D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES. N° 2580. 25rae Année. INTÉRIEUR. 7PS.3S, 25 JUIN. L'éditeur-propriétaire du Propagateur ne peut s'expliquer comment le Progrès traite son journal de feuille dannonces en guise d'injure. Il se frotte les mains, et pour cause, dit-il, toutes les fois qu'on adresse son bureau un grand nombre d'annonces insérer, surtout si elles sont de quelque étendue. Puis donc que les messieurs du Progrès, en qualité de publi- cistes transcendants, se croiraient désho norés en consacrant quelque espace de leur feuille aux annonces qu'on leur fera parvenir dans la suite, le susdit proprié taire les prie amicalement de bien vouloir les adresser son propre bureau. 11 s'em- Eressera de les insérer un prix raisonna- le, dût-il agrandir quelque peu le format de son journal. Le Progrès, afin de faire ressortir tout l'odieux que présente, selon lui, la com mutation de peine, accordée par le gou vernement en faveur des derniers conspi rateurs, établit un parallèle entre la peine infligée autrefois MM. De Potter, Tiele- man, Bartels et De Neve, et celle infligée dernièrement au général Yandersmissen et ses complices. Les premiers, aux yeux du Progrès, furent bien autrement coupa bles, et cependant on s'est borné les exiler, tandis que les derniers ont été condamnés la peine de mort. On ne conçoit pas ce que peuvent avoir de com mun des hommes qui se sacrifient pour leurs concitoyens, avec ceux qui n'ont {tour but que de plonger la patrie dans es plus affreux malheurs. Ceci soit dit uniquement dans l'intérêt de la société, et nullement pour critiquer le gouverne ment d'avoir adouci le sort des condamnés. La société de l'Éclaireur de Noë don nera Jeudi prochain 50 du courant un concours de Pigeons Voyageurs qui pro met d'être fort intéressant. Cette fois-ci ils seront envoyés dans la capitale d'An gleterre, et traverseront la Manche. Ils partiront de Londres le 50 de ce mois, 9 heures du malin; pourvu cependant que le temps ne soit pas tout-à-fait défa vorable. Quatre médailles fort belles se ront décernées aux vainqueurs. Il est probable que ce voyage, quoique difficile, réussira aussi bien que tous ceux qui ont été entrepris jusqu'à présent, car ces mê mes pigeons ont déjà fait le trajet de Douvres en deux heures et huit minutes. MONOPOLE DE L'ENSEIGNEMENT. LE PROPAGATEUR, Il est des vérités si évidentes par elles-mêmes qu'elles sont admises sans contestation par les esprits les moins faits pour s'entendre. Nous cite rons pour exemple la nécessité de donner la reli gion pour base a l'éducation de la jeunesse. C'est la un point sur lequel il y a parfait accord entre le Progrès et le Propagateur. Malheureusement cette harmonie cesse dès que l'on quitte la théorie pour en venir l'application. Dans son dernier numéro le Progrès se plaint vivement de ce que nous avons avancé qu'il ne veut point d'une éducation religieuse. Définissez, définissez, s'écriait jadis le patriarche de Ferney en écrivant h un auteur du dernier siècle. Nous adressons la même demande notre adversaire. If aime parler de religion, d'éducation religieuse, mais il oublie de nous dire en quoi cette éducation consiste. Si nous l'avons bien compris, les pères de famille les plus attachés aux principes religieux et les plus dé sireux de voir ces mêmes principes inculqués leurs enfants, doivent se croire pleinement satis faits du moment qu'un ecclésiastique est chargé d'enseigner la religion dans quelque établissement d'instruction. Ce n'est pas ainsi que nous entendons l'éducation religieuse. Nonnondeux ou trois leçons de catéchisme par semaine ne suffisent point pour élever chrétiennement la jeunesse. Encore, que sera-ce, si les maîtres, soit par leur exemplesoit par leurs parolesou même par leur silencearrachent du cœur de leurs élèves les quelques vérités qu'on y aura déposées. La religionpour que l'instruction mérite plei nement la confiance des catholiques, doit planer sur l'ensemble des études. L'élève, selon l'ex pression de Guizot,doit vivre dans une atmosphère religieuse. Le chef de notre diocèse, que le Progrès ne cesse de traiter si indignement, est du même avis. Que la feuille antireligieuse se plaigne tant qu'elle voudra que l'autorité religieusedans un but Jacile comprendrerefuse des ecclé siastiques pour y enseigner la religionnous connaissons les motifs de ce refus. Le Progrès lui-même a eu la bon'é de nous les apprendre. L'évêque, dans une lettre fort mesurée, n'a pas accordé la demande faite par notre régence (car c'est bien de notre collège communal qu'il s'agit ici), parce qu'il a cru que sa coopération ne pouvait être utile. Cela est assez clair pour nous autres catholiques. Nous croyons en outre que le Progrès mérite le nom de calomniateur quand il ose insinuer que la mesure épiscopale doit être attribuée a un esprit de domination. Du reste, pourquoi insister davantage? Il suffit de demander h messieurs du Progrès de quelle religion ils entendent parler toutes les fois qu'ils assurent vouloir que la religion soit la base de l'éducation. S'ils prétendent que c'est de la religion catholique, alors qu'ils cessent de l'attaquer pé riodiquement de la manière la plus violente. S'ils veulent parler d'une religion vagueinsaisissable en un mot, de la religiositénous leur dirons franchement qu'une telle religion n'en est pas une. Or, il est évident pour tout le monde que le Progrès n'a jusqu'ici prôné que cette dernière. Donc nous avons eu raison d'affirmer que ladite feuille ne veut pas que la religion soit la base de l'éducation. Quant aux injures qu'elle nous adresse, nous les pardonnons volontiersmais on sait qu'elles ne sont pas des raisons, et jamais nous ne nous abaisserons a y répondre. De telles armes blessent toujours les mains qui les emploient. TROISIÈME ARTICLE, fi) Les succès qui ont couronné partout les efforts du clergé belgeau lieu de faire avouer aux libéraux que l'éducation foncièrement religieuse répond un véritable besoin de leurs concitoyens, leur ont causé un dépit violent. Depuis longtemps ils ne se donnent plus la peine de le cacher. La jalousie les aveugle tel point qu'elle les jette dans d'étranges aberrations. Les contradictions même les plus palpables ne les effraient point dès qu'il s'agit de nuire aux catholiques. Ces hommes progressistes se disent les seuls amis de la liberté, mais ils la détestent quand elle ne leur profite pas. Eux seuls, a les entendre, respectent sincèrement le pacte fondamental mais ils n'épargpffit rieiTN pour mettre hors la loi tous ceux qui-ffe suivent pas leur drapeau. Le Progrès nous eu fournit upe preuve frappante. Voyant que la libre concur rence en matière d'enseignement dérénge tous les plans du libéralisme, lesquels, quoiqu'on dise, consistent pervertir le cœur et Fesprfv^j^ la jeunesse en la décatholisant, que fait ledit jour nal Oubliant qu'il ne cesse toute occasion d'accuser gratuitement les catholiqnes^l*-««mloir déchirer la constitutionil attaque lui-même ôh- vertement ce palladium de nos libertés. 11 s'in digne de ce que ni le gouvernementni les chambres n'ont pris jnsqu'ici une mesure efficace afin d'empêcher le clergé de jotiir de la liberté accordée a tout le monde. Nous avons vu pour tant que des quatre universités du pays une seule se trouve sous la direction de l'épiscopat belge. Ji) Voir uotie numéro du M juin.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1