D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES.
N° 2547.
MERCREDI, 2 Mars, 1842.
25me Année.
INTERIEUR.
TPB3S, 2 Mars.
A l'ouverture de la session, les libéraux-
francs-maçons se sont égosillés aujour
d'hui les uns doivent garder un silence
complet, et les autres ont beaucoup de
peine se faire entendre. Mais ces gens-
là n'ont pas l'habitude de perdre du temps.
Pendant que la langue se repose, les in
trigues sont conduites avec le plus d'acti
vité et de prudence. Aussi, nous conseillons
aux hommes sages, ceux qui n'ont en vue
que l'intérêt public, ceux qui aident le
gouvernement faire le bien au lieu de l'en
empêcher par de misérables tracasseries,
de ne point s'endormir dans une fausse con
fiance. L'époque n'est pas loin où il s'agira
d'élire de iiouTeanx-ronsei 11ers commu
naux, où il s'agira de remplacer quelques
membres du conseil provincial. Il importe
que les citoyens honnêtes et modérés se
concertent et s'éclairent sur un choix
commun c'est le seul moyenet c'est un
moyen infaillible, de déjouer les efforts
désespérés d'adversaires violents et égoïs
tes; c'est le seul moyen de parvenir ra
mener la raison et la justice dans les
FEUILLETON DU PROPAGATEUR.
FEUILLET TIRÉ DE L'ALBUM
d'une
jolis raima.
L'AMOUR ET LA JALOUSIE.
corps qui nous administrent; c'est le seul
moyen, en un mot, de prévenir des actes
d'impartialité et, s'il est possible, d'obtenir
le redressement de griefs qui ont été in
fligés antérieurement.
Il est arrivé une troupe de comédiens.
Donc, l'époque la plus inopportune
de Tannée, nous avons quatre espèces de
spectacles
1° MM. les officiers qui jouent exclusi
vement pour messieurs et mesdames de la
Concorde.
2° MM. les sous-officiers (infanterie) qui
se sont adjoint des dames de la ville pour
remplir les rôles de femmes.
3° MM. les sous-officiers (artillerie et in
fanterie) qui remplissent eux-mêmes les
rôles de femmes.
4° MM. les artistes ambulants.
Le charmant petit garçon qui, habillé
en magistrat lors de la cavalcade la Tuin-
dag, menait en laisse le monstrueux géant
d'Ypres, a tiré au sort pour la conscription.
L'un des numéros les plus élevés, lui est
échu en partage. On Ta mesuré sa taille
est de 90 centimètres. Toutes les parties
du corps sont du reste si bien proportion
nées et sa figure est si aimable que c'est
incontestablement le plus beau nain qu'on
puisse imaginer. Il a été comblé des égards
et des félicitations de tous ceux qui ont
pu l'apercevoir.
Les membres de la société de Philhar
monie de Dixmude, au nombre de 23, ont
fait distribuer 600 pains aux pauvres.
On écrit de Menin, 27 février
Aujourd'hui vers les cinq heures et de
mie du matin, le nommé Cornil Vankers-
schaever, né Blankenberghe, célibataire,
sous-brigadier des douanes en cette ville,
s'est suicidé dans son logement rue de
Lille.
Cet employé dont la conduite était irré
prochable donnait depuis quelques jours
des signes d'aliénation mentale.
On nous écrit de La Haye, le 26 février
Il paraît que notre ex-Roi s'ennuie
Berlin, et quoi qu'on en dise, il est bien
loin d'avoir renoncé son projet de reve
nir s'établir parmi nous, pour quelque
temps du moins. Des personnes même
d'être bien informées, prétendent que no-
LE PROPAGATEUR,
réflexions sur
La jalousie est un e'garement de l'esprit, com
me l'amour est uu égarement de la raison.
Il est rare que ces affections se fussent sentir
séparément, de même que, suivant la règle ordi
naire, elles naissent ensemble, on guérit simulta
nément de l'une et de l'autre.
Je crois cependant que la jalousie peut quel
quefois s'éteindre seule, et cela par l'accroissement
de l'amour de celui qu'on aime, car cet accroisse
ment devient alors un titre a la sécurité; mais ceci
est une exception.
L'amour sans jalousie laisse l'âme dans un si
parfait repos, qu'il faut, dans ce cas, peu de chose
au cœur pour le remettre dans un état complet
d'indifférence.
On ne peut être jaloux sans amour que lorsque
la vanité seule fait attacher du prix la conquête.
La jalousie sans amour est le fruit de deux
passions basses et vulgaires; l'orgueil, qui aspire
la possession, et le despotisme qui la veut exclusive.
Il faut s'efforcer de n'être point jaloux, quand
on n'a pasacquis la certitude d'une entière récipro
cité d'affection; car s'il est déraisonnable de souffrir
pour un objet digne des douleurs qu'il cause, il est
au moins absurde de les endurer pour l'indifférent
qui en rit.
Les protestations ne suffisent pas plus pour
prouver l'amour, qu'elles ne peuvent convaincre
des sentimens d'honneur dont on se glorifie. C'est
par leurs actions que l'on juge les hommes. Il y a
une foule d'individus, qui, si l'on s'en rapportait
aux discours qu'ils débitent, passeraient pour les
plus honnêtes gens du monde, et cependant qui, en
réalité, ne sont que des fripons.
Ainsi que le soldat justifie de sa valeur en af
frontant bravement, sur le champ de bataille, les
balles qui pleuvent sur sa tête, celui qui aime
véritablement, ne donne une garantie réelle de son
amour qu'en entourant de soins et de tendresse la
compagne qu'il a choisie entre toutes. Elle seule
occupe ses rêveries du jour, et charme encore les
songes de la nuit. Heureux ses côtés, il ne veut
pas d'autre ciel que celui qui les abrité touT3ptrç,
d'autres plaisirs que ceux qu'ils ^peuvent goûter
ensemble. A ses yeux, il épargne larnies,iomme,
les tourmens a son cœurJe m'arrête, par jet;J
m'aperçois que ma plume se laiss^Dtraîner sa$/
frein l'ardeur trop vive de mon imfrgjïjAlï0*^^
Ceci m'a tout l'air d'un épisode de roman, et le
portrait que je trace, celui d'un être fantastique,
pauvres poètes! nous voguons toujours dtms'Hfs
nues, et les hallucinations de notre esprit nous font
poursuivre sans cesse de chimériques perfections,
qui s'évaporent comme des flocons d'encens,
vant la désespérante réalité
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