D AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES.
N« 2566
25me Année.
INTERIEUR.
TPRSS, 7 MAI.
Le costume des membres de Guillaume
Tell est superbe. Mr Cuvelier s'est maintenu
dans la royauté sociale.
Mr Messiaen, avocat, est nommé com
mis-greffier auprès du tribunal de 1" in
stance, en remplacement de Mr Beke, dont
la démission a été acceptée.
LS JJLRLI1T FTJBLIC.
M. Eggermont, vicaire Gheluwe, est
nommé vicaire Roulers, en remplace
ment de M. Van den Weghe, nommé la
cure de Saint-André-lez-Bruges.
M. Vrambout, professeur au collège de
Courtrai, remplace M. Egjermont en qua
lité de vicaire Gheluwe.
M. Bossuyt, vicaire Ouckene, est nom
mé vicaire Zwevezeele, et remplacé
Ouckene par M. Messy, ci-devant vicaire
West-Roosebeke.
M. Van Bruaene, vicaire Waermaerde,
passe en la même qualité West-Roose
beke.
On écrit de Courtrai, 30 avril
Une nouvelle infidélité, un nouveau vol
vient de jeter la consternation au sein de
la pauvre classe ouvrière de Courtrai. La
veuve Vcommissionnaire du
lombard, après avoir reçu, pour dégager,
d'un nombre considérable de gens du peu
ple le montant de divers gages s'élevant
une assez forte somme, a furtivement
quitté la ville ce matin avec ses trois fils.
Jusque vers midi, cette soudaine dispari
tion n'avait encore produit sur place au
cune sensation. De midi 1 heure, plus
de trois cents personnes, gens du peuple,
ouvriers, femmes d'ouvriers, enfans, vieil
lards, tous déguénillés qui un peu moins
qui un peu plus, stationnaient vociférant,
tempestant, jurant devant la porte close
de l'agent femelle de la banque du pauvre.
L'une demandait son habit, l'autre deman
dait son frac, celle-ci le pantalon de son
mari, celle-là son mantelet de dimanche;
plus loin une pauvre pleurait sa robe
neuve, une autre ses boucles d'oreilles en
or, une troisième une bague en or, souve
nir d'amour d'un jeune soldat; partout de
la colère, des pleurs, de la désolation du
désespoir, des imprécations, des.malédic
tions.
C'est que cette infâme créature, cette
entremetteuse obligée entre le grand lom
bard et le pauvre ouvrier avait emporté
non-seulement les reconnaissances des dé
pôts mais l'argent même pour en opérer
le dégagement, qu'on a coutume de rece
voir le vendredi soir et le samedi matin.
La police a dû intervenir pour calmer l'ef
fervescence; les administrateurs du lom
bard ont pris les plus sages mesures pour
effectuer la remise des gages. 11 n'en est
pas moins vrai que demain dimanche un
grand nombre des gens du peuple reste
ront chez eux en famille; pour ceux-là pas
de grande messe, le matin, pas de chants
joyeux au cabaret, le soir. Apres avoir
travaillé six jours, ils consacreront le sep
tième un repos obligé. (Chronique.)
On écrit d'Anvers, 3 mai
Un capitaine des troupes de la garnison
s'apercevait depuis quelque temps que
l'on volait de l'argent déposé dans le tiroir
d'un meuble qui se trouvait dans sa cham
bre; désireux de connaître l'auteur de ces
soustractions, il chargea un pistolet
poudre et le plaça de manière ce que le
coup devait partir en ouvrant le tiroir.
Dans la journée d'hier le voleur, qui n'était
autre que son domestique, a été pris au
piège et une bruyante détonation est venue
trahir sa coupable tentative; cet individu
est en fuite.
On lit dans YEclaireur de Namur
Le 29 avril dernier, vers sept heures du
soir, un éboulement est survenu dans une
fosse servant extraire du minerai de fer,
située en la commune de Tongrinne, ap
partenant M. Dupont, propriétaire; six
ouvriers doivent se trouver sous les dé-
LE PROPAGATEUR,
Le kiosk destiné a y faire de la musique,
vient d'être érigé au centre du jardin du nouveau
Palais de justice. Cette érection est bientrès
bien pourvu cependant que le volume du kiosk
n'aille' pas trop offusquer la vue du Palais du
côté de la rue du Marché au Bois. C'est là
une chose dont on ne pourra bien juger, que
lorsqu'on aura pratiqué une ouverture dans le
mur en face du bel et imposant édifice.
Mais une chose qui n'est pas bien du tout,
et qu'on pçut critiquer dès présent, est le
bariolage de la couverture du kiosk. Cette espèce
de bariolage est de très mauvais gout. Il sent
par trop la guinguette et le Ramponeau; ses
couleurs tranchantes ne peuvent s'harmonier, ni
avec l'aménité d'un jardin, ni avec l'ameublement
végétaldont ce jardin est orné. Les couleurs
nationales sont sans doute l'abri de toute
censure dans un drapeaudans un étendard
dans notre cocarde, dans notre bannière, mais
elles ne sont pas faites pour être mises en
peinturage la façade d'une maisonencore
moins sur la toiture d'une construction, quelle
qu'elle puisse être. D'ailleurs ces bandes dia
gonales noires, démesurément larges produisent
tout l'effet d'un lé de crêpe lugubre flottant
tristement sur le faîte d'un monument funèbre.
La couverture du kioskne demande autre chose
qu'une couleur unie et très claire, mais ce qui
vaudrait infiniment mieux, puisque le kiosk pré
sente la forme d'une tente, serait de la peindre
en lignes; de coutil, c'est-a-dire, en larges lignes
horizontales bleu foncégrande distance les
unes des autres, semblable celles d'une toile
d'oreiller et traversincomme sont les toiles
des tentes militaires; et, si l'on tient ce que
le kiosk soit orné des trois couleurs de l'État,
il suffira de le couronner d'une flâme ou ban-
derolle, réunissant ces trois couleurs.
De cette manièreet en adoptant cette forme
il est apparent, malgré l'apophthegme du bon
Lafontaine, qui dit
■i Est bien fou du oei*reau, qui prétend
v Contenter tout le monde et ion père.
Que plus personne n'y trouvera redire,
et que le kiosk-tente, superposé de l'oriflamme
belgesera de nature plaire h la susceptibilité
la plus délicate.
(par or vieux bourgeois d'tpres.)