D'AFFICHES, ANNONCES. AVIS IT NOUVELLES DIVERSES. No 2565. MERCREDI, 4 Mai, 1842. 25me Année. INTERIEUR. 7PE35, 4 MAI. La Société de Guillaume Tell a adopté un autre uniforme. Demain, les membres réunis sortiront du Sallon d'Apollon h deux heures de relevée pour se rendre la Maison de Ville, où ils seront inspectés par le collège communal. De là, ils se rendront la perche hors la porte de Dixmude pour tirer au Roi. La musique les précé dera ainsi que le nain tambour major. Les membres en costume seront au nombre de vingt-un. Le Courrier belge contenait l'autre jour un article assez curieux sur les frais de procédure. Cette feuille, qui sent vivement certains abus, les signale d'ordinaire avec exagération cela est arrivé dans l'espèce. Néanmoins il y a beaucoup de vrai dans les réflexions du confrère. Une révision du tarif devient indispensable. Mais malheu reusement on n'est pas du tout d'accord. Les plaideurs en général seraient bien de l'avis du Courrier; mais il paraît que les procureurs ne se soucient de voir changer ce tarif qu'en tant qu'on grossisse leurs émoluments. Si notre mémoire est bonne, nous croyons avoir entendu quelque part qu'on adresse des réclamations dans ce sens aux commissions chargées de modi fier quelque parties du code. Nous croyons avec le Courrier que pour les causes au- dessous de 2000 fr. il faudrait prendre des mesures tendantes diminuer les dépens, surtout dans les villes où siègent les cour d'appel. Lorsque la justice coûte trop cher, lorsque surtout il arrive que les frais ab sorbent le principal, le dépassent même, il n'y a plus de justice. Un point qui a échappé au Courrier c'est que les dépens sont en grande partie composés des droits de timbre, d'enrégistrement, de greffe, et qu'il importe d'examiner si cette contri bution, d'ailleurs exorbitante, est en har monie avec les principe d'une saine morale. Puisquelegouvernement a le devoirderen- dre la justice ses gouvernés, peut-il par un impôt atténuer indirectement les effets de cette justice? N'y a-t-il pas là une con tradiction? Quoi qu'il en soit, le mal indiqué par le Courrier, donne beau jeu aux débiteurs de tout genre. Grand nombre de créan ciers renoncent leurs droits en définitive illusoires. La justice perd son prestige et les fripons triomphent. Mr Pierre Beke, commis-greffier près le tribunal de 1™ instance de cette ville, a donné sa démission. Deux capitaines du 8® régiment, vien nent d'être démissionnésparsuite de l'altercation qu'ils ont eu ensemble de vant le corps sur la place d'Armes Gand. LE PROPAGATEUR, Les partisans de la marche progressive des travaux d'utilité et d'embellissement qui se poursuit résolument dans toutes les villes de la Belgique voient avec plaisir que l'admi nistration municipale ainsi que les habitants de notre ville continuent suivre le mouvement de cette impulsion géuérale aussi salutaire qu'agréable. Avant de fixer l'attention sur d'autres poiuts d'adimuistratiou uihûueles amateurs de travaux utiles croiraient être injustes s'ils ne commençaient d'abord par payer au magistrat municipal le tribut d'éloges qui lui est du au sujet de la belle opération du curage de l'Yperlée; opération dans l'ensemble de laquelle, il a tous égards surpassé ses devanciers depuis plusieurs siècles. Après s'être acquitté d'une dette aussi légitime, cette classe d'habitants zélés pour le bien-être et l'ornement de leur ville, se préoccupent en ce moment de deux projets mis sur le tapis, dit-ou, par les autorités respectives que la chose concerne. Le premier est la suppression de la sacristie attenant la porte méridionale de l'ancienne cathédrale de S1-Martin; le deuxième est relatif la grande entrée du jardin du Palais de justice. Concernant cette sacristie, l'on peut affirmer que tout ce qui se pique d'être un peu connaisseur, se rallie avec autant d'unanimité que d'enthousiasme, la belle concep tion de faire disparaître une construction si contraire la beauté du magnifique édifice, dont cette seconde sacristie n'a jamais pu être qu'un déplaisant et très peu utile ap pendice. On s'est prononcé avec d'autant moins d'hésitation sur ces vues d'embélissement, qu'on est instruit que la com mission de savants distingués en architectures, qui sont venus vidter les monuments de cette ville, ont, d'un suffrage uniforme, condamné cette sacristie, dont la conti nuation d'existence rendrait sans valeur toutes les dépenses qu'on pourrait faire pour restaurer et embellir l'entrée de l'église moins cependant qu'on ne veuille réduire la largeur de la sacristie, de manière qu'elle fasse arrière corps, au lieu d'avant corps qu'elle fait maintenant), vu que l'entrée se trouve totalement offusquée du côté oriental par la saillie mal combinée d'un pareil ajoutage. Convaincu du bon discernement et du bon goût allique qui distinguent la commission directrice de l'ancienne cathédrale; on se flatte que ce beau monument ne tardera pas s'embellir par la disparition d'un hors d'oeuvre, qui depuis si longtemps en dépare l'élégance. En ce qui touche l'entrée du nouveau jardin public l'on prétend que l'administration municipale n'ayant pas encore arrêté de plan définitif cet égard est néanmoins résolu d'opter entre celui qui consisterait en une grille qui séparerait le jardin dans toute sa largeur d'avec la rue du Marché au Bois; et celui qui se bornerait, une grille de 14 i5 mètres de largeur placée en face du Palais dans le corps du mur de séparation actuelle, bien entendu en baissant le mur proportion de la hauteur d'un grillage ordinaire pour un pareil établissement; sans quoi l'entrée du côté du Marché au Bois ressemblerait plutôt l'entrée d'un arsenal ou d'une maison de force, qu'à l'entrée d'une promenade si on laissait ce mur l'élévation qu'il a en ce moment. En adoptant un grillage au centre du mur 011 réduirait le cabinet malfaçon, du bout occidental de ce mur (dont la masse colossale rapétisse singulièrement le jardin) aux proportions d'un beau pavillon de jardin de plaisance; auquel pavillon on établirait au rez de-chaussée des croi sées dounant vue sur la rue pareilles celles établies du côté du jardin. Semblable pavillon serait érigé f'angle diamétralement opposé et comme le premier serait destiné l'usage de café et tabagie; le second servirait d'habitation un con cierge jardinier. Dans laquelle habitation ou ménagerait une pièce destinée servir de réfuge en cas de mauvais temps subit, aux dames qui n'aimeraient pas de se rétirer dans un lieu où l'on fume. En définitive quel que soit l'un des deux plans que la régence croira devoir adopter, toujours est-il certain que la ville s'en embellira vu que par ce moyen la rue du Marché au Bois, où trois nouvelles maisons viennent d'être construites, obtiendra un aspect digne de la rue des Ré collets dont le Marché au Bois tient lieu de prolongement. Ainsi encore sous ce rapport l'administration s'acquerra de nouveaux titres la reconnaissance publique. Mais en applaudissant la sollicitude incessaute de l'au torité pour tout ce qui regarde les grands travauxet surtout ceux de la partie centrale de celte ville, ce serait s'exposer au reproche de flatterie de ne pas dire avec la même franchise, la vérité concernant la partie excentrique. Nous osons donc avancer que les quartiers de la classe prolétaire sont loin d'obtenir leur part des soins assidu* donnés aux quartiers du centre. L'exemple qu'en rapporte i Echo (fYpns constitue un fait irréfragable car le mur d'enclos bordant la rue des Veaux, qu'il signale dans un de ses derniers numéros, git eu effet par terre depuis un certain nombre d'années, laissant découvert uu amas de huttes délabrées et d'ordures qui attristent le regard autant qu'elles affectent parfois l'odorat. Quel contraste, aussi, entre les quartiers de la classe indigente de notre ville et ceux de la même classe des villes et des villages des Flandres et du Brabant. C'est surtout l'égard d'Ypres et de Bruges que la différence est sensible. L'habitation du pauvre en général de notre ville offre l'extérieur un aspect répulsif, pendant qu'à l'inté rieur tout y est négligé terne nauséabond. (Messieurs de la commission de bienfaisance peuvent eu dire quelque chose)Bruges, au coutraire, la Maison du Pauvre pé riodiquement blanchie la chaux vive, présente au regard quelque chose d'agréable de réjouissant; et l'intérieur de ces maisons répond l'extérieur. Les rares pièces de vais selle qu'on y voit, y sont nettes et luisantes. C'est là qu'on peut appliquer ces vers du poète Delille. La propreté, l'aimable et simple propreté qui donne un air d'éclat même la pauvreté. Pourquoi cette propreté qui règne aux quartiers pauvres de la ville de Bruges manque-t-elle si souvent aux quartiers de la même calhégorie Ypres? Les yprois ne sont-ils pas flamands comme les hrugeois? N'ont-ils pas les uns comme les autres le même instinct de la propreté? La réponse n'est pas difficile, c'est que là l'indigent, le prolétaire est assujeti par des mesures municipales des obligations de propreté, et qu'en se soumettant ces devoir^

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1