D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS IT NOUVELLES DIVERSES. No 2532. 25me Année. BELGIQUE. Le 4 du courant le feu prit dans une ferme au hameau nommé Tilleul, com mune de Staeden et la réduisit toute en cendres. Le feu a commencé dans la cheminée et s'est communiqué au toit qui était déjà en flammes avant qu'on put apporter secours. Le bâtiment est assuré par la société l'union. Mr Jules Mazeman de Couthove vient d'être délégué par arrêté du gouverneur dp la province de la Flandre Occidentale, pour remplir les fonctions, ad intérim, de commissaire de l'arrondissement d'Ypres. On écrit de Courtrai Nous sommes heureux d'apprendre nos concitoyens que M. le bourgmestre qui s'était mis pour cet objet en corres pondance avec M. l'intendant de la liste civile, en a reçu aujourd'hui une lettre qui annonce que S. M. veut bien abandon- FEUILLETON DU PROPAGATEUR. ner au musée de Courtrai, les lots qui sont échus la liste civile, dans la vente par action des objets de l'exposition quatrien- nale qui a eu lieu dernièrement. Nous sommes convaincus que tout le monde appréciera celte bienveillante générosité de notre souverain qui enrichit notre mu sée de quatre jolis tableaux que le public a généralement admirés dans le salon de l'exposition. On lit dans la Gazette dAth Un fait bien extraordinaire par sa rareté, vient de se passer Mesliu-Lévêque. Au milieu d'une profonde misère, dans une obscure chambrette, vivaient misérable ment les époux Marie-Ghislaine Baudet et Maximilien Peerman; L'aumône publique soutenait leurs derniers jours. Peu de temps avant la Noël, Ghislaine disait son mari Il y a déjà quarante ans Maximi lien, que nous sommes en ménage. C'est vrai, et v'ià bien des années que nous souf frons; si Cbon Dieu venait nous rappeler deux, ça ne serait pas un malheur! A quel ques jours de là, le souhait du vieillard souffrant fut exaucé. Alités depuis quel ques jours, le vendredi 24 décembre, ces malheureux époux se sentant plus affaiblir, firent demander le pasteur du village. Après avoir reçu les derniers secours de la religion, ils expirèrent sans qu'il fut possible même M. le curé de dire lequel des deux la mort avait frappé le premier. Le lendemain deux modestes bières, es cortées par une grande partie de la popu lation de Meslin-Lévêque, et d'une foule de villageois accourus des communes voi sines, s'acheminaient vers le cimetière où une même fosse reçut les restes de ces deux infortunés. Voici l'âge des souverains de l'Europe au 1er janvier Le roi de Suède, 78 ans; le souverain Pontife, 76 ans; le roi de Hanovre, 70 ans; le roi des Français, 68 ans; le roi de YVurtenberg, 60 ans; le roi de Bavière, 55 ans; le roi de Danemark, 55 ans; le roi de Sardaigne, 53 ans; le roi des Belges, 52 ans; le roi de Hollande, 49 ans; l'empereur de l'Autriche, 48 ans; le roi de Prusse, 48 ans; l'empereur de Russie, 45 ans; le roi de Saxe, 44 ans; le roi des Deux-Siciles, 32 ans; le roi des Grecs, 26 ans; la reine de Portugal, 23 ans; la reine d'Angleterre, 22 ans; le Sultan, 18 ans; Isabelle d'Espagne, H ans. LE PROPAGATEUR, Ce Journal paraît le MERCREDI et le SAMEDI. La- bonnement est de 4 fr- Par trimestre pour la Ville, et 4 fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste. Les insertions se paient i, centimes la ligne. Affranchir les lettres. Ypres, 8 Janvier. SUR L'AVENIR DES FEMMES. En voyant les femmes de nos jours mauifester hautement un besoin de rénovation dans leur existence, franchir de toute part le cercle étroit qui les renfermait, faire des efforts redoublés pour se frayer un sentier, même travers bien des ronces, jusque sur les hauteurs d'où l'on peut tout voir, tout juger, vous formez le dessein généreux de leur porter aide et secours, et pour les soutenir, autant que pour les diriger, vous venez leur tendre la main. 11 ne s'agit donc plus ici d'établir l'intelligence des femmes, réunis que vous etes pour la favoriser: plus de repousser ou d'admettre la supériorité d'un sexe sur l'autre; plus de dépeindre l'état subalterne des femmes du passé, ni de combattre l'erreur de ceux qui voudraient les y retenir en core ce terrain-là fuit sous nos pas, et c'est dans l'avenir des femmes que nous sommes arrivés. Voyons donc les moyens que l'éducation possède pour ren dre plus dignes d'elles-mêmes celles qui paraîtront sur la scène du monde, et l'appui que vous pouvez offrir celles qui s'y montrent déjà. En jetant un coup-d'œil sur l'éducation actuelle des fem mes, on est frappé d'abord de voir que la science la plus indispensable la vie morale, celle en l'absence de qui toutes les autres ne sont rien, leur est entièrement refusée, que nul ne songe leur apprendre penser. Il est pour les hommes des leçons de morale, de philosophie, des con férences instructives. Les jeunes filles, je les vois avec leurs institutrices, tout occupées des principes de la danse ou de la musique; avec leurs compagnes, livrées aux enfantines causeriest où l'essaim des pensées légères papillonnent et s'envolent sans laisser de traces. Mais dans toute leur jour née, pas une heure pour la méditation mais dans tout ce qui les environne, pas une voix pour leur apprend te ré fléchir sur elie-mêmes, et le monde où elles sont jetées, concevoir dans leur propre esprit quelques idées sur les objets qui se présentent, sans aller sauà cesse tendre la main pour demander une opinion, une pensée, recevoir les événemens qui viendront les trouver avec un jugement fait, une âme prête les souteuir. Après cette science capitale, que toutes les autres leur scient prodiguées; que chaque lumière vienne répondre la vocation ardente qui l'appelle. Car, savoir, c'est la for tune de l'âme et sa liberté; savoir, c'est posséder l'espace et le temps, c'est agrandir notre étroit horizon de tout l'aspect de l'univers, c'est mettre dans notre vie si bornée tous les siècles du passé; savoir, c'est vivre, et retenir dans l'ignorance est presque un homicide. Mais la science est- elle sans dangers pour une femme? La loi qui leur défend de toucher aux fruits de l'arbre du bien et du mal est-elle donc une chimère? Non, sans doute, et il est indispensable que réducation ou sagesse accompagne sans cesse les pas de l instruction) qu'elle réalise par sa tendre sollicitude l'ange gardien qu'on aime se figurer côté d'une femme. Une jeune personne reçoit-elle des connaissances supérieures, que l'éducation lui apprenne que c'est seulement un dépôt sacré mis dans son sein pour le répandre plus tard autour d'elle. A-t-elle enrichi sa mémoire d'ornemens propres la faire briller dans le monde, que l'éducation lui répète sans cesse que les jouissances de la vanité, les plus froides, les plus égoïstes qu'on puisse éprouver, sont indignes d'un cœur de femme. Est-elle initiée aux atteintes que la philosophie a portés au christianisme, que l'éducation lui montre, côté de quelques dogmes et pratiques dont on peut se dépouiller, la vérité d'un Dieu et le bonheur des croyances religieuses. Enfin qu'à tous les progrès de l'intelligence, l'éducation lui fasse apparaître la bonté du cœur si grande et si belle qu'elle la préfère, pour s'en parer, tous les charmes de l'esprit. Pour les connaissances plus légèresdestinées seulement jeter de l'agrément sur la vie, n'est-ce pas une erreur- bien funeste de donner tout son temps, toute son ambition, tout son amour l'étude des beaux-arts? Il est inutile sans doute de dire ici que je ne blâme dans cette étude que l'abus qu'on en fait. Mais on lui prodigue elle seule tous les jours de la jeunesse... comme s'ils de-» vaient reparaître encore ces beaux jours! Voyez la journée d'une jeune fille. Les arts viennent la prendre encore dans le sommeil on l'éveille pour sa premièreleçon elle ne, s'en plaint pas, elle aime les arts car les arts lui présen tent l'image des sentimens les plus passionnés de la vie que

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1