Monseigneur Mooris, évêque de Troye in partibus infidelium, pendant neuf ans vi caire apostolique l'île de France près le cap de Bonne Espérance, est arrivé mer credi dernier en cette ville de retour de son voyage Rome. Le prélat est descendu chez les Dames Irlandaises, où deux de ses sœurs sont religieuses. Nous avons re marqué avec plaisir que la santé du digne prélat s'est beaucoup améliorée depuis son départ de cette ville qui a eu lieu vers la fin de novembre dernier. Si nous sommes bien informés, il admi nistrera demain dimanche, dans la cha pelle du couvent, les sacrements de la première communion et de la confirma tion quelques jeunes anglaisqui y reçoivent leur .éducation. Le Moniteur de ce matin garde le silence au sujet de l'étrange commutation de peine accordée aux quatre condamnés pour com plot contre la sûreté de l'état. L'Indépen dant, après avoir annoncé que le fait de la commutation paraît certain, ajoute que, d'après un on dit, MM. Vandermeere, Vandersmissen, Van Laethem et Verpraet seront transférés, pour y subir leur peine, dans la citadelle de Bouillon. Les condamnés du complot du 29 octobre, ont reçu hier vers midi, la noti fication de la commutation de leur peine. Ils ont reçu cette nouvelle avec un grand calme. Us se sont aussitôt occupés faire leurs paquets. Us devaient dit-on, partir immédiate ment; mais il y a eu contre-ordre. On parle de Bouillon et de la maison de force de Gand, où, dit-on, les condamnés subiront leur peine. (Le Belge.) Par arrêté du 13, le roi vient de commuer la peine de mort portée contre MM. le général Vandermeere et Vander smissen en celle des travaux forcés per pétuité. MM. Verpraet et van Laethem ont obtenu la commutation de la même peine en celle de 20 années de travaux forcés. L'exposition a été supprimée en faveur des quatre condamnés. M. le ministre des affaires étrangères est parti dimanche au soir pour Paris, où sa sœur est, dit-on, tombé dangereusement malade. Il résulte d'un relevé fait d'après l'Annuaire de l'armée, qu'au I" mai de cette année, sur 2684 officiers que l'on comptait dans l'armée, en y comprenant les corps de l'intendance, du service de santé, etc., il y en avait 18 décorés de la croix d'offi cier de l'ordre de Léopold et 399 ayant la croix de chevalier, ensemble 417 ou un sur six. Le garde excentrique, dont la négli gence a causé l'accident arrivé samedi au convoi venant de Liège, a, dit-on, pris la fuite, prévoyant que des poursuites sévères ne tarderaient pas être exercées contre lui. Un garde qui se trouvait dans l'un des waggons de marchandises la suite de la locomotive, a eu le pied foulé lors de la chute des voitures dans le fossé. L'on continue rendre hommage au sang-froid du mécanicien et de quelques employés, qui, au moment de l'accident se sont emparés des seaux placés dans l'un des waggons, et ayant puisé la quantité d'eau qui restait dans le réservoir du ten- der, se sont empressés d'éteindre le feu de la machine, afin de prévenir un incendie ou l'explosion de la chaudière. On assure que plusieurs voyageurs qui faisaient partie de ce convoi, sont alités par suite des contusions qu'ils ont reçues. On écrit d'Isques, 16 juin Hier a eu lieu, en présence de M. le juge d'instruction Louvat, l'autopsie du mal heureux Facq, père d'une nombreuse fa mille, tué dimanche dernier sur la chaussée près de cette commune. La partie supé rieure du crâne était littéralement broyée, les docteurs ont compté jusqu'à vingt grandes esquilles d'os, dont plusieurs avaient pénétre jusqu'au milieu du cer veau On peut concevoir d'après cela, quelle doit avoir été la violence du coup de bâton, qui a mis fin aux jours de cet infortuné. Voici, en peu de mots, comment ce crime a été commis Deux garçons de ferme, flamands, s'é- tant enivrés dès le matin, se rendirent vers six heures du soir dans la direction de Notre-Dame-au-Bois, dans l'intention, dit- on, de s'y battre avec des ouvriers wallons qu'ils rencontreraient, et qui, peu de jours auparavant, avaient cherché querelle aux flamands. En effet, ils ne tardèrent pas rencontrer sur la route six ouvriers wal lons, et, munis qu'ils étaient de bûches de hêtre, le mirent en déroute. Alors nos deux flamands retournèrent sur leurs pas vers Isques, et rencontrèrent deux autres wallons, qu'ils crurent reconnaître pour être du nombre des six, avec lesquels ils venaient d'avoir fait une lutte. Ils leur cherchèrent également querelle; les deux wallons essayèrent de les calmer en disant: Si nous avons des torts, allons chez le bourgmestre. C'est ces mots que l'un des garçons de ferme asséna sur la tête de Facq un violent coup de bûche qui lui fendit le crâne et le ■ville, au sein communal. Selon cette proposition, amendée ensuite par M. le comte de Mérode, les villes de 12,000 âmes et au-dessus, seront divisées en un certain nombre de sections. Cbaque section nommera un ou plusieurs conseillers, lesquels seront, par lk même,leurs représentants spéciaux. De cette manière les défenseurs de ladite mesure croient empêcher pour l'avenir qu'une seule pen sée politique préside aux élections communales. Ils sont persuadés en outre que les minorités ne verront plus leurs intérêts gravement froissés par les majorités. De plus, loin de porter atteinte au droit électoral, ils invoquent en leur faveur ce qui a lieu pour l'élection des représentants et des sé nateurs, ainsi que des conseillers provinciaux. Ils prétendent appliquer a quelques villes le même système. Effectivement quand il s'agit, par exem ple, d'élire un certain nombre de représentants, chaque électeur n'est point obligé d'écrire sur sa liste autant de candidats qu'il y a de représentants élire. 11 suffit qu'il y porte le nombre k élire par chaque arrondissement électoral. Ensuite il n'est pas moins vrai que dans quelques endroits les vainqueurs dans les élections abusent cruellement de la victoire, obtenue quelques fois 'a force d'in trigues et de corruption. Maisdira-t-onsi le fractionnement des collèges électoraux aura pour résultat d'améliorer l'administration des villes, pourquoi les journaux du parti libéralentre autres le Progrèss'élèvent-ils avec tant d'éner gie contre cette mesure? Pourquoi? Pour des raisons très graves assurément. Vous en jugerez. Lisez jusqu'au bout; vous serez amplement dé dommagé de votre peine par le plaisir que vous causera la solidité des arguments de notre bon confrère. C'est vraiment une logique de fer. Nous citerons textuellement. Il prouve que l'amendement est détestable, i° par le calcul le plus simple. Supposez, dit-il, une ville qui possède 600 électeurs. Qu'on divise ce collège électoral en quatre sections de 15o élec teurs; majorité 76. Des nominations fovorables au parti clérical, dans trois sections, suffiront pour lui donner la hante main dans le conseil de la commune, et de cette manière 228 électeurs feront la loi k 600.Aux mots parti clérical, substi tuez parti libéral, et l'argument tombe eu pous sière. Deuxième argument. Les électeurs éclairés (les libéraux, s'entend) peuvent être dispersés dans les diverses sections, de manière k u'avoir aucune in fluence sur le sort de l'élection. Est-ce assez naïf? Troisième argument. Aucun conseiller ne vou dra voter les fonds d'un ouvrage publique, fut-il d'un immense avantage pour la généralitédu moment que son quartier n'en aura point de bé néfice. D'abord, son quartier ne fait-il point partie de la généralité? Ensuite est-il vrai qu'un député des Flandres, par exemple, ne vote jamais qu'en faveur des intérêts exclusifs de sa province Quatrième argument. Ils est faux que des con seils communaux aient jamais froissé les droits de la minorité. Le Progrès le nie en particulier pour ce qui regarde le conseil communal de notre ville. Et c'est k nous autres catholiques qu'on tient un pareil langage! Quoi! nos chers intérêts, nos droits les plus incontestables n'ont jamais été froissés? Montrez-nous donc où est la sollicitude de nos magistrats pour nos intérêts moraux, pour l'éducation religieuse de nos enfants. Cinquième argument. Si l'amendement est adop té, les conseils communaux devront avoir soin que la religion soit dorénavant la base de l'éducation dans les établissements qu'ils dirigent. Or c'est la une chose, dont le Progrès ne veut k aucun prix. Donc l'amendement ne vaut rien. Hé bien, ami lecteur, que vous semble de cette argumentation incomparable? Avez-vous jamais vu alléguer des raisons aussi absurdes, aussi imper tinentes? Nous nous sommes cependant estimés heureux de trouver aujourd'hui dans le Progrès au moins une ombre de preuves k l'appui de ce qu'il avance. D'ordinaire, il se contente d'invec tiver sans donner la moindre raison soit bonne, soit mauvaise. Après des débats longs et orageux la chambre vient d'adopter le fractionnement des collèges électoraux. C'est dommage le Progrès en sera désolé. Bruxelles, 17 Juin.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 2