HOLLANDE* On apprend du Loo que jusques le 14 il n'y était arrivé aucun membre de la fa mille royale, ni personne de sa part pour souhaiter le bienvenue au roi Guillaume. Les seules visites ont été celles du baron de Smet, demi-frère de la comtesse de Nassau, qui y est arrivé de Clèves, et celle du professeur Bernaerd. Le 14 seulement, M. Vandorn, vice- président du conseil d'état, est arrivé au palais avec une missive particulière du roi Guillaume II, son auguste père. La conférence entre le roi Guillaume-Frédéric et le baron a duré plusieurs heures. On assure qu'à la suite de cet entretien, le roi Guillaume-Frédéric aurait renoncé son projet de se rendre La Haye, ou si S. M. s'y rendait pour peu de temps, elle ne se ferait pas accompagner par la comtesse. Pour lors la comtesse resterait soit au Loo, soit auprès de son frère le baron de Smet, Clèves, pour reprendre ensuite avec son royal époux, après son retour de La Haye, immédiatement la route de Berlin. (Ilandelsblad.) FRANCE. Plusieurs arrestations nouvelles ont été faites l'occasion de l'attentat de Quénis- set au nombre des individus arrêtés ligure le sieur Considère, qui avait été impliqué dans l'affaire Darmès. On assurait aujourd'hui au Palais-de- Justice que la commission des pairs venait d'ordonner la mise en liberté de plusieurs prévenus qu'on avait accusés de complicité dans le crime du 13 septembre. On dit que la reine Christine a don né sa parole d'honneur qu'elle ne quitterait point Paris sans congé du gouvernement. Tous les dépêches lui sont envoyées l'hôtel de la rue de Courcelles. L'administration est résolue propo ser cette année, aux chambres, l'exécution de plusieurs grandes lignes de chemins de fer. Parmi les lignes qui fixent particuliè rement l'attention du cabinet, on cite celle de Paris Lille et Calais et celle de Marseille au Rhône. (J. des Débats.) M. le comte de Bruges, lieutenant- général, ancien aide-de-camp de Charles X, ancien grand-chancelier de la légion- d'honneur, est décédé dans la journée du 13. Le 16, a eu lieu, l'église de Saint- Sulpice, le mariage de M. Jules Janin. Un grand nombre de littérateurs distingués, parmi lesquels on remarquait M. de Sacy, assistaient cette cérémonie. Un marchand d'habits et sa femme ont été arrêtés le 13 la barrière du Montparnasse, par suite des propos et des menaces qu'ils faisaient entendre contre le roi et la famille royale. Ces deux indi vidus ont opposé une vive résistance aux hommes du poste de la barrière, requis pour s'assurer d'eux, et le mari étant par venu se saisir du fusil d'un fantassin, a tenté, mais inutilement, d'en faire usage.. Le marchand d'habits et sa femme ont dû être confrontés avec Quénisset, d'après la nature des propos qu'ils avaient proférés et qui se trouvaient uniformément rap portés par plusieurs témoins. Il semblerait, d'après les arrestations qui s'opèrent de toutes parts, que l'affaire Quénisset prend une extention considéra ble et que plus de 20 individus seront compromis dans ce procès. Il paraît néan moins que, malgré les révélations de ce dernier, la plupart de ceux qui ont été arrêtés ne sont prévenus que de s'être af filiés des sociétés secrètes. La police a cru un moment pouvoir découvrir l'orga nisation d'une vaste association. Mais il paraît que les individus qui en faisaient partie ne sont pas eux-mêmes initiés aux secrets des sections et qu'ils ne peuvent donner aucun renseignement positif. On écrit de Toulon, 12 octobre L'appel fait par le gouverneur-gçnéral de l'Àlgerie aux ouvriers des diverses pro fessions a été entendu; les deux derniers paquebots partis pour Alger ont reçu bord un grand nombre de travailleurs, et celui qui doit partir demain en aura aussi beaucoup. On sait que ces ouvries doivent être employés aux travaux du fossé de la Mitidja et la fondation des premiers vil lages. On écrit de Marseille, 12 octobre L'Echo de Périgneux annonce que beau coup de réfugiés carlistes qui étaient ré partis dans la Dordogne, sont partis pour la frontière la première nouvelle des événements du Pampelune. Une dépêche télégraphique annon çait hier que le général Borso di Carminati avait été pris Saragosse et pendu. Voici quelques détails sur ce personnage En 1833, Borso avait pris service en Espagne, avec un régiment étranger qui avait servi don Pedro. Il s'était élevé suc cessivement aux premiers grades militai res. Quoique étranger, il avait été nommé député aux Cortès en 1.827 par Malaga. Il était du parti des, exaltés,, mais après la révolution de septembre», il s.'étajt réparé d'Espartéro, qu'il regardait comme traître la Reine et la Constitution. Il parait qu'il était venu Madrid se mettre la tête du 2* régiment de la garde Saragosse. Le paquebot espagnol le Mercurio parti de Cadix le 1er, de Barcelone le ll( est arrivé Marseille le 13. Lerida, Tarragone et Gerone se sont prononcées contre le mouvement Christi- no. Le gouverneur de Monjoui, colonel Burgues, qui était suspect, a été remplacé par un patriote décidé, le lieutenant-colo. nel Echalcen; le colonel Pujol est allé également remplacer le gouverneur de Seu d'Urgel. Barcelone était tranquille les précau. tions se bornaient avoir toujours de piquet un bataillon de milice. Chaque soir, les jeunes gens et les habitants parcou- raient les rues en chantant l'Hymne de Riego. Au départ du Mercurio Cadix était tran quille; on ne connaissait pas encore les événements de Pampelune dans l'Anda lousie. La femme d'Espartéro, la duchesse delà Victoire, se trouvait Malaga, où elle était fêtée par la population. De Valence on ne sait rien que son état de fermentation. On écrit de Bilbao, que beaucoup d'officiers du régiment de Bourbon qui s'est prononcé en faveur de l'insurrection, ont remis leur épée au colonel La Rocha, ne voulant pas rester avec leurs soldats. Quelques habitants de Bilbao se sont évadés et sont arrivés St-Sébastien. La place importante de Santons qu'on avait annoncé s'est déclarée en faveur d'O'Donnell, est restée fidèle. Quatre com pagnies de la milice de Santander sont entrées dans la ville pour y tenir garnison. ALLEMAGNE* S. M. la reine de Grèce est arrivée hier soir dans nos mur avec sa fuite. Le bruit court que notre sénat prépare une amnistie politique générale, qui pour rait bien être publiée le 18, jour de la fête du 23me anniversaire de notre constitution. Le fils du célèbre Arago, aide-de-camp de Soliman pacha, a été tué dans un duel qu'il a. eu. au Caire avec un rénégat fran çais, secrétaire de ce général. Hier il s'est manifesté de nouveaux cas de peste. -" On écrit de Rome, le 7 octobre II dpvient de jour en jour plus probable que Mgr Capaccini va Lisbonne avec une mission extraordinaire pour arranger les affaires religieuses. Aussitôt après le re tour dn saint-père, qui fait ici demain sa rentrée solennelle, et pour laquelle on fait de grands préparatifs, on prendra proba blement une décision au sujet du Portugal- LA HAYE, 18 OCTOBRE. PARIS, 18 OCTOBRE. FRANCFORT, 17 OCTOBRE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 2