On lit dans le Journal île Bruges Ce matin entre huit et neuf heures on a retiré de l'eau, Quai Sainte-Anne, le ca davre d'un enfant nouveau-né, enveloppé d'un linge et d'un morceau de toile cirée, auquel était attaché une pierre. On nous écrit de Furnes Hier est décédé en cette ville, par suite d'un attaque d'apoplexie foudroyante; M' Charles Dubois, député et commissaire d'arrondissement du district de Furnes. Ce respectable fonctionnaire laissera de vifs regrets sa famille et ses nombreux amis. Un journal annonce que les représen tants du district d'Ath s'occupent très-acti vement du projet de la canalisation de la Dendre. Ils ont déjà provoqué ce sujet plusieurs réunions particulières, auxquel les ont assisté les députés des Flandres, spécialement intéressés la réussité de ce projet. M. l'administrateur de la sûreté publique vient d'ordonner l'expulsion du royaume de M"* Panas, dite Madame Parent, Française, arrêtée du chef de complot contre la sûreté de l'état, ensuite élargie par ordonnance de la chambre du conseil du tribunal de première instance. Il lui a été remis une feuille de route qui enjoint cette dame de se diriger, dans les vingt- quatre heures, vers Lille. Dimanche, la police a encore fait une descente dans la quatrième section, où elle a saisi quatre barils de poudre de guerre. Le même jour, on a saisi l'entrée de la maison de sûreté des Petits-Carmes, une malle contenant des papiers et une cara bine l'adresse de M. l'ex-colonel Parent. Elle a été transportée immédiatement au parquet de M. le juge d'instruction Del- court. On lit dans le Lynx Une descente simultanée de la police, a eu lieu hier matin, huit heures et demie, chez M. Yan den Plas, notre gérant, ainsi qu'au bureau du Lynx, et dans les appar tements de mademoiselle Picard, rue des Hirondelles. Les perquisitions les plus minutieuses ont été pratiquées. On s'est attaché principalement chez M. Van den Plas, la découverte d'un paletot bleu et d'un pantalon jaunatre. Ces recherches n'ont produit aucun résultat. Après la visite domiciliaire, M. Van den Plas a été conduit devant M. le juge d'instruction. Le sieur Van den Plas, éditeur du jour nal le Lijnx, après avoir subi un interro gatoire par M. le juge d'instruction, hier, dans l'après-midi, a été arrêté et écroué aux Petits-Carmes, sous la prévention du complot contre la sûreté de l'état. Le sieur Ernest Vandersmissen, fils, a été écroué la prison civile et militaire de cette ville hier matin vers H heures, comme compromis dans le complot contre la sûreté de l'état. Un mandat d'amener vient d'être lancé contre l'homme d'affaires du général Les habitants de la rue d'Elverdinghe, loin de s'alarmer du travail qu'on projette, d'employer au comblement des bas fonds de la Plaine dAmourles décombres et matières vaseuses, h extraire de l'Yperlée, doivent au contraire se réjouir de ce que le hazard assurera h la localité avec laquelle leur rue est en coutact, un état de salubrité, que l'administration lui eût pu procurer avec facilité, depuis près d'un quart de siècle. Il est hors de doute, en effet, que depuis 1816 il eût été aussi facile que peu dispen dieux, d'assainir, et embellir le nouvel espace entre la ville et les remparts, il eût suffit de ne pas obstruer la rigole d'écoulement vers la petite écluse proximité du Marché au Bétail; de niveler le bas fond, dans toute la longueur de cet espace, et de le convertir en boulingrin bordé d'une marche descendante convenablement gazonné. Ce qni n'eût pas empêché de combler insensiblement le bas fond en fixant deux points vers le talus du rempart, pour le déchargement du remblai et comme ce remblai doit être dé versé journellement dans le bas fond par un ouvrier employé a cette besogne (ainsi que cela se fait maintenant de la part du génie), on eût pu moyennant une légère augmentation de sa laire payée par la ville charger le même ouvrier de couvrir de terre tout ce qui, restant a découvert, eût pu produire des exhalaisons mauvaises et nuisibles. Mais ce moyen si simple, si peu coûteux de conservation de la salubrité publique, n'a point encore fixé l'attention des magistrats municipaux qui se sont succédés depuis l'érection des nouveaux remparts; et depuis lors, la Plaine d'Amour a continué k être une plaine marécageuse, mal saine et nuisible, non-seulement aux habitans de la rue d'Elverdinghe, mais k la ville tout entière; maintenant qu'il est probable, si l'on sait bien s'y prendre, que tout ce qu'on ex traira de l'Yperlée pourra suffire pour combler entièrement les bas fonds dont il s'agit, la Plaine d'Amour pourra offrir d'ici k quelque semaines, une surface plane dont, ce qui pourra y rester d'impur se purifiera par les neiges, les pluies et les vents, de la saison ou nous entrons et alors cette localité située au nord et par faitement aérée offrira déjà k l'époque de l'été prochain un des endroits les plus salubres de notre ville. Mais pour atteindre ce but il ne faudrait pas que l'autorité permît la sortie de la ville des décombres ou terreins vaseux pouvant être utile a l'emplissage projeté (a). Ce d'autant moins qu'il parait certain que monsieur le major du génie se prêterait d'une manière obligeante a corriger les matières trop délayéesau moyen des terres sèches que fourniront les inégalités de la superficie de la plaine. (a) A Lille et presque dans toutes les autres villes, l'ex portation de décombres et gravois y est défendu. Ils doivent être déposés, ou bien d&DS un lieu d'emplissage, ou bien dans un autre endroit désigné par l'autorité, pour y être gardé en réserve et employé là où le besoin de la place 'exige. Laisser exporter des matières quelconques pou- vantservir au comblement d'excavations malsaines serait d'une imprévoyance d'autant plus grande qu'outre les excavations de la plaine d'amour, il en existe encore d'autres tant dans l'enceinte des remparts qu'k l'intérieur du rayon des for tifications de la place, il suffit d'indiquer pour le moment l'espèce de précipice pratiqué jadis pour exhausser le cavalier situé k l'extrémité de la rue au Beurre, a proximité du terrain des Dames Rousbrugge (b). Le comblement du quel précipice demandera une masse de décombres et un assez long espace de temps. Quant aux enclos bordant principalement la partie occidentale de la Plaine d'Amouril est certain que si en 1816 et 1817, l'autorité avait fait disposer cette localité comme il est indiqué ci-dessus; on eût vu établir, au lieu de ces tristes réduits, la un cabinet k vitrage, la une guinguette, ici un kiosk, plus loin une grille, etc., etc. De sorte qu'insensiblement la ville d'Ypres aurait eu dans l'enceinte de ses murs un lieu agréable de promenade, lequel sous le rapport de l'étendue ne pouvait être sujet k critique. Quant a l'inconvénient dont on se plaint aujourd'hui de ce que les enclos inondent con tinuellement de leur eaux impures et fétides, les allées d'arbres, il peut-être remédié k cet inconvénient, avec facilité et sans frais, en pratiquant k chaque porte d'enclos une espèce de fosse égoût, destinée k servir de réceptacle d'im mondices, par lequel les sales eaux s'infiltreraient comme k travers un tamis dans le fonds, formé de terres et matières rapportées de la plaine. Au totalles habitans de la rue d'Elverdinghe peuvent se tranquiliser, surtout si le travail commencé se poursuit et s'achève avec ordre et jugement; que du reste, ils se pénètrent de cette vérité, que les transitions du mal au bien, sont souvent plus désagréables que le mal même; mais que presque toujours ces transitions, comme sera celle qui s'opère en ce moment, sont pas sagères et de courte durée et peuvent mener cependant vers un bien permanent et stable. Par un vieux bourgeois d'Ypres. (b) A propos de remblai il conviendra de faire observer que le procédé suivi Lille, et ailleurs, est iuiiuement plus ralionel que celui adopté Ypres. J.à on est obligé de conduire les charettes, et tombereaux, par une rampe pente douce aussi profondément que possible au fond même de l'excavat ionoù journellement s'opère le déobargement et éparpillement de sorte, que chaque jour les miasmes nuisibles, qui s'exalent de la profondeur du bas fond, se corrigent, se dissipent sans interruption; tandis qu'ici, Ypres, les décombres se déversent au bord de l'excavation, en laissant le fond rempli de matières croupissantes, jettant sans cesses des vapeurs pestilentielles sur les régions environantes. Bruxelles, 26 Novembre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 2