avec 19 passagers, a fait son entrée Os-
tende. Le mauvais temps commençant
se faire sentir, les passagers ont dû forcé
ment rester bord jusqu'hier 11 heures
du matin.
Hier 6 heures du matin, les vents sont
sauté au N.-O. et N.-N.-O.; la mer, vers la
mi-flot, était furieuse et déferlait sur les
bancs du large avec une force extraordi
naire. Au moment de la pleine mer, 11
heures une chasse-marée française que
l'on dit être le Jean-Marie, chargé de seigle
pour Dunkerque, a donné dans le port. La
foule affluait vers la digue au pied de la
tour feupour assister au spectacle im
posant de cette mer en furie la tentative
téméraire du chasse-marée excitait égale
ment l'intérêt des curieux qui voyaient le
danger que cette frêle embarcation courait
en tentant l'entrée des passes.
On me rapporte qu'un navire se trouve
la côte sous Werdune près de Blanken-
berghe, et qu'un steamer aurait passé ce
matin au large faisant route pour l'Escaut.
La marée a donné 26 pieds; la malle
de Douvres n'est pas sortie.
On écrit de Courtrai, 16 mars
M. le commissaire de la police d'Iseghem
a arrêté et mis la disposition de l'autorité
judiciaire le nommé Isidore Deneire, forçat
libéré, sans domicile fixe, prévenu de
meurtre commis sur Marie Thérèse Mar-
tens, cultivatrice, Ardoye, le 26 décem
bre 1841.
Dans la soirée du 13, un incendie a
éclaté dans la demeure de Jean-Baptiste
Lambré, Avelghem. Une partie de fil a
été la proie des flammes, des voisins ac
courus sont parvenus éteindre le feu qui
s'était déjà communiqué une grande
quantité de lin.
La perte s'élève seulement 150 francs;
rien n'était assuré.
Deux assistants se sont assez gravement
blessés en prodiguant des secours, et ce
sinistre est attribué l'imprudence d'un
enfant du sieur Lambré qui se serait ap
proché du fil avec une lampe.
(Petites Affiches.)
Crédulité populaire. On lit dans le
Globe Les pauvres Irlandais qui se trou
vent Londres, et qui croient la prédic
tion absurde d'un tremblement de terre
qui doit avoir lieu 16 mars courant et
engloutir la capitale, etl5milles de terrain
autour de cette ville, sont en ce moment
fortement préoccupés d'une autre idée non
moins absurde laquelle ils ne manquent
pas d'ajouter foi. Ils prétendent que la
cathédrale de S'-Paul s'est déjà enfoncée
de cinq pieds, et toutes les autres églises
de un ou deux pieds et que l'hôtel de la
douane va bientôt disparaître dans les
entrailles de la terre.
La Gazette des Tribunaux rapporte un
événement affreux deux enfants ont été
étranglés par une boule dogue. La po
lice devrait défendre de laisser circuler
ces animaux chez lesquels on n'efface ja
mais entièrement la férocité qui leur est
naturelle.
Les journaux de Gand donnent de longs
détails sur l'enterrement de M. Yan Crom-
brugghe, bourgmestre de la ville de Gand,
et qui a eu lieu lundi matin.
M. Joseph Yan Crombrugge naquit
Gand le 22 septembre 1770; après avoir
fait avec distinction ses humanités, il passa
l'Université de Louvain où, sans achever
son cours de philosophie, il se fit inscrire
parmi les élèves en droit, et reçut son di
plôme d'avocat le 16 août 1792.
Comme il se destinait uniquement
suivre le barreau, il s'abstint, lors de l'in
vasion des troupes françaises pendant
toute la période qui suivit l'incorporation
de la Belgique la France, tant sous le di
rectoire que sous l'empereur, d'accepter
des fonctions administratives ou judiciai
res; seulement, et pendant quelques mois,
la sollicatation de M. le comte Dellafaille
de Maria-Lierde, nommé par l'empereur,
maire de la ville, en 1804, il accepta les
fonctions de secrétaire de la mairie; mais
il les quitta bientôt pour rentrer au barreau
de Gand, qu'il illustra par ses talents et
par sa brobité.
Après la chûte de l'empire et la réunion
des XY1I provinces belgiques sous le scep
tre de Guillaume 1er, la résolution de M.
Van Crombrugghe de s'abstenir de tout
emploi public commença s'ébranler; le
gouvernement surgi des résolutions du
congrès de Vienne, sembla avoir conquis
ses sympathies bien est-il vrai que nom
mé électeur, il rejeta le projet de constitu
tion présenté par le roi, mais il motiva son
noble et patriotique refus sur une des
clauses qui lui paraissait établir une pré
rogative au préjudice des habitants des
provinces méridionales et nommément de
la Flandre orientale.
Nommé, en 1815, conseiller d'intendan
ce, il accepta.
M. le chevalier de Coninck, lors de la
nouvelle organisation du royaume, fut
nommé gouverneur de notre Flandre;
ancien camarade d'études, il avait depuis
long-temps apprécié les talents de M. Van
Crombrugghe qui, d'abord nommé mem
bre de la députation des états-provinciaux,
fut peu de temps après élu la deuxième
chambre des états-généraux.
Rapproché du trône et du monarque, ce
dernier ne tarda pas non plus reconnaî
tre le mérite de M. Van Crombrugghe, et
surtout l'esprit conciliant dont il était
animé; S. M. l'adjoignit au ministère de
l'intérieur, sous le titre d'administrateur
général, et bientôt avec la qualité de con
seiller d'état en service extraordinaire.
M. le baron Pycke, gouverneur civil de
la province d'Anvers, étant décédé, en
1825, le roi Guillaume offrit le gouverne
ment de cette province M. Van Crom
brugghe. M. Van Grombrugghe refusa de
se charger de l'administration supérieure,
qui lui était offerte. (Messager.)
On écrit de Bruxelles, 15 mars
Samedi ont eu lieu les funérailles de M.
le comte Edouard de Drummund Mellfort,
ancien page du roi de Naples, officier de
l'empire et chevalier de la légion-d'hon
neur, décédé Bruxelles mercredi dernier
la suite d'une longue maladie.
On sait qu'une république de paysans
émigrés du Cap de Bonne-Espérance s'est
formée Port-Natal. Pour devenir citoyen
de cette république il faut être originaire
soit de la Hollande et de ses colonies, soit
de la Belgique flamande ou au moins savoir
parler le Nederduitsch. Jusqu'ici cet état a
prospéré et l'Angleterre s'était bornée le
menacer de temps en temps d'une manière
plus ou moins indirecte. Mais d'après les
derniers avis reçus de Port-Natal en Belgi
que il est certain que la nouvelle républi
que va avoir une forte épreuve soutenir.
Une proclamation du gouverneur du
Cap de Bonne-Espérance déclare que S. M.
la reine Victoria ne peut point reconnaître
l'indépendance des paysans émigrés et que
par conséquent elle a ordonné de prendre
sans délai possession de Port-Natal. Une
expédition contre ce pays a dû quitter le
cap vers la fin de décembre ou le commen
cement de janvier dernier. Les états de la
république néo-néerlandaise viennent de
répondre avec énergie la proclamation
anglaise. Ils démontrent l'injustice de cette
attaque et annoncent qu'avec l'aide du
Seigneur ils la repousseront par la force.
Ils n'ignorent point, disent-ils, que l'An
gleterre est une puissance formidable,
mais l'Espagne ne l'était pas moins sous
Philippe IIet cependant les Pays-Bas lui
opposèrent une résistance éternellement
glorieuse; ils déclarent qu'ils suivront l'ex
emple de leurs ancêtres qui sont aussi les
nôtres; enfin ils se recommandent au sou
venir et aux prières de leurs frères d'Eu
rope. (Émancipation.)