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On écrit de Liège, 11 décembre
Cette nuit, vers 2 heures du matin, des
éclairs ont sillonné le ciel et des coups de
tonnerre se sont fait entendre plusieurs
reprises. Le baromètre est remonté, et la
pluie, qui tombait depuis plusieurs jours,
a enfin cessé. Les eaux de nos rivières sont
très hautes et débordent.
M. le comte Will, riche banquier de
Paris, bien connu par ses écrits sur les
travaux publics et notamment par un livre
remarquable sur les canaux, est en ce
moment Bruxelles.
Le Journal de Liège publie l'avis sui
vant en tête de ses annonces
Un jeune homme, âgé de 27 ans, de
bonne famille, ayant un revenu annuel de
2,600 fr., voudrait se marier. Il désirerait
que sa femme fut âgé de 20 50 ans,
qu'elle eût quelque fortune et un peu
d'instruction.
Pour plus amples renseignements,
s'adresser, par lettres, M. Dautzenberg-
Schonk, la Cloche d'Orrue Sl-Jacques,
Aix-la-Chapelle, pour remettre MT A. D.
Une héritière hollandaise, riche dit-
on, de 7 millions de florins a été enlevée
par un négociant da Cologne, qui l'a épou
sée Nieuwied.
FRANCE.
Nous trouvons dans le Toulonnais la
lettre suivante, datée d'Alger le 50 novem
bre, et qui paraît avoir besoin de confir
mation
Enfin, on a acquis la certitude qu'un
colonel anglais était au près d'Abd-el-Kader,
avec la mission de lui fournir tous les sub
sides dont il pourrait avoir besoin. On dit
qu'une correspondance active existe entre
cet agent secret et le consul de sa majesté
britannique auprès du pacha d'Alger. (Tant
que le consul n'aura pas reçu son exequa-
tur, il ne peut être qu'accrédité auprès des
puissances barbaresques.) Le colonel an
glais a promis, dit-on, l'émir, que les
Anglais viendront le délivrer de la domi
nation française, et qu'ils ne lui demande
ront en retour que la possession pure et
simple de la ville et des forts d'Oran.
M. le maréchal Clauzel est arrivé le
29 novembre Perpignan, venant d'Afri
que.
On assure que M. Dupuch, évêque
d'Alger, est nommé archevêque de Bourges.
M. le colonel Hozain, aide-de-camp
du duc de la Victoire, venant de Sarragosse,
est arrivé Paris.
Un fait des plus graves nous est
révélé, il est relatif aux travailleurs inoc
cupés des fortifications. On nous assure
que la plupart de ces hommes forment
aujourd'hui des bandes qui désolent les
environs de Paris. On les a vues attaquer
la nuit jusqu'à des patrouilles qui les
surveillaient. La commune de Bercy vient
de demander et d'obtenir le privilège d'en
tretenir ses frais une compagnie d'infan
terie contre les attaques dont elle était
l'objet ou qu'elle redoutait. (Temps
La vente de la belle collection de
tableaux de M. le comte Perregaux s'est
terminé aujourd'hui. La concurrence étant
grande, et la galerie Lebrun où s'est faite
cette vente était inabordable. Cette pré
cieuse collection, composé de 69 tableaux
seulement, a atteint le chiffre de 441,528
fr. Les enchères se sont portés surtout sur
les tableaux de l'école flamande et hollan
daise. Un magnifique André del Sarte n'a
été payé que 2,550 fr.et l'on a poussé
26,500 fr. le Passage du gué de Karel du
Jardin. Le Combat naval, de G. Van den
Velde, a été payé 22,100 fr., le Départ pour
la Chasse, d'Adrien Van den Velde, 26,850
fr., le Pâturage, de Cuyp, 18,100 fr.; un
Paysage, de Jean Both, 21,200 fr.; le Chant
interrompu, de F. Mieris, 22,400 fr.; l'En
trée d'un bois, d'Hobbema, 25,000 fr.; et
enfin Espion, de Philippe Wouwermans,
55,100 fr. Les tableaux modernes ont eu
peu de succès le Campo-Santo de M.
Forbin, par exemple, a été payé 599 fr.
Parmi les peintres français, l'Amour, de
Creuze, a été payé 7,500; la Psyché, du
même auteur, 8,550, et une tête, de Giro-
del, 5,155. Beaucoup de ces tableaux ont
été achetés pour l'Angleterre. Le Musée
n'a, dit-on, rien acheté.
Il n'est plus possible de douter, dit
le Journal des Débatsdu dommage que les
chemins de fer belges feront éprouver la
France si nous ne nous hâtons de con
struire les nôtres. Calais étant le point du
continent le plus rapproché de l'Angle
terre, c'est par Calais que devrait passer
tout ce qui l'Angleterre se rend sur le
continent et vise-versâ. Le chemin de fer
presque achevé de Londres Douvres
favorise cette tendance naturelle. Mais le
chemin de fer belge entre Ostende et
Liège. De Liège Cologne il sera tout en
tier livré au commerce dans quelques
mois; et déjà, malgré la lacune qui subsiste
entre Liège et Aix-la-Chapelle, Ostende
supplante Calais, quoique le trajet par mer
de Douvres au port belge soit triple de
celui de Douvres au port français. Nous
perdons ainsi le transit qui s'opère entre
l'Allemagne et l'Angleterre. On assure
même que les soins d'Italie destinées
l'Angleterre, qui jusqu'à présent allaient
par Lyon et Calais, commencent être
dirigées par le Rhin, Cologne et Ostende.
Il est donc indispensable que l'embranche
ment de Calais, dont la haute importance
n'est contestée par personne, puisqu'il
unira Paris Londres, soit compris dans
le projet de loi qui sera présenté dans
quelques semaines, et pour que cet em
branchement remplisse un objet, pour
qu'il sauve un commerce de transit, il
faudra qu'il soit tracé de manière offrir
un court trajet de Douvres Bruxelles et
Cologne, c'est-à-dire, qu'il devra se sou
der sur la ligne de Paris Bruxelles, non
dans les environs d'Arras, ainsi qu'on
l'avait proposé, mais Lille même. Placer
ailleurs ce point d'attache serait une faute
déplorable.
IIOLLANDE.
On apprend d'Assen, sous la date du 8
de ce mois, que la veille le coche d'eau de
Peize Groningue, qui était parti quatre
heures et demie du matin, du premier de
ces endroits, a capoté, une heure après son
départ, la hauteur du Nieutve Werinq,
où il a coulé bas. Six personnes, qui se
trouvaient dans la cabine et qui n'ont pas
eu le temps de monter sur le pont, ont
perdu la vie; le reste des passagers et l'é
quipage ont réussi atterrir. Les malheu
reux noyés ont été transportés aussitôt
que possible dans une habitation voisine,
où tous les soins requis leur ont été don
nés en présence du bourgmestre de Peize,
mais on n'a pu les rappeler la vie.
ANGLETERRE.
Il paraît décidé que le prince de
Galles s'appellera Albert-Edouard, en sou
venir de son père et de son grand-père.
La reine douairière et le duc de Saxe-Co-
bourg en seront marraine et parrain.
Plusieurs membres du cabinet se
sont réunis hier pour examiner le modèle
de la cote d'armes destinée au prince de
Galles, avant qu'il soit approuvé par S. M.
en son conseil privé de demain. Aujour
d'hui, les ministres sont partis avec l'ar*
I
mariage.
Nota. Cette annonce est sérieuse,
et son auteur s'engage sur l'honneur la
plus sévère discrétion.
taris, 15 decembre.
la haye, 12 décembre.
londres, 10 decembre.
La Gazette de Londres publie les lettres
patentes portant la création de S. A. R. le
prince du royaume-uni de la Grande-Bre
tagne et de l'Irlande duc de Saxe, duc de
Cornwall de Rothsay, comte de Carrick,
baron de Renfrew, lord des îles et grand
intendant d'Ecosse, prince de Galles et de
Chester