B AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES. No 2578. 25me Annce. INTERIEUR. 7FF.3S, 48 JUIN. Pendant que les réunions frivoles se dissolvent sous le souffle de mille petites passions, et que d'autres agrégations ap paraissent également éphémères, des hom mes sérieux et dévoués travaillent l'éta blissement et la consolidation de sociétés utiles, instructives, les seules partant qui puissent procurer des jouissances pures et pleines. Nous entendons parler particulièrement de la Bibliothèque publique et de la Société des Beaux-Arts. La première s'enrichit rapidement et promet d'inestimables services tant ceux qui lisent par amusement qu'à ceux qui se livrent de graves études. L'effet moral est incalculable sur la population. Le bibliothécaire actuel, Mr Alphonse Vanden- peereboom, dont le mérite et le bon goût sont justement signalés, favorise on ne peut plus la noble destinée de cet institution. Le comité des Beaux-Arts a recueilli un bon nombre d'objets intéressants et cu rieux. La collection de tableaux apparte nant la ville lui a été cédée; d'anciennes familles ont fait hommage de pièces anti ques et précieuses; l'histoire naturelle y est déjà largement représentée; un magni fique Album reçoit les productions d'ar tistes renommés etc. Malheureusement la commission direc trice vient d'apprendre avec beaucoup de regret le déplacement de Mr Westendorp, médecin militaire. Ce naturaliste distingué et M' Charles Becuwe, pharmacien de celte ville, qui a des connaissances étendues en botanique, ont doté la société d'une nombreuse col lection d'individus phanérogamiques et cryptogamiques de la flore indigène. Ce travail, quoique non encore complet, mérite l'attention et nous espérons que les lumières et le zèle de Mr Becuwe ne reculeront pas devant la besogne qui reste faire. Le départ de son collaborateur retardera l'achèvement de l'entreprise; mais, nous en sommes sûrs, ne lui fera rien perdre de sa perfection. Nous ne pouvons trop engager tous les amis des sciences coopérer au dévelop pement des collections qui sont de l'es sence d'un musée. Il paraît que la ville fera surmonter d'un dôme vîtré l'ancienne chambre éche- vinale et la mettra la disposition de la société. On attend avec impatience un local où l'on puisse classer et ordonner les maté riaux rassemblés aujourd'hui confusément et sans qu'on puisse en apprécier l'impor tance et la valeur. Lorsque le public pourra juger du résultat obtenu, il sera porté da vantage provoquer de nouvelles con quêtes et par son approbation et par ses encouragements. L'abondance des matières nous a empêchés d'insérer f article suivant dans notre dernier numéro. LE PROPAGATEUR, Le Progrèsl'ardent défenseur de la consti tution pomme chacun saitappelle h grands cris une mesure qnelcQuque afin de ravir aux catho liques la liberté d'enseigner. Les nobles accents qui naguère se sont fait entendre h la tribune française en faveur de la liberté de l'enseignement, qu'on s'obstine a y refuser aux catholiques, ont de nouveau excité sa bile contre le clergé belge. Celui-ci, en usant avec succès de la liberté commune a tous, a commis un crime de lèse-libé ralisme, dont il n'obtiendra jamais le pardon qu'en remettant entre les mains de messieurs du Progrès les clés de tous les établissements catholiques. Vous vous croyez peut-être en droit de conclure de la que notre antagoniste n'aime pas la liberté illimitée de l'enseignement. Vous avez tort. Honni soit qui mal y pense. Il est loinfort loin de blâmer cette liberté, quoique cependant elle lui paraisse offrir quelques inconvénients en pra tique. Ces inconvénients, on le devine assez, ne sont autre chose que le prétendu monopole en matière d'enseignement, auqnel aspire, dit-on, le clergé de notre pays. Eh quoi toujours le même abus des termes! De grâce, expliquez-nous une bonne fois, messieurs les libéraux, ce que vous entendez par monopole. Le monopole, selon tous les dictionnaires, c'est un trafic exclusif, fait en vertu d'un privilège. Ainsi, par analogie, le monopole de l'enseignement existe quand une seule classe de citoyens a le droit d'enseigner, (t) Faites mieux que les catholiques, et vous ne tarderez pas a l'emporter sur vos rivaux. Mais non, vous voulez que le gouvernement ne laisse point le champ libre une caste étrangère a notre nationalité et hostile aux libertés pu bliques. Qu'il élève une concurrence bientôt (i) Or, ce monopole existe-Uil réellement en Helgique? Non. Mais le clergé veut l'accaparer. Où sont vos preuves? Faites mieuxau lieu de calomnier sans cesse. elle sera formidable et bien h craindre. Qu'est- ce h dire? Les catholiques aujourd'hui n'ont-ils h redouter aucune concurrence? Sans parler de l'université libre, cette parodie ridicule de l'uni versité de Louvain, l'état ne possède-t-il pas deux universités, absorbant chaque année des sommes énormes, puisées presqu'en totalité dans la bourse des catholiques, lesquels n'y trouvent certes pas des garanties suffisantes pour leurs doctrines. S'il en était autrement, l'épiscopat belge, juge com pétent dans cette matière, se serait épargné la peine de fonder l'université catholique. Le clergé n'a point de concurrent A quoi servent donc, tant d'athénées et de collèges, subsidiés par l'état, par les provinces, par les communes, c'est-â-dire, encore une fois, par les catholiques eux-mêmes, et a la direction desquels les ecclésiastiques sont totalement étrangers? Le collège communal de notre ville, par exemple, grassement subventionné et par la commune et par l'état, ne fait aucune concurrence au collège de S'-Vincent de Paul? Il faudrait être bien simple, tranchons le mot, bien stupide pour pousser la crédulité aussi loin. Non ce n'est point une légitime concurrence qu'appelle h son aide le parti libéral. Se débattant vai nement contre l'accusation d'impuissancequand il est question non de détruire, mais d'établir et de faire prospérer des établissements d'instruction, les succès de ses adversaires lui sont odieux. Pour les arrêter, le Progrès ne désire rien tant que de voir les catholiques mis hors d'état, au moyen de mesures gouvernementales, de profiter de l'art. 17 de la constitution, lequel garantit la liberté de l'enseignement tous les belges. Nous ne relèverons point le ton de suffisance et d'amertume, inspiré par une haine profonde contre la religion, que l'on remarque dans les articles du Progrès Le public y verra, ainsi que dans la qualification de caste étrangère notre natio nalité, et hostile aux libertés publiquesdonnée au clergé belge, on y verra, disons-nous, une nouvelle preuve que ni l'amour de la vérité, ni celui de la patrie, ne peuvent avoir inspiré des publicistes aussi passionnés. Plusieurs conseils communaux, notamment dans les villes populeuses, ont oublié parfois qu'ils n'é taient point des corps politiques. Au lieu de gérer avec impartialité les intérêts locaux, trop souvent ils ont épousé les querelles de parti, au grand dé triment du bien-être moral et matériel de leurs administrés. Il fallait chercher un remède h ce mal, qui certes ne manque pas de gravité. M. le comte de Theux, a qui personne ne peut contester des talents peu ordinaires comme administrateur, a soumis l'approbation de la chambre une propo sition ayant pour but de parvenir h une représen tation plus équitable de toutes les opinions d'une

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1