D'AFHCniS, ANNONCES, AVIS 1T NOUVELLES DIVERSES. N° 2504. 25me Année BELGIQUE. Il y a nous ne savons combien de temps que le corps médical réclame sous toutes les formes et sans interruption une loi qui règle l'exercice de l'art de guérir dans son ensemble et ses détails; en d'autres termes, et comme le disent les projeteurs de Bruxelles, le corps médical n'a pas cessé depuis quinze ans d'invo quer corps et cris (probablement cor et cri) sa régénération légale si impatiemment attendue. Une telle loi, selon l'opinion la plus générale et la plus raisonnable sans doute, devait embrasser toutes les institutions destinées, soit protéger le repos et le bien-être publics, soit maintenir la dignité des ministres de santé, soit diriger la marche progressive de la science elle-même. On attendait donc le moment où les chambres auraient pu s'occuper de ces questions avec le soin qu'elles méritent, lorsque tout-à-coup au grand étonnement de la Belgique entière, on a vu sortir du néant une Académie Boyale de Médecine. Décidément Mr Notomb est un véritable sorcier. Le prestidigitateur Weiss, pour changer une montre en un pOuIet, au rait besoin de plus de temps qu'il n'en a fallu Mr le ministre de l'intérieur pour convertir en académiciens, quelques professeurs de médecine et quelques mé decins militaires, illustrations fort illus tres en effet quand elles se trouvent en parallèle avec leurs élèves ou leurs su bordonnés. Quoi qu'il en soit, les Belges ont le bonheur de posséder une Académie royale de Médecine. Elle a été créée par arrêté du 19 septembre et déjà elle se trouve prganisée comme si elle existait depuis des années. Cette extrême précipitation semble avoir pour prétexte'd'imporlantes communications que le gouvernement doit faire un corps qui n'avait pas existé jusqu'ici. Ne dirait-on pas, en vérité, qu'un fléau étend ses ravages sur la patrie, ou que les sciences médicales sont menacées de ruine; ou enfin qu'il s'agit d'introduire d'urgentes améliorations dans les établis sements publics de santé? Les deux pre mières hypothèses ne sont que des chi mères, et la troisième ne peut être le vœu d'un ministre qui a alloué 1000 fr. pour l'inspection des établissements d'alié nés au docteurCrommelinck!!! Ce n'est donc point là le mot de l'énigme. Nous dirons bien, l'occasion, quelle a été, selon nous, l'intention et le but du ministre. Mais avant tout, dans le pro chain numéro, nous examinerons si le pouvoir exécutif a le droit de créer une Académie, si la formation d'un pareil corps n'est pas exclusivement du domaine de la législature. En attendant, puisse l'académie royale de médecine, qui, eu égard son appa rition subite, ressemble parfaitement un groupe de champignons, avoir une existence plus utile, plus durable et plus brillante, que cette humble, fragile et dédaignée famille des cryptogames! Le soirce de Mr Weiss a été on ne peut plus satisfaisante. Pendant deux heures l'attention a été constamment soutenue par une série de tours d'adresse variés dans leur nature, et merveilleux dans leurs effets. Mr Weiss a réservé Diman che prochain les apparitions fantas-mago- riques. C'est un motif de plus pour qu'il ait encore une fois chambrée complète et qu'il remporte de nouveau de justes ap plaudissements. On lit dans le Journal de Bruges M. le docteur Durant, médecin des cui rassiers, a proposé la société des sciences de cette ville, dans sa séance du 28 de ce mois, d'ouvrir une liste de souscription parmi les chirurgiens belges, pour élever une statue au célèbre anatomiste Vesale, notre compatriote. La société a accueilli cette proposition et tous ses membres se joindront leurs collègues pour un monument qui rappel lerait la part de gloire que nos compa triotes ont dans les progrès des sciences medico-chirurgicales. La Chronique de Courlrai annonco que le Roila suite de sa visite au salon d'exposition, s'est fait inscrire pour 150 actions dans la vente par loterie. Le tribunal correctionnel de Lillo s'est occupé dans son audience du 24 septembre, de la plainte en adultère por tée par M. le baron de Noé, fils de M. lo comte de Noé, pair de France, contre Louise Burke, sa femme, et M. Lcbody, lieutenant de lanciers, en garnison Hcs- din, maintenant détenu par mesure de discipline la citadelle de Lille. Les pré venus, prétendant n'avoir pas eu le temps nécessaire pour faire assigner les témoins utiles leur défense, ont déclaré faire défaut et se sont retirés. Pendant qu'on emmenait Mmcde Noé, elle a été prise d'une violente crise nerveuse; longtemps le Pa- lais-de-Justice a retenti de ses cris. Après cet incident, le tribunal a passé outre aux débats; il a entendu les témoins, domesti ques de Yllôtel de Gand, où étaient des cendus les prévenus, et la femme de chambre de Mme de Noé; il est résulté de leurs déclarations la preuve du délit dont se plaint M. de Noé. Le tribunal a rendu un jugement qui condamne les prévenus une année d'emprisonnement et une amende de 500 fr. On lit dans le Journal des Flandres Les négociations commerciales avec la France sont la veille d'avorter. Les maî tres de forge et les filateurs de lin la mécanique défendent le tarif français avec une opiniâtreté extraordinaire, et afin que nos lecteurs sachent quelles sont sur ce point les exigences de l'industrie française, nous laissons suivre ici les droits que la fonte et le fer paient en ce moment leur entrée en France La fonte, 4 0 fr. les LE PROPAGATEUR, 1 6| fi t rj i, Jfll - t|?-f ililiti lfl I Ce Journal paraît le MERCREDI et le SAMEDI. L'a bonnement est de 4 fr. par trimestre pour la Ville, et 4 fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste. Les insertions se paient 17 centimes la ligne. Affranchir les lettres. Ypres, 2 Octobre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 1