population les nobles, ceux qui se mettent au dessus des bourgeois, et sont cependant tenus au dessous des nobles, les bourgeois aisés, les petits bour geois, la populace. Voilà pour les Pekins, c'est-à-dire, pour ceux qui ne sont pas militaires. Quant aux militairesc'est-à-dire, pour ceux qui ne sont pas civils, comme disait un homme très spirituel, il y a pour le quart d'heure l'artillerie et de l'infanterie, ce qui ne marche guère de front vu que les uns sont cheval et les autres pied. Maintenant le moyen de contenter tout le monde? Divisons et subdivisons. Le civil contient quatre classes. Nous négligeons la plèbe, car elle n'est rien, pas même pour le petit bourgeois. Il est vrai que le petit bourgeois est peu de chose pour le bourgeois aisé et ainsi desuite. Le militaire compte l'état-major, les capitaines, les premiers lieutenants, les deuxièmes lieutenants, les sous-officiers. Il faut des sociétés d'hiver et des sociétés d'été. En été il est même bon d'avoir un Parc en ville pour entendre la musique le matin, et une campagne aux environs pour aller s'y amuser le soir. En résumé il y a neuf genres de person nes qui ont besoin de sociétés. Donc jus qu'ici nous en sommes vingt-sept. Yprois, vous n'y êtes pas encore, mais en conscience vous y arriverez, si le souffle de nous ne savons quel mauvais génie continue répandre parmi vous l'envie, la haine, la zizanie. Dimanche dernier, des enfants s'amu saient la pèche dans un ruisseau Handsaeme. Tirant avec force leurs filets que retenait sous l'eau un obstacle incon nu, ils virent avec effroi qu'ils soulevaient une jambe d'homme. Bientôt sur leurs cris accoururent des gens du voisinage, et ils ne tardèrent pas reconnaître le cadavre d'Ignace Huyghe, qui depuis six mois avait disparu de son domicile. Sa mort ne doit être attribuée qu'à un ac cident. Nous lisons dans le Progrès de dimanche dernier une lettre d'un correspondant de ce journaldans laquelle on s'efforce de prouver-comme quoi le Nouvelliste de Bru ges a eu grandement tort de blâmer la feuille d'Ypres pour avoir, l'occasion du jubilé, pris la défense des ennemis de la religion catholique en Espagne. Le Nou velliste est de taille mettre néant cette pauvre élucubration, s'il le juge conve nable. En attendant, il nous pardonnera si nous présentons aujourd'hui nos lec teurs quelques courtes réflexions sur la lettre en question. Elle est écrite par un homme déjà vieux, qui se dit catholique. Que l'auteur soit un vieillard, on n'en saurait douter un seul instant. Avec la meilleure volonté de décocher ses traits de manière atteindre l'objet de sa haine, on voit que ses forces le trahissent. Sa ré plique au Nouvelliste n'est qu'un tissu de pauvretés et d'allégations plus absurdes les unes que les autres, et l'on peut lui appliquer juste titre ces mots de Virgile Telum imbelle, sine iclu. Sans doute le res pect dû aux vieux ans nous ordonne d'user de quelque indulgence envers la vieillesse. On sait qu'elle a le privilège de pouvoir radoter quelque peu sans que nous ayons le droit de le trouver mauvais. Cependant, comme dit Horace On peut abuser de tout, même du droit de radoter. Or, pour ne citer qu'une seule assertion de notre bon homme, est-il per mis un vieillard quelconque, fût-il cente naire, de soutenir que ce sont les ministres de la religion catholique (sic), qui ont chassé Napoléon de son trône? Eh quoi! ce sont eux qui ont incendié Moscou, qui ont fait périr ses armées au milieu des fri mas du nord, qui l'ont battu Leipsick, qui l'ont poursuivi l'épée dans les reins jusqu'à Fontainebleau pour l'y forcer signer honteusement son abdication? En vérité, on serait tenté de dire, en paro diant un ancien Omnia dicuntur, dici quee posse negabam. Que dire maintenant de la qualité de catholique, voire même de catholique très- zélé, que s'attribue l'auteur de la lettre? Nous nous bornons une seule observa tion. Il accuse le Nouvelliste de manquer parfois de franchise. Nous savons que ce reproche est injuste. Mais le correspon dant lui-même se montre-t-il bien franc lorsqu'il ose attaquer indignement le pape lui-même, tout en se prétendant bon ca tholique? Oui, il est catholique, mais avec YObservateur de Bruxelles, dans la vraie acception du mot. Zélé catholique en effet, celui qui a l'effronterie d'insinuer que le souverain pontife, en publiant le jubilé, n'a eu en vue que d'acroître son influence et son pouvoir temporel! Du reste, en faisant ressortir l'hypocrisie du corres pondant, nous savons bien que de pareils écrits ne peuvent donner le change qu'à ceux qui veulent être trompés. Nous som mes sûrs que le Progrès ne les a commu niqués ses lecteurs qu'à regret. Quand on présente au public de telles pillules avaler, il aurait désiré sans doute qu'elles fussent mieux préparées et dorées. M. le cardinal-archevêque de Matines a dîné la cour jeudi dernier. On assure que le roi et la reine partiront la semaine prochaine pour Lon dres. M. le baron de Reiffenberg est parti pour faire un voyage scientifique en Ba vière, en Bohême et en Saxe. Le dépôt de mendicité, la ci-devant abbaye de la Cambre, renferme aujour d'hui 1800 indigents, y compris 100 en fants. Il n'y a plus moyen d'y admettre un plus grand, nombre de malheureux. raison pour laquelle l'Église défend ses membressous peine d'excommunicationla participation cette société car personne ne peut servir deux maîtres, et celui qui appartient une société selon laquelle la foi est une cbose indifférente, celui-là, disons-nous, ne peut piétendre être membre d'une église, qui attache la plus haute importance la foi, et qui, sous ce rapport, ne souffre aucune indiflé- rence. Au reste, l'expérience nous apprend quelle est la position que, depuis sa naissance, la franc-maçonnerie a prise paitout, en fait et en doctrine vis-à-vis de l'Église, et avec quelle haine profonde elle combat le centre de notre unité. Ainsi doue, en présence de ces faits, ajouter encore foi ces assertions trompeuses, ce serait ou le suprême degré de l'imbécilité ou la marque de la crédulité la plus absurde. Il suffit, pour notre but, de citer les aveux qu un maçon zélé a fait insérer dans la Revue trimestrielle de l'Allemagne (ni3). La franc-maçonnerie, dit-il, est destinée unir ce que les étals, les églises et les rangs ont séparé. L'opposition entre le jésuitisme a d'abord rendu nécessaire des secrets, et la conscience de maint catholique orthodoxe ne fut apaisé qu'au dépens de l'an- cienne forme primitive et simple. Car il faut rendre cette justice la hiérarchie romaine elle a reconnu le but, la portée et l'importance de cette association, beaucoup plus-tôt et plus clairement que la plupart des membres de cette union. Et plus loin il ajoute Tandis que la franc-maçonnerie laisse intact le dogme (nous avons vu qu'elle place ses membres au-dessus de tout n dogme) et qu'elle enseigne le respect et l'estime extérieure de toute croyance c'est précisément la raison pourquoi elle nen estime intérieurement aucune), son but est de se a rapprocher des plus sublimes doctrines de son auguste Est modus in {ebus, sunt certi denique iines, Quos ultrà citfàque nequit cousis 1ere rectum. fondateur, lesquelles ont été si souvent méconnues, pour les mettre en pratique et les faire fructifier. On pourrait définir la franc-maçonnerie la religion des hommes n devenus majeursDelà, cette haine implacable de la hiérarchie contre elle. L'indifférence en matière de religion est donc le secret véritable et avéré de la maçonnerie. Ce que l'on offre encore aux faibles d'esprit comme doctrines secrètes, ce n'est que puérile niaiserie et formules creuses, inventées pour tromper les imbéciles et amuser les sots oisifs. De pareils secrets existent dans chaque pensionnat de demoi selles, qui inventent un langage de sigues. que les maîtresses ne doivent pas comprendre. En outre tout ce que fait la franc-maçonnerie est fade, niais, on peut même dire rebutant, lorsqu'elle veut singer les saintes cérémonies de notre église. Malgré tout ce qu'il y a d'arbitraire dans cette sacrilège imitation, elle prétend un certain respect et une humble soumission de la part de ses membres. Un exemple, entre mille, suffira ici. Si l'Église désigne les saintes paroles de la consécration eucharistique comme ne devant être prononcées qu'avec une vénération profoude, elle a certes des motifs très-fondés; car la parole symbolique est la chose elle-même, et le respect, avec lequel on traite ces mots, se comprend de lui-même, là où il y a de la foi. - La Maçonnerie a voulu avoir aussi quelque chose de pareil; défaut d'une révélation divine, elle s'est donnée beaucoup de peine pour inventer de saintes formules. Elle a attaché ensuite ces formules par une disposition arbi traire, un sens qui chez nous découle de la nature même des choses. Tel est le fameux Mac Benac sur l'explication duquel il y a, d'après les différents systèmes, peut-être trente et quelques opinions diverses qui rivalisent d'absurdité. Biiuxelles, 31 Mai. Malg ré cela plusieurs rituels ordonnent de traiter le Mac Bcnac avec le plus grand respect, et défendent aux maçons de le prononcer en dehors de la loge. Si cependant deux maçons se rencontrent, l'un peut dire Mac et l'autre répondre Benac, mais jamais un seul ne peut prononcer les deux mots ensemble. Et il y a encore des hommes biaves qui se disent mystérieusement 4 l'oreille de sem blables absurdités, et qui, aveo un vain orgueil, osent en raême-lemps accuser d'obscurantisme et d'esclavage intellec tuel la saiute foi catholique! Nous possédons des légendes, c'est-à-dire de pieuses traditions qui se rattachent un fond historique. C'est ce qui fait quepar leur haute antiquité, leur naïveté et leur valeur poétique, elles sont pour nous d'une grande importance, les légendes et les mythes anti-chrétiens ne sont autre chose qoe des histoires poétiques, altérées et en partie effacées par le cours des siècles. -- La franc-ma çonnerie, au contraire, s'est fait des mythes. Tout le moude sait qu'ils sont d'hier, et qu'ils ont été fabriqués avec préméditation; le cœur et l'imagination restent froids, aussitôt que la raison en devine le but. Personne ne croit qu'elles recèlent un fond historique, et les plas zélés maçons tâchent de se dédommager en cherchant, dans ces mythes prétendus, une plate allégorie. Quant l'histoire qu'on nous doune de la franc-maçonnerie, il s'y trouve accumulé taut de mensonges insipides, que tout essai d'y découvrir la vérité doit échouer. Ce fait est d'une haute importance pour le caractère et la tendanoe de l'association; elle indique bien l'esprit dont la maçonnerie n'est que l'organe. .Suite au prochain noméro.)

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 2