échoppe où elle élevait un cochon; hier
au soir elle se rend l'étable de son co
chon pour lui donner sa nourriture; mais
tout-à-coup elle croit entendre six pas
d'elle le grognement d'un chien accroupi
contre une meule de foin, elle prend la
fuite, court vers sa maison, raconte le fait
son mari et deux autres individus.
Ceux ci s'arment de bâtons et se rendent
près de la meule de foin; là, voulant abat
tre ce chien, le nommé Meeschaert lui
porte trois coups; voyant que l'objet ne
bougeait plus, il veut le toucher, et alors
seulement on s'aperçoit que Meeschaert
vient de tuer un enfant de huit ans, qui,
maltraité ce qu'on dit chez lui, passait
souvant la nuit la belle étoile. La justice
informe et sur le meurtre et sur les mau
vais traitements exercés sur la victime. Il
résulte de toutes les circonstances que ce
malheur est dû une erreur indépendante
de la volonté de Meeschaert. (Independ.)
On écrit d'Anvers, 22 octobre
Le nommé Gantier, détenu S'-Bernard,
a été condamné hier soir 9 heures par
la cour d'assises, huit années de réclu
sion, exposition publique et 20 années
de surveillance, pour coups avec effusion
de sang, porté au commandant de S'-Ber
nard, dans l'exercice de ses fonctions. Les
deux autres détenus accusés du même fait
ont été acquittés.
On écrit d'Ostende, 21 octobre
Des pêcheurs entrés hier Ostende ont
vu flotter sur la côte un grand nombre de
balles de coton, qui proviennent sans
doute du bateau vapeur français le Ma
réchal de Villars, capitaine P. Vranken. Ce
navire, est entré le 18 de ce mois, Dun-
kerque, venant du Hâvre, après avoir
essuyé la terrible bourrasque qui s'est fait
sentir pendant toute la nuit précédente.
Sa situation a été si périlleuse que le ca
pitaine s'est trouvé forcé de faire jeter
la mer environ 150 balles de caton. En
entrant dans le chenal, il a donné contre
l'estacade, et l'un de ses tambours a été
défoncé par le choc.
La liste des étrangers qui ont visité
Spa cette année vient d'être close. Du 25
mai, jour de l'ouverture de la saison des
bains, au 20 octobre, il y a eu 4,259 visi
teurs dont 1,859 Belges, 1,152 Anglais,
565 Français, 455 Hollandais, 144 Pruis-
siens, 54 Allemands, 50 Polonais, 18 Ita
liens, 15 Russes, 15 Suisses, 11 Suédois et
7 Espagnols.
On lit dans le Journal de Luxembourg
On apprend que le gouvernement ne
tardera pas établir Luxembourg un
entrepôt général pour le commerce du
grand-duché.
On écrit de Maestricht, 22 octobre
Le sieur Frissen, ci-devant orfèvre rue
du Petit-Staat, en cette ville, et son fils, ont
été arrêtés hier leur domicile, accusés
d'avoir rogné de la monnaie. On a trouvé
chez eux trois pièces de fl. 2 60 qui portent
la preuve du délit. Ils sont écroués la
prison civile.
FRANCE.
Le roi des Belges est attendu Paris
dans les premiers jours de mois prochain.
Les journaux de Londres annoncent
que M. et M™ Standisch ont quitté leur
résidence du Lancashire pour se rendre
dans la capitale française. S. M. Louis-
Philippe a l'intention de faire M. Stan
disch un manifîque présent de la valeur
de 100,000 fr. Le voyage de M. Standisch
Paris a pour but de recevoir ce présent.
M. Standisch est l'héritier du seigneur
anglais qui fit dernièrement Louis-Philippe
héritier de sa galerie de tableaux.
Cinq individus qui avaient été arrêtés
comme complices de Quénisset ou comme
membres d'association secrètes, ont été
remis le 20 en liberté.
Le nommé Grandrieux, dernièrement
arrivé de Bruxelles par suite d'une de
mande d'extradition du gouvernement
français, a subi dans la matinéè un in
terrogatoire par devant M. Bastard, prési
dent de la commission de la cour des
pairs.
La douane de Calais vient d'opérer une
saisie considérable de foulards et d'aiguil
les, contenus dans des malles, provenant
du paquebot vapeur anglais le Magnet,
en destination pour Boulogne, et forcé de
relâcher Calais. L'importance de cette
saisie est évaluée de 20 25,000 fr. On
assure que la contrebande se fait entière
ment par Boulogne, et on nous en donne
en preuve les 6,000 fr. de primes qu'aurait
dernièrement payés une maison de Paris
aux passeurs, seulement pour des aiguilles
anglaises.
Mgr l'évêque d'Alger écrit au journal
la Guyenne pour démentir la nouvelle
donnée d'après les journaux de Toulon et
de Marseille, qu'il ne retournerait pas en
Afrique le pieux évêque de l'Algérie veut
mourir sur la terre barbare qu'il a évan-
gélisée avec tant de succès.
Notre correspondance américaine
nous donne des détails sur le séjour
New-York du prince de Joinville, qui a été
visiter les établissements de la marine
avec le capitaine Charner, premier offi
cier de la Belle-Poulele capitaine Lugeol,
commandait le Cossard, et le lieutenant
Touchard. Le commodore Perry lui a en
voyé une garde d'honneur, composée de
soldats de la marine, et a fait tirer 21
coups de canon pour annoncer son arri
vée. Le prince a visité une frégate va
peur en construction, l'arsenal et le musée
maritime. Quand le prince est rentré sur
sa frégate, il a été salué par 15 coups de
trop austères pour sa pensée indépendante. Ses joies elle,
c'étaient une démarche inconnue, un baiser entouré de
mystères, une nuit brûlante saus lendemain, ou un lende
main sans souvenir.
On la voyait, tantôt au sein des fêtes, brillante et ra
dieuse, jetant des flammes au hasard et commandant ses
regards l'amour qu'elle ne trouvait pas dans son cœur;
tantôt langoureuse, inactive couchée mollement sur des
tapis aux luxueuses couleurs, mêlant ses longs cheveux
blonds l'or, les fleurs ou les perles précieuses de l'Orient,
et têvant peut-être le diadème posé sur le front d'Esther...
Parfois, lasse de plaisir, dans le calme de la solitude, ou
bliant le monde pour n'écouter que la voix de la nature,
elle interrogeait son cœur, et se demandait si de la vie
elle avait pris la meilleure part.
Comme un voyageur fatigué, ne songe qu'au lieu du
repos, et sur une rive enchantée le désire encore; ainsi
Madeleine soupirait au milieu de ses triomphes et rtjetait
les voluptés en appelant elle l'amour; quelque chose de
grand, d'infini. apparaissait alors son ame, et dans ces
instan3 où le bruit des hommages mourait autour d'elle, la
courtisane galiléene, être d'intelligence et de passion, mais
non éclairée, rougissait de sa beauté et tremblait qu'elle
ne s'effaçât avant qu'elle eu trouvé le bonheur.
PARIS, 25 OCTOBRE.
L'apparition de Jésus dans la famille de Madeleine (i)
changea toute la destinée de cette femme. Sœur de Marthe
et de ce Lazare que le Christ aimait, elle les engagea
quitter la Galilée et leur splendide demeure pour se rap
procher de Jérusalem, où le nouveau prophète, grand entie
tous les autres, faisait enteudre sa parole. Tous les trois
s'étaient donc fixés dans la petite ville de Béthanie, non
loin de la montagne des Oliviersterre qui allait être
consacrée par le sang et les larmes, comme pour attester
au monde que toute vérité apportée parmi les hommes a
vu s'élever parmi eux un martyr.
En face de cette sagesse divine, de oette vie sans tache,
sous le regard majestueux où transpirait le génie, bien
qu'il se voilât de douceur et d'indulgence, Madeleine
connut sa faiblesse et sa honte; elle était tombée comme
foudroyée par la crainte, et se releva régénérée par l'amour.
Car dans la loi nouvelle, si supérieure au judaïsme par sa
spiritualité, le repentir allait chercher le pardon, et Made
leine ne put qu'adorer celui qui eu reconnaissant tant de
souveraineté la pensée, avait si bien su lire dans la
sienne. Rapprochée de lui par sa sublime clémence, on la
(t) Une des plus riches et des plus distinguées du pays.
vit disciple ardent, la suite de Jésus, s'enivrer du par
fum de ses inspirations, contempler cette noble figure chez
laquelle se révélait toute la grandeur intellectuelle, la
victoire de l'ame sur les sens, le dernier degré de la per
fectibilité humaine, et en même temps cette mélancolie et
cette souffrance précoces, partage de celui qui dans son
passage sur la terre, n'a entrevu que dévouement et sacri
fice.
Madeleine entendit proclamer le régne de l'égalité devant
Dieu, la charité universelle, l'union des ames chastes dans
une autre vie, la prédilection du ciel jour les simples,
pour les pauvres, et la réprobation prête atteindre le
méchant, fût-ce sur son trône encensé par les hommes;
elle entendit des accens de justice et de paix, reçut au
fond de son cœur ce rayon d'espérance qui luit resplen
dissant sur un tombeau, et Madelaine aima.
Mais cet amour mystique lui fit pour ainsi dire une
autre âme, une autre vie; redevenue pudique comme aux
beaux jours de son adolescence cette fille de la Judée,
renonçant aux joies menteuses de sa jeunessen'eut d'ar
deur que pour la vérité, et toute sou existence appartint
l'homme divin qui était venu l'annoncer.
Amante du Christ, si elle entonna le cantique des an
ciens prophètes et chanta l'union mystérieuse de la colombe