D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES. No 2584. 25me Année. INTÉRIEUR. 7?E3S, 9 Juillet. Recette libérale. Voulez-vousécrivain journaliste, insérer dans votre feuille quel que nouvelle bien absurde et tout-à-fait digne des petites-maisons, voici de quelle façon vous vous y prendrez. D'abord vous vous ferez communiquer le pujf en question, mais si tard que vous n'ayez pas une mi nute de temps pour aller aux informa tions. Ensuite vous aurez soin de déclarer que vous ne garantissez pas l'authenticité des faits que vous signalez vos lecteurs. Voilà tout. N'est-ce pas bien simple? Oui. dites-vous mais qu'en dira le public? Bah! il en pensera ce qu'il voudra. Pourvu qu'au moyen de cette ruse nous puissions faire une niche au parti clérical peu nous importe le reste. C'est ainsi que la feuille clérophobe d'Y- pres doit avoir raisonné lorsque mercredi dernier elle a avancé sérieusement que les curés de nos environs vont admettre sans délai la première communion tous les enfants capables de cet acte religieux. Et pourquoi? Parce que le clergé en masse est menacé de l'exil de la part des libé raux! Plaisanterie part, quand on a, comme le Progrèsun prêtre la gorge, rien de plus naturel, notre avis, que le désir d'en être débarrassé au plus vite. L'ordonnance française du 20 juin frap pant nos toiles d'un droit exorbitant soulè- veenBelgique les plaintes les plus fondées. Notre belle industrie linière, en souffrance depuis longtemps, se sent frappée au cœur. Tous les yeux sont tournés vers le gou vernement. Les ministres ont promis de prendre un soin tout particulier de nos intérêts matériels. Qu'ils prouvent aujour d'hui qu'ils veulent être fidèles leur programme. Il est beau, sans doute, d'être sage et prudent, mais il y a des maux qui réclament un remède prompt et énergique. Si l'on ne se hâte de venir au secours de nos industriels liniers, Dieu sait quel sort nous menace. Nous espérons que le gouvernement se montrera la hauteur de sa mission, et qu'il tâchera de réparer l'énorme faute commise par le ministère Lebeau-Rogier. On ne saurait assez déplorer l'impérilie et l'imprévoyance dont ces idoles du parti libéral ont fait preuve en refusant de pro fiter des bonnes dispositions de la France notre égard. Cependant, qui le croirait? C'est le ministère actuel, et non son de vancier, qui est journellement en butte aux traits acérés de Y Observateur et de ses acolytes. Ces prétendus amis du peuple semblent s'être donné le mot pour ôter aux événements leur signification vérita ble et pour les revêtir des couleurs poli tiques qu'ils jugent utile de leur prêter. Au fond ils ne déplorent qu'une chose en Belgique, savoir l'exil.'enc du ministère. La guerre au ministère est leur idée fixe. La chute du ministère est le but unique qu'ils se proposent; c'est le delenda Car- thago du parti exagéré. Ces travers on ne peut se les expliquer qu'en songeant que les passions sont aveugles. Depuis onze ans, le hameau du Ploeg- steert est en instance pour obtenir la séparation de la ville de Warnêton, Flan dre-occidentale. Les motifs les plus graves, les plus prépondérants, militent en faveur decetteséparation. Une population de près de 2,000 âmes, une superficie de 1,800 hectares; une église, desservie par un curé et par un vicaire; un garde-champêtre; l'éloignement de Warnêton (près de cinq quarts de lieue); l'impraticabilité des che mins, surtout dans la mauvaise saison, et après les grandes pluies; les abus et omis sions qui en sont résultés dans l'état civil; tel sont, en résumé, les motifs, graves et prépondérants, nous le répétons, qui mili tent en faveur des justes et longues récla mations des habitants du Ploegsteert. C'est ce qu'avaient parfaitement apprécié MM. les commissaires, délégués, en dernier lieu, par le conseil provincial, saisi de la demande géminée de ce riche et populeux hameau car ils conclurent en faveur de la séparation. Malheureusement, au vote, 25 voix (t) se prononcèrent pour et 29 contre. Une majorité de G votes fit donc, malgré le rapport favorable de MM. les commissaires, échouer les instances des Ploegsteertois!.... Cependant, forts de leur bon droit; ayant la conscience de la stricte équité de leur demande; intimement persuadés que ce bon droit et cette équité doivent finir par triompher; prêts d'ailleurs souscrire tout ce qui serait légal et raisonnable du chef de la séparation d'avec Warnêton fa) (la loi et les antécédents administratifs, du reste, y ont pourvu) les habitants du Ploeg steert se sont adressés, de nouveau, ce que nous apprenons, au conseil provincial assemblé. Osons espérer que la session de 1842 sera plus favorable, aux Ploegsteertois, que les précédentes, et qu'enfin, le conseil pro vincial, mieux éclairé et revenant, surtout, sur sa dernière décision, admettra le prin cipe de la séparation de ce hameau d'avec la ville de Warnêton; hameau, dont la po pulation, l'étendue et les moyens matériels équivalent, pour le moins, ceux des plus grandes communes, terme moyen. En résumé, aucune commune, ou por tion de commune, réunie, mais séparée depuis, en Belgique, n'eût faire valoir des considérations et des motifs aussi évi dents, aussi puissants, que ceux sur les quels le Ploegsteert appuie sa demande en séparation de Warnêton. PLAINE D'AMOUR LE PROPAGATEUR, a a» SERVANT aux exercices. Les chaleurs de la saison ont enfin décidé l'autorité militaire faire usage de cet emplacement pour y exercer les jeunes gens appelles nouvellement au service de l'état. Cette détermination est d'autant plus judicieuse qu'elle (i) Entre autres, M. le commissaire d'arrondissement, feu l'honorable M. Ferdinand Rodenbach, fait qui prouve, toute évidence, au point de vue administratif surtout, le fondement, la nécessité même, de la séparation. (7) Allusion la dette communale que Warnêton pourrait avoir contractée, et dont, au besoin, le mode de division et de liquidation avec le Ploe(j$teerts'établirait d'un commun accord, et, le cas échéant, sous la saction de qui de droit.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1