No 2575. 25me Année. INTERIEUR. 7PB.3S, 8 Juin. Monsieur le vicaire Charlier de l'église de S'-Jacques en cette ville, a surpris en flagrant délit, un jeune garçon qui était occupé voler l'argent dans un tronc, qui se trouve la dite église. Dans la nuit du 5 au C courant, la veuve Recker, qui habite une maison sur l'Es planade, a été trouvé morte, l'entrée de sa dite demeure. Le cadavre était couvert de sang. Les médecins appelés par la po lice pour faire l'autopsie du cadavre ont constaté; que cette femme a succombé une mort naturelle et subite. M. J.-B.-L. Froidure-Saverys, négociant en fer, Y près, est nommé membre de la chambre Aie commerce d'Ypres) en rem placement de M. Donny-Vandaele, appelé aux fonctions de secrétaire de ladite cham bre. La Société de Commerce de Bruges, qui est saisie d'un projet de colonisation dans l'empire du Brésil, vient de recevoir les nouvelles les plus favorables de son agent explorateur M. Van Lede. Il informe la FEUILLETON DU PROPAGATEUR. Société que le projet d'une colonisation Belge a été reçu avec empressement par l'empereur du Brésil qui a aussitôt mis la disposition de M. Van Lede un bateau vapeur de l'État, pour se rendre l'île Sainte-Catherine et dans la province de ce nom. Des ordres ont été également donnés par S. M. Brésilienne pour lui faire donner une escorte militaire et tous les moyens susceptibles de favoriser son ex ploration. Tout concourt donc nous faire espé rer que le projet de la Société de Com merce de notre ville pourra prochainement recevoir une heureuse réalisation. On lit dans le Mémorial de l'Industrie Le roi a reçu Laeken, lundi dernier, le comité de l'industrie bf îge. Le but prin cipal de cette démarche était de faire con naître au roi l'organisation du comité et de s'assurer du concours de tous les mem bres de l'association pour préparer le résultat que le gouvernement poursuit d'un rapprochement commercial avec l'un des grands états voisins. Dans cet entretien, plusieurs des ques tions qui préoccupent juste titre nos industriels, ont été parcourues par S. M. et traitées avec la connaissance qu'elle possède de ces matières. Ainsi les négociations avec la France, la possibilité de se rapprocher de l'Alle magne, la nécessité d'étendre nos relations avec les contrées transatlantiques, la con venance de chercher en même temps exporter nos produits et ouvrir de l'é coulement aux productions qui s'accumu lent sur notre sol, l'élévation prochaine du tarif français sur les fils et les toiles, les avantages du marché intérieur, toutes ces matières ont fourni au roi l'occasion d'ex primer des opinions aussi justes qu'é levées. En terminant, le roi a dit, qu'en se renfermant dans les bornes d'une sage circonspection, le concours du comité pourrait en plus d'une circonstance être utile au gouvernement, et que par ce motif il avait vu son organisation avec plaisir. Ce matin, G heures, le condamné Melchior Mathieu a été extrait des Petits- Carmes et conduit la prison de Gand. Au I" juin courant, la population de la maison de réclusion Vilvorde était de 754 individus, savoir 58G militaires, 548 civils LE PROPAGATEUR, ««««MM» Il AFFICHES. i>N0M.ES. AVIS AT NOUVELLES DIVERSES. LA FRANC-MAÇONNERIE. Suite et fin.) Cependant, je ne puis m'empêcher de faire observer que, malgré ce qui vient d'être dit, on ne peut contester la franc-maçonnerie, dans un certain sens, ni une haute an tiquité, ni une signitication plus profonde et plus philoso phique. L'indifférence, conçue d'une manière spéculative est nécessairement panthéisme ou y conduit au moins, de même que le côté pratique du panthéisme, n'est qu'une appréciation indifférente de toutes les religions, et en général le nivellement du vrai et du faux, du mal et du bien. Le panthéisme est ainsi le dernier terme auquel toutes les intelligences, adeptes de la franc-maçonnerie et capables d'en scruter l'avenir et les profondeurs, doivent nécessairement tôt ou tard arriver. Uu grand nombre de maçons marche dans cette voie. Il se trouve, dans leurs écrits, des traces nombreuses qui, soit directement, soit indirectement, tendent vers ce but, tandis que la masse vulgaire des adeptes se tient au point de vue pratique de l'indifférence religieuse. Or, le panthéisme, sous un voile guostique et mythique, s'est posé depuis le premier siècle du christianisme comme une espèce d'anti-église vis-à-vis de l'Église du Christ, et si la franc-maconnerie revendique cette origine, ou ne peut la lui contester. Si donc nous avons soutenu plus haut que la franc- maçonnerie ne monte qu'à la seconde moitié du XVIIe siècle, cela ne s'entend que de sa forme actuelle, dont l'histoire ne peut pas être poussée plus loin sans rencontrer des mensonges évidents ou des hypothèses dénuées de toute probabilité. On ne saurait nier, il est vrai, que des Journal de Bruges). associations et des sectes ont existé au moyen âge; on ne saurait même nier que la forme et la tendance de ces associations ressemblaient prodigieusement la franc-ma çonnerie, et que leur origine se perd dans le gnoticisme et le manichéisme. Incontestablementil y a parenté, identité morale entre ces enfants de ténèbres et la franc- maçonnerie actuelle; sous ce rapport, cette dernière n'a pas tout fait tort, si elle s'attribue une haute antiquité. La synagogue de l'erreur doit avoir sa tradiction aussi bien que l'Église de Dieu. Seulement on ne saurait trouver avec certitude les rapports historiques qui existent entre ces anciennes associations de ténèbres et les loges de nos Jours, précisément cause du caractère mensonger des adeptes de la maçonnerie; c'est du reste, l'opinion actuelle de tous les franc-maçons intelligents. L'un d'eux dit donc fort bien dans l'article cité plus haut que les prétendues histoires de la franc-maçonnerie sont très-nuisibles cette institution, parce qu'elles l'exposent aux railleries des savants et la risée du simple bon sens, en soutenant des prétensionct qui, au premier coup d'œil, se présentent comme insoutenables ou comme tout fait fausses. Outre ce côté religieux et hiérarchiquela frauc-ma- çouuerie piésente avec l'état des rapports qui méritent encore d'être sérieusement examinés. Des écrivains du siècle deruier et même de nos jours se sont efforcés de démontrer, dans de longues et diffuses dissertations, que chaque loge était un club de Jacobins et que la révolution française n'était que le résultat de forces agissant dans l'ombre et dirigées par des supérieurs cachés. Les membres et les défenseurs de la franc-maçonnerie ont fait valoir, en réponse ces accusations, leurs liaisons bien connues et très-intimes avec certains gouvernements protestants, liaisons qui excluent même tout soupçon de but ou de tendances révolutionnaires. Plus encore que cet argument, auquel on pourrait faire mainte objection, la nullité de la plupart Bruxelles, 7 Juin. des membres ainsi que les dissentions et les disputes des loges pourraient faire rejeter toute opinion d'un ensemble organique, lié par une même idée, enchaîné par une obéissance commune et mû par une seule volonté. En pesant le pour et le contre, je crois pouvoir établir les points suivants, qui peuvent servir former un jugement sur ce sujet. H est très inexact et très-faux de considérer la franc- maçonnerie comme un ordre dans le sens des institutions monastiques de l'Église, ou de trouver une analogie entre lu loge et la Compagnie de Jésus. La comparaison avec cette dernière société repose sur une prétention souvent répétée mais injustifiable des écrivains maçonniques, qui par cela veulent donner une haute idée de l'organisation parfaite et achevée de leur association, et embrouiller ainsi davantage les opinions outrées de quelques gens simples sur sa puissance et son importance. La franc-maçonnerie en elle-même n'est pas un ordre, elle n'est pas même une société dont les membres doivent une véritable obéissance leurs supérieurs, soit d'une manière générale, soit dans une certaine sphère d'action. Sous l'empire de l'égoïsrae et du protestantisme, une telle obéissance quand même on l'exigerait, ne serait poiut possible, et si en Italie on a fait des essais pour donner cette direction la Charbonnerie espèce de maçonnerie transformée en conspiration purement politique, ces essais ont toujours eu une issue malheureuse. 11 n'y a pas d'obéissance sans sacrifice, et même sans le plus pénible de tous les sacrifices; celui de la volonté propre. Or, l'indift'érenlisme ne fait jamais de sacrifice, et tout ce que la franc-maçonnerie exigece sont des dons en argent pour des fêtes et pour des œuvres philantropiques. De même, leurs grands maîtres ne ressemblent pas le moins du monde au Vieux de la. Montagne des Assassins, qui envoyait ses disciples une mort certaine ils sont tout bonnement des présidents de banquets ou de cérémonies

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1