VAINCUS, AMWICIS, AVIS ET MlUflllS DIVERSES. 3\o 2534. 25me Année. o! BELGIQUE. L'exposition des objets destine's la Tombola au be'néfice des indigents s'ou vrira le 16 de ce mois. MM. les Commis saires sont occupés ranger les dons dans la grande salle de l'hôtel de ville. II paraît que les habitants ont voulu cette fois-ci lutter non seulement de charité, mais :aussi d'esprit, car il a été remis la com mission plusieurs lots cachés portant des inscriptions qui récèlent n'en pas douter 'des surprises plus ou moins piquantes. L'inépuisable munificence de la Reine a Tait envoyer des cadeaux d'assez grande Valeur, mais spécialement d'un goût ex quis. La salle aura pour principale déco ration, le portrait en pied de sa majesté LéopokJ, peint par notre excellent Bohm. Le 7 mai 1841le conseil communal de la ville d'Ypres a pris une délibération ayant pour objet 1° L'extinction des parties de la det te active, différée et exigible appartenant la caisse d'amortissement qui représente la ville. 2° Le remboursement immédiat de la partie de la dette active et le rembour- FEUILLETON DU PROPAGATEUR. DES FEMMES AUTEURS. sement successif en sept années, des par ties des dettes différée et exigible qui sont la propriété des créanciers connus. 3° D'indiquer le mode d'après lequel il pourra être procédé ultérieurement au remboursement des parties des mêmes dettes active, différée et exigible, liquidées au profit des créanciers inconnus, pourvu qu'elles soient réclamées endéans le terme de la prescription trentenaire. Cette délibération a été approuvée par arrêté royal du 7 Novembre dernier, et insérée entièrement la suite du rapport de M. le ministre de l'intérieur et de l'ar rêté d'approbation dans le Moniteur du 21 dudit mois de Novembre, N° 323, llme année. En conséquence, les bourgmestre et échevins ont adressé aux créanciers de la ville, un extrait de la dite délibération, contenant les articles qui peuvent respec tivement leur être utiles. Une femme a été condamnée par le tribunal correctionnel a cinq années d'em prisonnement et autant de surveillance pour vol. Elle était en aveu de trente-six vols différents, mais le nombre réel de ses peccadilles était d'environ quatre-vingts, au dire des agents de police, qui s'étaient bornés la poursuite des plus importan tes. Les pièces de conviction déposées sur le bureau composaient un petit ménage d'artisan depuis la chaise, le chênet, le coquemar avec les provisions de viande, d'oignons et de céleri, jusqu'aux draps de lit, pots de chambre, lampes, manteaux, mouchoirs, essuye-mainsetc., tout était également propre exercer l'activité de la gentile industrielle. Une boulangerie près du marché vient d'être la proie des flammes Poperinghe. Personne n'a péri. M. Jules Mazeman a été installé avant- hier dans ses fonctions de commissaire provisoire du district. Le nouvel an a occasionné Ypres une consommation de cent mille cartes de visite. Le jour même où un boulanger de cette ville venait de se marier, il tomba grave ment malade. En peu d'heures le danger devint tellement imminent, qu'il fallut en toute hâte lui administrer l'extrême-onc- LE PROPAGATEUR, Ypres, 15 Janvier. On s'élève dans le monde contre l'émancipation des fem mes, on blâme l'élan qui les entraîne, et peut-être les taxe-t-on de témérité pour oser se mesurer avec les hommes et vouloir jouir comme eux du bienfait des lumières; tandis qu'elles ont un noble but, celui d'utiliser leur vie. On a cru longtemps qu'elles ne pouvaient obtenir quelque succès que dans la littérature légère, et Rousseau lui-même, qui leur a rendu, sous d'autres rapports, une éclatante justioe, Rousseau dit que leurs écrits sont tous froids et jolis çomme elles; qu'ils ont de l'esprit, jamais d'âme (i), et il n'excepte de cette condamnation que les poésies de Sapho et les Lettres Portugaises qu il trouve remplies de passion et de chaleur. Les femmes incapables d'écrire avec éloquence On peut pardonner cette opinion Rousseau madame de Staël et madame Cottin n'avaient pas encore paru; elles ont laissé bien loin derrière elles la pâle brochure qu'admirait le premier écrivain du 18e siècle qui, voulant ramener les femmes au sentiment de leur devoir, et craignant que le goût des lettres ne les en écartât encore, jugeait avec sévérité et prévention les femmes auteurs. On sait, dit il, £i) Lettre d'Alemberl. quel est l artisle ou l'ami qui tient la Plume ou le pinceau quand elles travaillent, on sait quel est le discret homme de lettres qui leur dicte en secret leurs oracles Sans chercher combattre cette assertion qui aujourd'hui tombe d'elle-même, ou peut assurer que, comme homme et comme philosophe, il se trompait car la mère qui serait capable de négliger ses enfans pour se livrer la littéra ture, les négligerait pour ses autres plaisirs et ses autres passions une telle mère est une erreur de la nature, une anomalie, et ces exceptions sont très-rares. La plupart des femmes qui écrivent sont arrivées l'âge où leurs enfans n'ont plus besoin d'elles et forment même une autre famille; les autres sont privées du bonheur d'être mères, et consacrent éclairer leur esprit, former leur raison, étendre leur intelligence, un temps que d'autres emploient leur toilette, au spectacle ou au bal. Revenues souvent des illusions de la première jeuuesse, n'ayant rien trouvé.dans le monde qui fût digne de fixer une âme ar dente et sensible, elles se créent par leurs occupations de douces jouissances qui les consolent des malheurs qu'elles ont éprouvés, ou du moins qui les aident les supporter. Si elles étaient forcées de renoncer cette existence toute intellectuelle, la vie pour elles ne serait plus qu'une végé tation, et le sentiment de leurs maux leur apprendrait seul qu'elles existent. (i) Emile, liv. 5. Avant Rousseau, et de sou temps, plusieurs femmes se sont distinguées dans les sciences, et, sans citer ici mes dames Daoier et du Châteletdont les noms ont été déjà tant de fois répétés avec mille autres qui sont également connus, on a vuchez tous les peuples et dans toutes les nations, des femmes allier aux vertus de leur sexe, toutes les connaissances de l'autre. Olvetle, fille d'Aristippe, enseigna son fils les sciences et la philosophie, et il reçut un surnom qui signifie disciple de sa mère. Zénobie se montra digne des leçons de Longin. A Bologne, plusieurs femmes portèrent le bounet doctoral Laura Bassi et Mandons Manzolina s'occupèrent de méde cine et d'analomie; Clotilda Tamborini professait le grec, et Isotta de Rimiui fut une nouvelle Sapho qui enflamma le fameux Pandolfo Malatessa. Elisabeth Chéron, Française reçut la double couronne de poete et de peintre, et joi gnait tous ses taleus la connaissance de plusieurs langues. Mais sans embitiouner une telle gloire, les cuimes i 19e siècle revendiquent le droit de publier leur, pensecs sans voir pour cela calomnier leur vie privée, et sans que le titre d'auteur soit une espèce de condamnation prononcée contre elles, un jugement que l'on peut traduire ainsi Les facultés de l'esprit l'ont emporté sur les^ qualités qui font ordinairement la charme de leur sexe. C est là un lieu commun de conversation, une formule banale auxquels il serait temps de renoncer; nous sommes arrivées une époque où l'on doit faire justice de tous les préjugés.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1