comité de rédaction du Progrès, dont
les membres sont, ce qui paraît, profes
seurs ou ex-professeurs, s'est avisé de
donner des leçons M' Gilleau, le rédac
teur en chef. Celui-ci n'a pas jugé propos
de les accepter, encore moins d'être un
homme de paille, même au prix de deux
mille francs par an; parconséquent, il a
pris ses cliques et ses claques, et il a tiré
la révérence aux pédants qui osaient lui
montrer la férule. Mais malheureusement
avec M* Gilleau sont partis, au bout du
premier trimestre, la presque totalité des
abonnés, et messieurs les professeurs qui
s'étaient promis de partager les deux mille
francs, en seront réduits écrire d'avan
tage et gagner peut-être moins qu'au
paravant. Aussi, ils enragent; et dans
l'aveuglement de leur présomptueuse co
lère, ils s'attaquent au clergé et surtout
notre vénérable doyen, non-seulement
dans leur propre feuille, mais dans tous
les sales journaux du pays, avec une im
pudence, un cynisme qui inspire le plus
grand dégoût tout homme raisonnable.
Vomissez votre bile, messieurs, vomissez;
que nous importe, si, après toutes vos
douleurs, vous pouvez ressentir quelque
soulagement.
Lundi passé, 22 de ce mois, Mr le
comte Depatin, récemment nommé bour-
guemaître de la commune de Langemarck,
a fait son entrée dans sa résidence; dès les
trois heures de l'après-midi, les autorités
étant allées sa rencontre ont eu l'honneur
de le complimenter son entrée au vil
lage, plusieurs discours ont été prononcés,
et un nombreux cortège réuni par les
soins de plusieurs personnes notables, et
composé des sociétés de S'-Sébastien, de
S'-Georges, de la musique du 2°'e régiment
d'artillerie et de celle des élèves du pen
sionnat dirigé par Mr Vanbiesbrouck et
des autorités civiles et ecclésiastiques l'at
tendait Poelcapelle, pour le conduire
la Maison Communale et de là sa
demeure, il a été accueilli avec les té
moignages du plus grand dévouement,
et des signes de joie non équivoques prou
vaient que le roi n'avait fait que ratifier
les vœux des liabilans, la roule par laquelle
le nouveau bourguemaître s'est rendu
Langemarck était parée de sapins et les
maisons pavoisées aux couleurs nationales,
des détonations bruyantes annonçaient au
loin l'allégresse des habitans, vers le soir
l'excellente musique d'artillerie a exécuté
plusieurs morceaux devant l'habitation de
M" Depatin, et quand les ténèbres cou
vraient l'atmosphère un feu d'artifice a été
tiré par M' Vanbiesbrouck, une brillante
illumination a terminé cette soirée, les
habitans de Langemarck se sont surpassés.
On ne peut assez faire l'éloge de l'ordre
qui a présidé aux fêtes, quoique le temps
fut très incertain; pas la moindre diffi
culté ne s'est élévée ni dans la soirée ni
dans la nuit. Il serait pour le moment
impossible de donner de plus longs détails
de cette fêle, qui laissera un long sou
venir dans la commune de Langemarck,
dont les administrés ont justement ap
précié les avantages de posséder un hom
me actif, même d'augmenter leur bien-
être, par la construction des voies de
communication qui sont déjà en projet, et
qui n'attendent plus que les soins d'une
administration sage pour recevoir leur
exécution.
Le Propagateur du 16 juin dernier,
contenait un article où était émis le vœu
de voir établir dans toutes les fausses fe
nêtres ogivales de la Halle, du côté de la
Grand'-Placeles statues des Comtes de
Flandre et pour arriver promptement
cette fin on y manifestait le désir que
l'autorité municipale s'adressat au Roi,
l'effet d'obtenir un subside suffisant
l'exécution d'une œuvre qu'à juste titre on
peut considérer comme nationale.
L'écrivain de l'article a pu croire en
effet que le gouvernement qui a accordé
trente mille francs pour l'érection d'une
statue la mémoire d'un général étranger,
et d'une nation étrangère, ne resterait pas
en défaut de libéralité, pour perpétuer la
mémoire de nos anciens souverains dont
les plus distingués naquirent en Belgique,
puisqu'il est incontestable, que bien que
les hauts faits du général aient pu être
favorables aux vues de notre pays, ils sont
néanmoins présumés ne l'avoir été, que
sécondairement, vu que ces hauts faits ne
peuvent avoir eu lieu, que dans l'intérêt
direct de la grande puissance laquelle
appartenait l'illustre général tandis que
les Comtes de Flandre, dirigèrent leurs
actions, directement vers le bien-être de
leur patrie et de leurs compatriotes.
Un article du journal du 19 du courant
ayant pour titre le Progrès, voudrait aussi
voir rétablir les statues des Comtes de
Flandre, en énonçant toute fois qu'il ap
plaudirait au projet de n'en placer que
deux par année. Il faut convenir qu'à ce
compte le projet auquel applaudirait le
Progrès serait d'un progrès bien peu rapi
de, car d'après le nombre des croisées il
faudrait un quart de siècle avant que
l'ouvrage ne soit achevé. Et en supposant
que Dieu prête vie jusqu'après ce long
espace de temps, aux administrateurs,
auteurs, et l'artiste exécuteur de ce
projet pour en voir l'entier achèvement;
il est bien probable qu'àlors l'impression
qu'ils pourraient en recevoir ne leur pro
curerait qu'une bien légère et bien courte
jouissance.
Le système d'un tel projet de la part du
Progrès, ne pourrait convenir aux hommes
d'action de notre siècle. Car il est aujour
d'hui un axiome généralement reçu non
seulement en administration mais aussi
en beaucoup d'autres branches, portant
que quiconque n'avance pas rapidement,
récule et que tout ce qui est contraire
cet axiome ne peut être accueilli.
Ainsi le Progrès en applaudissant au
projet qu'il indique, parait devier de son
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bonnement est de 4 fr- Par trimestre pour la Ville, et 4
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Les insertions se paient 17 centimes la ligne. Affranchir
les lettres.
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BELGIQUE.
Ypres, 25 Août.