D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES.
No 2569
25me Année.
INTERIEUR.
7PB.SS, 18 MAI.
Comme nous l'avions annoncé, le Parc
a été ouvert dimanche dernier.
Il est inutile de dire qu'il y avait foule.
Néanmoins il paraissait évident que l'em
barras de la circulation provenait plutôt
du vice de la distribution du jardin que
du grand nombre des promeneurs.
Une large bande de gazons s'étend de
la porte du Palais au mur opposé, et par
tage le terrain en deux parties inégales.
Au milieu de cette bande est dressé un
vieux et triste kiosque destiné aux musi
ciens. D'un côté le jardin est plat, de l'autre
il est accidenté. Nous eussions préféré l'u
nité de plan, quoiqu'alors le partage iné
gal que nous venons de signaler eut frappé
davantage les regards. La musique n'y
produit guère de l'effet, au dire des con
naisseurs.
A tout prendre, le Parc exigera beau
coup de soins et son utilité nous semble
problématique.
La Plaine d'Amour avec ses longues et
larges allées est, selon nous, beaucoup
plus commode et beaucoup plus cham
pêtre que le nouveau jardin public.
Ajoutez que, si l'on transfère la justice
au Palais épiscopal, il y aura un odieux
contraste entre la solennité de la destina
tion du bâtiment et la frivolité de la des
tination du terrain.
L'Union met une capricieuse sévérité
dans le ballotage des candidats.
Un homme, qui n'est pas de notre bord,
mais qui est très avancé dans les principes
de la Concorde et de Y Union, vient d'être
admis la majorité d'une voix seulement.
Qu'est-ce que cela signifie?
Il est curieux de voir la colère du Progrès
toutes les fois que son parti reçoit un
nouvel échec. M. Van den Eynde, candidat
du parti conservateur, vient d'être élu
représentant Louvain en remplacement
de M. Vandenhove. (Le Progrèssans doute
emporté par sa manie de progresser, le fait
succéder au général Buzen). Au lieu de
respecter la volonté de la majorité des
électeurs, la feuille ultralibérale recherche
la cause de ce résultat si douloureux pour
elle. Après avoir mûrement examiné et
calculé, elle trouve que c'est le maudit
vote des campagnards qui a fait pencher
la balance en faveur de M. Van den Eynde.
Aussitôt, anathême la loi électorale, qui
a permis aux stupides manants de com
mettre un crime si abominable!Cal
mez-vous, messieurs du Progrès les
chiffres sont là pour vous apprendre que
si la loi électorale favorise une classe
d'électeurs, ce ne sont pas, coup sûr,
ceux des villes qui ont se plaindre. Et,
pour dire ici votre pensée tqute entière,
dûssions-nous passer pour des cervelles les
plus encroûtées du monde, nous aimerions
mille fois mieux voir triompher toutes
les élections le gros bon sens des habitants
de la campagne que l'esprit raffiné, mais
antisocial, d'une partie des électeurs des
villes. Si donc un jour il fallait changer
ladite loi, nous plaiderions, et ce serait
justice, la cause des campagnes. Du reste,
pourrions-nous en agir autrement sans
renier nos principes d'ordre et de mora
lité? A Dieu ne plaise que nous entendions
attribuer des principes contraires aux
électeurs des villes en général, ou même
la plus grande partie d'entre eux. Mais
on doit convenir que bon nombre d'élec
teurs des villes ne savent pas se mettre
l'abri des séductions de tout genre de la
part des ennemis de la religion et du pays,
auxquels tous les moyens sont bons pourvu
qu'ils mènent sûrement au but. On ne dira
pas que nous calomnions des faits mal
heureusement trop nombreux confirment
assez haut ce que nous avançons.
Le Progrès dans son n°régale ses
lecteurs d'un délicieux article emprunté
au Journal de Louvain, par un amateur
effréné de bonne danse religieuse. Serait-ce
pour se venger du parti clérical, qui a eu
l'effronterie de donner, la dernière élec
tion de Louvain, un joli petit soufflet aux
cosaques du libéralisme? Peut-être. Si le
Progrès connaît le goût de ses lecteurs, et
bien mal appris serait quiconque oserait
en douter, on se demande ce qu'il faut
penser d'eux quand on les voit recueillir
sans dégoût des bouffonneries aussi sottes
qu'irréligieuses. Mais, après tout,
A Celui qui connaît bien la marche d'un
seul journal du parti exagéré peut les
apprécier tous. Même vague et incohé
rence dans les théories, même dédain pour
les faits qui modifient souvent les doc
trines les moins incontestables en spécu
lation. Depuis qu'il est question d'apporter
quelques modifications la loi communale,
le Progrès n'a cessé de se battre les flancs
pour faire accroire tout le monde que le
parti clérical- rétrogade- catholique- poli
tique- conservateur- modéré- monaco-reli-
gieux ne vise qu'à la destruction complète
de toutes les libertés communales. Dans
son beau zèle, le Progrès n'a oublié de dire
ses lecteurs qu'une seule petite chose,
savoir, que des faits nombreux, non encore
pulvérisés par ses foudres d'éloquence,
réclament impérieusement un remède aux
abus que la loi actuelle a fait naître.
On écrit de Roulers, 41 mai
Hier, un grand nombre de personnes de
de la ville ont été témoins d'une partie de
carte aussi curieuse qu'intéressante. Notre
centenaire J.-B. Vanneste, né le 5 juin
4740, reçut la visite d'un autre centenaire
appelé J. Supet, Français. Ils convinrent
entr'eux de faire la partie de carte un
endroit désigné; cette nouvelle se répandit
bientôt par toute la ville et attira beaucoup
de curieux. Rien n'était plus remarquable
que de voir le grand intérêt que ces deux
vénérables vieillards attachaient leur jeu;
malgré la multitude dont ils étaient en
tourés et les nombreuses questions qu'on
leur adressait, ils ne perdaient pas un seul
moment de vue le but de leur rendez-vous.
Notre compatriote est sorti victorieux de
la lutte. Toute l'assemblée s'est retiré con-
LE PROPAGATEUR,
On ne dispute point sur goût, ni sur couleurs.