M. le duc de Wurtemberg, veuf de la duchesse d'Orléans, et sa suite est arrivé hier dans l'après-midi Bruxelles par le chemin de fer, une voiture de la cour l'attendait pour le conduire au palais, où se trouvaient le Boi et la Reine. Le soir, il y a eu dîner la cour auquel assistaient M. le duc de Wurtemberg, Mgr l'internonce du pape, Mmes le comtesses de Mérode et Vilain XIIIIM. le comte de Mustine, de Wurtemberg, les ministres des affaires étrangères et de l'intérieur, M. Quetelet, secrétaire perpétuel de l'Acadé mie des sciences et belles lettres, etc. L'inauguration du chemin de fer de Mons a été des plus brillantes malgré un temps d'hiver des plus désagréables. Le convoi d'honneur, parti de Bruxelles onze heures, se composait de plus de cinquante voitures et était divisé en deux trains; l'un pour les autorités supérieures, l'autre pour les invités. Vers deux heures le convoi de Bruxelles a rejoint la station de Soignies celui de Mons. L'échevin délégué par la régence de Mons, a complimenté le ministre des tra vaux publics. Vive le Roi! vive le ministre des travaux publics! vivent MM. les ingénieurs du chemin de fer. Le vin d'honneur a été offert au minis tre, après quoi les convois se sont mis en marche pour Mons. Ils y sont arrivées vers 3 heures. Des milliers de curieux station naient sur les remparts pour assister l'imposant spectacle de l'entrée des con vois dans la station. Le Roi et la Reine attendaient les auto rités dans le pavillon royal, dressé l'ex trémité de la station. La station de Mons, les rues par où devaient passer le cortège et la Grand'Place étaient magnifiquement décorées et pa- voisées. II est impossible de se faire une idée des acclamations qui ont accueilli Mons la présence de L. M. Après la cérémonie inaugurale, le cor tège s'est mis en marche au milieu d'un immense concours de monde. Le Roi et la Reine ont été reconduits jusqu'au local de l'harmonie où le banquet d'honneur a commencé immédiatement. Il y avait 200 couverts. M. le préfet du Nord, le sous- préfet de Valenciennes, l'ambassadeur bel ge Paris, M. le général Corbineau, M. le général Magnan et d'autres officiers fran çais assistaient ce banquet, offert, comme on sait, par la ville de Mons L. M. Aujourd'hui, onze heures et demi, le Roi et la Reine ont quittés Mons et sont arrivés Bruxelles 2 heures, par un convoi spécial. M. J.-B. Dejonghe, peintre-paysagiste, vient d'accepter sa nomination de profes seur de paysage l'Académie royale de peinture nouvelle instituée Anvers, l'institution de laquelle il a assisté la se maine dernière comme membre du conseil d'administration et où l'accueil le plus flatteur lui a été fait. On écrit de Namur, le 19 décember Avant-hier, 17 décembre, Mgr l'évêque de Namur a donné la tonsure, dans la cha pelle de son séminaire, vingt sujets de son diocèse, trois du vicariat apostolique de Luxembourg, et huit religieux de la Société de Jésus. Sa Grandeur a ensuite conféré les ordres mineurs ces huit religieux et ces quatre élèves de son sé minaire, dont un appartenant audit vica riat. Hier, Mgr a ordonné, la cathédrale, trente-trois sous-diacres, dont vingt-sept du diocèse et six du vicariat apostolique; cinq diacres du diocèse et un de la Société de Jésus; un seul prêtre, appartenant au même vicariat apostolique. On écrit de Bruges, 18 décembre Monseigneur a ordonné ce matin, dans l'église de son séminaire, huit prêtres, quinze diacres, parmi lesquels se trou vaient deux religieux récollets et un tra- piste. Les ordres mineurs ont été conférés trente séminaristes. Trois ont reçu la tonsure, qui a été également donnée un religieux de l'ordre des capucins. On lit dans la Gazette du Dauphiné du 15 décembre P. S. On nous communique l'instant une lettre adressée de Rome un de nos amis par M. de Borilcelli, camerlingue de la chambre du saint-père le 10 de ce mois, huit heures du matin, le pape venait d'être frappé d'une attaque d'apoplexie. Au moment du départ de cette lettre, arrivée Marseille par le paquebot le Phénixle saint-père n'avait pas encore, depuis quatre heures, donné signe de vie. M. Mutel, ancien médecin de Paris, était près de sa sainteté. La Gazette de France dit qu'aucune nou velle de l'accident dont parle la Gazette du Dauphiné, n'est parvenue Paris et que des lettres parties de Rome le 9 décembre ne faisait rien pressentir de pareil. Les journaux allemands ne disent rien non plus. Nous espérons donc que la nou velle n'a point de réalité. On écrit de Liège, 21 décembre Un malheur déplorable a failli arriver hier par suite de l'imprudence du conduc teur et du cocher d'une diligence. La dili gence l'asquet-Briard, venant de Mons, était arrivée hier soir Jemeppe et y était arrêtée avec un voyageur, une dame et ses deux enfants, lorsque les chevaux, abandonnés eux-mêmes effrayés, ce qu'on croit, par la chute d'un paquet, sont partis seuls dans la direction de Liège. Le voyageur a sauté hors de la voiture espé rant pouvoir ensuite rattraper et arrêter les chevaux; mais étant tombé terre, il n'a pu, quelque effort qu'il a fait après s'être relevé, parvenir les rejoindre. Cependant les chevaux couraient tou jours et, malgré les cris de la dame, per sonne ne les arrêtait. Chose incroyable, les chevaux sont arrivés seuls en ville, ayant ainsi fait rapidement un trajet de près d'une lieue et demie, et sont entrés au galop dans la cour de l'hôtel des dili gences, d'où ils sont resSortis pour se diriger, heureusement, vers la rue Haute- Sauvenière, où ils ont dû s'arrêter, cette rue étant très-droite monter. Pendant le trajet, la diligence a failli verser; car, ayant quitté la route cause d'une voitu re, les chevaux se sont portés contre le parapet établi le long de l'eau. Dans la cour des messageries, ils ont fait sauter le brancart d'une voiture dans une fenêtre de la Société d'Agrément. Qu'on juge de la frayeur de cette dame et de ses enfants, et des dangers qu'ils ont courus! Voilà le cadre que MM. Lr pou Ire et Petit ont rempli avec beaucoup de aèle et, nous le disons sans flatterie, non pas sans quelque talent. L'institution de chambres médicales provinciales et de district, le règlement de leurs attributions, sont des idées neuves dont la réalisation pourrait amener d'heureuses conséquences. Ce qui se rapporte la pharmacie y est traité avec hardiesse et précision. Tous les genres de charlatanisme sont vigoureusement flétris. Les remèdes secrets ont rencontré sous leur plume des dispositions anciennes mais de la plus haute sagesse. Le traitement l'eau froide y est apprécié d'une manière plus saine et plus vraie que dans aucun autre livre. Déraciner tous les abus, répandre la plus grande somme de bien-être et sur le corps médical et sur l'huma nité, voilà le but constant des chaleureux et sincères dé fenseurs de cette catégorie de médecins qui ont l'existence la plus rude et le moins de compensation leur dévouement. Les mesures en faveur des praticiens invalides, de leurs veuves et orphelins, les différents tarifs, sont autant d'innovations dues MM. Lepoutre et Petit. Ces messieurs le disent eux-même avec une noble fran chise, ce n'est pas l'habileté qui a manqué nos confrères de Bruxelles. Sous ce rapport, ils resteront nos vainqueurs. Flous n'avons visé qu'à les surpasser en sentiments équitables et justes, a Et quiconque lira le Traité de Jurisprudencesera forcé de reconnaître qu'au fonden égard surtout l'égalité qui doit exister eutre les membres d'un même corps, eu égard l'organisation de la disciplinede la police médicale en égard la pharmacie, les remèdes secrets, les caisses de prévoyance, les tarifs, il surpasse le Projet de loi de MM. Gorissen et consorts. En général, le style de MM. Lepoutre et Petit est clair et vigoureux. Quelques négligences doivent être excusées par la précipitation que les événements leur ont imposée. L'exécution typographique donne de l'agrément un ouvrage de circonstance tout plein d'aperçus ingénieux et salutaires et que personne ne refusera de lire pour peu qu'il se rattache par son état la profession des médecins, etc. Bruxelles, 23 Décembre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 2