Le Moniteur publie l'arrêté suivant
Le ministre de l'intérieur,
Vu la loi du 51 juillet 1834, et l'arrêté
royal du 6 août de la même année;
Vu les mercuriales des marchés régula
teurs, formées et publiées pour les semai
nes du 20 au 25 juin et du 27 juin dernier
au 2 juillet courant
Attendu que le prix moyen du froment,
pendant ces deux semaines consécutives,
se trouve dans l'échelle de 24 francs l'hec
tolitre et au-dessus,
L'exportation du froment est prohibée;
Il reste libre de droits l'entrée du
royaume.
Conformément l'art. 5 de la loi préci
tée, cette déclaration sortira son ellet le
12 du mois courant.
Bruxelles, le 5 juillet 1842. Notiiomb.
On lit dans le Nouvelliste des Flandres
Le centenaire Supert, qui réside en
notre ville, est sur le point d'obtenir une
honnête pension viagère. Il a quitté la
France, où il était pensionné, dans un
moment où une contestation s'élevait sur
le paiement de cette rente. Depuis son
séjour Bruges, il paraît que le gouver
nement français a fait des démarches pour
le retrouver et lui faire remettre la som
me accordée précédemment. De leur côté
quelques familles riches s'etaient concer
tées, et allaient se cotiser pour accorder
au bon vieillard un reveuu annuel. On
nous assure que le ministère belge a été
invité demander au gouvernement fran
çais la continuation de la pension, de sor
te que de manière ou d'autre il sera
pourvu, pour lui, une honorable exis
tence. Supert a, comme on sait, la parfaite
jouissance de ses facultés intellectuelles et
ses organes ne se ressentent pas du grand
âge. Dernièrement il a rempli ses devoirs
religieux dans l'église de S'-Gilles. Il a pu
sans s'incommoder communier la Grand'-
Messe et rester jeun jusque vers dix
heures.
On lit dans le Courrier de l'Escaut
On 11e peut se faire d'idée du déchaî
nement des soi-disant libéraux contre l'ho
norable M. Doignon. Leur but estévident.
Ils veulent entamer la députation de Tour-
nay pour la renverser ensuite, ce n'est pas
M. Doignon seul qu'ils en veulent, mais
MM. Du Bus, Dumortier et Trenteseaux,
dont ils feraient demain bon marché s'ils
en avaient les moyens. Et les hommes qui
agissent de la sorte et qui veulent renverser
une députation qui fait l'orgueil de notre
ville, une députation que tous les districts
de la ville nous envient, ces hommes s'af
fublent du beau titre de libéraux aûn de
tromper les électeurs.
EXTÉRIEUR.
FRANCE. paris, 7 juillet.
On écrit de Compiègne, le 1er juillet
Les annales du crime ont rarement
enregistrer un fait de la nature de celui
dont la connaissance vient d'être dévoilée
Compiègne, et qui a mis toute la ville en
émoi.
Le sieur Du pain, maçon au faubourg
S'-Lazare, avait disparu de son domicile
depuis plusieurs années. On avait fait cou
rir le bruit qu'il avait quitté sa femme,
avec laquelle, du reste, il faisait assez
mauvais ménage. Cette aventure avait,
pendant quelque temps, servi de matière
aux commérages; puis, ainsi qu'il arrive
toujours, on ne s'en était plus occupé.
Il existe dans la maison Dupain, oc
cupée par sa femme, un four qui paraît
servir a plusieurs habitants du quartier.
Hier, des voisins occupés cuire virent
une épaisse fumée sortir d'une lézarde si
tuée sous ce four, dont l'entrée, servant
autrefois de cabanes lapins avait été mu
rée. La crainte d'un sinistre les engagea
ouvrir cette entrée; mais quel ne fut pas
leur étonnement, ou plutôt de quelle hor
reur ne furent-ils pas saisis en trouvant
sous ce four un cadavre tout habillé,
adossé contre le mur, dans la position
d'un homme qui dormait paisiblement.
Ce cadavre, entièrement désseché, a
été reconnu pour être celui du sieur Du
pain. Les habits sont dans un parfait état
de conservation; la peau de la figure et
des mains est noire et ressemble un
parchemin. M. le procureur du roi. M. le
commissaire de police et la gendarmerie
se sont immédiatement rendus sur les
lieux. Une information est commencée;
tout porte croire qu'un crime horrible a
été commis, et l'opinion publique signale
plusieurs coupables. Déjà la femme Du
pain a été arrêtée.
offre l'avantage d'y trouver de l'ombre et de la fraîcheur,
au moyen des quelles supérieurs et subalternes peuvent y
remplir leur tâche infiniment mieux qu'à l'autre plaine qui,
privée d'arbres et d'ombrage, forme un séjour insupportable
par l'ardeur du soleilqui y règne sur tous les points, depuis
le commencement jusqu'à la fin de la journée.
Mais en revanche la plaine d'amour ofFre un inconvénient
qu'on ne rencontre plus aujourd'hui l'esplanade; celui
d'être jonchée de gravois, et d'être couverte d'aspérités, de
rugosités par lesquelles la marche régulière et compassée est
chose pénible pour de jeunes miliciens.
Mais cet inconvénient n'est rien, puisqu'en quelques heures
il peut y être porté remède.
J'ai vu l'exemple en France, en plusieurs endroits, où en un
clin-d'œil, on improvisait, en champs d'exercises des espaces
aussi vastes, et plus raboteux, que la Plaine d'amour
Douay, entre autres, j'ai vu six cents hommes, d'un régiment
d'infanterie, les uns pourvus de pelles ou pioches, les autres
ayant les mains vuides destinées ramasser le plus gros
gravois, marchant gaîment vers une plaine de celte espèce, et
là en aussi peu de temps qu'il faut pour planter le piquet
d'un camp de deux mille hommesrendre cette plaine aussi
unie qu'une aire battre du grain.
Maintenant si l'on demandait nos jeunes soldats s'ils ne
préféreraient pas de travailler pendant quelques heures cette
plaine pour y enlever les pierres et y égaliser le terrain que de
continuer y faire l'exercicedans l'état que cette plaine se
trouve maintenant, il n'y a pas en douter, ou tous répon
draient d une manière affirmative. Ainsi il ne tiendrait qu'à
l'autorité militaire de rendre, en moins de rien, la Plaine
d'amour située au nord de la ville et garnie d'arbres, un lieu
commode et agréable pour la manœuvre durant toute la
saison d'été.
Du reste, le léger travail indiquéserait une occupation
d'essai pour la jeunesse militaire destinée se rendre un jour
au camp des grandes manoeuvres.
Mais indépendamment de ces avantages il en existe d'autres
plus importants encoresi l'on veut se donner la peine de
comparer l'étendue de la Plaine d'amour avec l'étendue de
la Grande-Place, la plus vaste (après celle de sl-Nicolas
pays de Waes) de toute la Belgique et avec l'étendue de
l'esplanade devant la grande caserne.
La Plaine d'amour est dans sa direction de l'est l'ouest
60 mètres plus longue que la Grande-Place mesurée dans
toute sa longueur sur la même direction.
Cette plaine dans sa moindre largeur, c'est-à-dire de la
poterne centrale jusqu'à l'étroite ruelle conduisant la rue
d'Elverdinghe, offre une étendue égale la plus forte largeur
de la Grande-Place; cela sans compter la vaste étendue des
parties centrales des énormes bastions l'orient et l'occident
de cette plaine; maintenant en comparant l'esplanade la
Plaine d'amouron trouvera que la première est moindre en
longueur de 88 mètres que la deuxième tandis que pour la
largeur, celle de l'esplanade l'emporte sur celle de la plaine
au point le moins large de celle-ci. Mais il y a compensation
par la grande étendue des deux bastions de façon que la
Plaine d'amour considérée sous le rapport de l'étendue totale
de sa superficie, l'emporte considérablement sur l'étendue de
la superficie de l'esplanade.
Mais indépendamment de cette infériorité de l'esplanade
comparativement la plaine il existe d'autres grands défauts
dans celle-là qu'on ne rencontre pas dans celle-ci.
Ayant déjà signalé celui du manque total et immédiable
d'ombrage, il y a deux autres défauts de la dernière impor
tance.
La première résulte du pavé d'Ypres Poperinghe, qui
passant travers l'esplanade, expose continuellement des
malheurs pendant les exercices, par lesquels s'effarouchent
souvent les chevaux des cultivateurs et autres, dont ce pavé
est fréquenté presque sans interruption. Inconvénient égale
ment sans remède dont la Plaine d'amour est exempte.
L'autre défaut dérivé de la disposition de la superficie
et de la nature du sol de l'esplanada. Malgré les dépenses
considérables faites il y a 25 ans, pour exhausser cet empla
cement; maigre les moyens éminemment ingénieux employés
en dernier lieu pour l'assecher, il reste néanmoins certain
que pendant la saison humidecette esplanade sera aussi peu
praticable pour les manoeuvres, quelle l'est cet effet pendant
les chaleurs de l'été.
Au contraire le sol de la Plaine d'amour entièrement formé
de terres et gravois rapporté, (l'esplanade ne contient de gra
vois que vers la superficie du sol) ne pourra du moment que
le terrain sera nivelé, manquer d'être continuellement sec en
toute saison.
D un autre coté lorsqu'on fait attention que, il y a vingt-cinq
ans, on a construit une écluse propre recevoir l'écoulement
des eaux de cette plaine que cette écluse du reste eu bon état,
est néanmoins rendue totalement inutilevu que la rigole
qui y déversait les eaux de la plaine, se trouve entière
ment comblée on sera convaincuqu'en pratiquant une
nouvelle rigole la superficie du sol, auquel il suffirait de
donner une inclination imperceptible, la Plaine d'amour
pourrait être mieux que toute autre localité de cette ville,
tenue dans son état d'assechement complet.
D'après ces faits exacts, et irréfragables en tous points,
l'on pourra assurer que moyennant une dépense qui ne
s'élèverait pas la vingtième partie des sommes qui depuis
25 ans ont été employées l'esplanade; la ville d'Ypres
pourrait en moins d'un mois de tempset en occupant
seulement une douzaine de bons terrassiers se procurer un
champ d'exercices vaste et commode pouvant rivaliser en
beauté et utilité avec ses autres établissements militaires.
Et comme il sera indispensable de conserver trois, ou au
moins deux, des quatre rangées d'arbres dont la plaine est
actuellement garnie, puisque sans cela, la ville n'offrirait
plus d'endroit convenable pour l'exercice des miliciens durant
l'ardeur de l'été cette circonstance produira l'avantage de
fournir un lieu mixte, tantôt utile pour les exercices et
manoeuvres, et tantôt agréable comme spacieuse promenade
publique.
(par un VIEUX BOURGEOIS d'tPRES.)
Déclare