D AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES. N<> 2516. 25me Année BELGIQUE. Ypres, 13 Novembre. Nos administrateurs communaux se sont adressés, on le sait, l'Évêque pour obtenir qu'un ecclésiastique enseignât la doctrine chrétienne dans leur collège. Voici la réponse On devait s'attendre une pareille let tre. A part la convenance et la dignité de la forme, nous trouvons le contenu on ne peut plus naturel, on ne peut plus pé- remptoire. L'autorité ecclésiastique ne saurait être obligée raisonnablement faire des efforts inutiles selon toute appa rence, enseigner la morale et la religion là où il existerait peut-être des tendances FEUILLETON DU PROPAGATEUR. contraires qui pourraient se faire sentir tous les jours, en un mot, prêcher dans le désert. Porter atteinte cette liberté, serait un empiétement du temporel sur le spirituel, une infraction des plus graves cette constitution que les prétendus libéraux invoquent sans cesse et sans fin pour en abuser l'égard de tous ceux qui n'adop tent pas leurs opinions. Puis voyez un peu leur inconséquence. Lorsqu'il s'agissait de savoir si la com mune conserverait ou enlèverait le sub side S'-Vincent, les Francs-maçons n'a vaient faire valoir qu'un seul argument Pourquoi la ville soutiendrait-elle un établissement qui fait concurrence son propre collège, auquel il faut sacrifier des sommes énormes? Et ils ne s'aperçoi vent pas que ce même argument retombe sur eux de tout son poids lorsqu'ils élèvent l'outrecuidante prétention d'arracher des prêtres leur saint ministère pour aller appuyer et renforcer les rivaux des insti tutions cléricales. Quelle aveugle et absurde conduite! Bruxelles, 12 Novembre. M. le major d'artillerie Kessels, qui était Bruxelles depuis deux ou trois jours a subi lundi matin un interrogatoire devant M. le juge d'instruction; dans l'après-diner, il a été arrêté et conduit aux Petits-Car- mes, où il a été mis au secret. Cette arres tation se rattache, dit-on, au complot contre la sûreté de l'état. Mardi au soir, vers huit heures, a été écroué aux Petits-Carmes, le nommé Graux, compositeur, prévenu de complot contre la sûreté de l'état. Il a été immé diatement placé au plus rigoureux secret. Mardi le général Vandermeere a subi un nouvel interrogatoire devant M. le juge d'instruction Delcourt. Il a duré plus de deux heures. Le secret exercé envers les prévenus de complot contre la surêté de l'état n'est pas encore levé. On visite les aliments qui leur sont apportés du dehors, ils sont cou pés en morceaux pour s'assurer s'ils ne contiennent aucune lettre. Par mesure de surêté, "on a placé les détenus politiques dans des cellules du quartier militaire. On assure dit le Journal du Commerce d'Anvers, que la police a fait la nuit dans deux maisons de notre ville, des perquisi tions qui se rattacheraient aux affaires de Bruxelles. On lit dans le Messager de Gand, U novembre Hier, notre éditeur et deux de nos ré dacteurs ont été cités devant M. le juge d'instruction Spanoghe, afin de commu niquera la justice tous les renseignements que nous pourrions posséder sur la distri- LE PROPAGATEUR, Ce Journal parait le MERCREDI et le SAMEDI. L'a bonnement est de 4 fr. par trimestre pour la Ville, et 4 fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste. Les insertions se paient 17 centimes la ligne. Affranchir les lettres. gttvwi'ti ooaaBaanBSB aires g n a a vctn sttu'ttBacas'asip Bruges le 26 Octobre 1841. 11 nous est pénible de nous trouver dans la nécessité de ne pas pouvoir accueillir favorablement la demande que vous avez bien voulu nous adresser par votre 'lettre en date du 20 de ae mois l'établissement en faveur duquel vous demandez un ecclésiastique, pour l'iustruction religieuse, n'offre pas toute, les garanties nécessaires pour que nous puissions avoir la pleine assurance que notre coopération puisse être utile. Veuillez agréer, Messieurs, l'assurance de notre considé ration très-distinguée. Signé l'évêque, zto. DÉCOURAGEMENT. Ils me l'ont dit parfois d'un mot qui touche, J'ai réveillé le sourire ou les pleurs, Quelques doux airs ODt erré sur ma bouche, Sous mes pinceaux quelques fraîches couleurs. Us me l'ont dit! connaissent-ils mon âme, Pour lui vouer sympathie ou dédain Non, je le sens, la louange ou le blâme Tombe au hasard sur un fantôme vain. Ah! si mes chants ont brigué leur estime, C'est que la mienne a passé mes efforts; Car mon talent n'est qu'une lutte intime D'ardeus pensers et de frêles accords. Bruits caressans de la foule empressée, Oh! que mon cœur vous compterait pour rien, Si je pouvois, seule avec ma pensée. Me dire un jour Ce que j'ai fait est bien! - Un jour, un seul! pour jeter sur ces pages, Pour, mou gré, répandre dans mes vers, Ce que je vois de brillantes images, Ce que j'entends d'ineffables concerts!... Un jour, un seul mais non, pas même une heure Pour m'épancher, pas un mot, pas un sou,- L'esprit captif qui dans mon sein demeure. Bat vainement les murs de sa prison. Ainsi s'accroit la flamme inaperçue D'un incendie en secret allumé Lorsqu'au dehors elle s'ouvre une issue, C'est qu'au dedans elle a tout consumé. Si vous deviez aux voûtes éternelles Dès le berceau fixer mes faibles yeux, Pouiquoi, mon Dieu, me refuser ces ailes Qui d'un essor nous portent dans vos cieux? Moi qui, du monde aisément détachée, Aspire fuir les chaînes d'ici-bas, Dois-je glaner, vers la terre penchée, Ce peu d'épis répandus sous mes pas Faut-il quêter dans la moisson commune Mon lot chétif de peine et de plaisirs, Quand il n'est point de si haute fortune, Que de bien loin ne passent mes désirs Puis, qu'après moi rien de moi ne demeure! Penser! souffrir! sans qu'il en reste rien, Sans imposer, devant que je ne meure, A d'autres cœurs les battemens du mien!... Sons enchantés, qu'entend ma seule oreille, Divins aspects, rêves où je me plus, Vous, qui m'ouvrez un monde de merveille, Où serez-vous quand je ne serai plus?

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 1