N» 2589. 26me année. INTÉRIEUR. Il est croire que les excès auxquels le parti libéral se porte depuis quelque temps ne sauraient avec justice être mis sur le compte de tous les libéraux sans excep tion. On peut regarder comme certain que les chefs remuants du mauvais libéralisme sont parvenus soit par leurs protestations hypocrites, soit par leurs invectives inces santes contre le parti modéré, enrôler sous leur drapeau une foule de gens inca pables de donner les mains leurs machi nations coupables. Pour dessiler les yeux ces hommes égarés nous avons jugé convenable de revenir sur les scandales de l'élection d'Ath. On verra par les détails que nous empruntons au Courrier de l'Es caut combien le pays serait malheureux si la faction libéràtre parvenait un jour saisir le pouvoir. On peut prédire hardi ment que ceux qui ne reculent point devant les moyens les plus infâmes, une fois ar rivés au but de leurs efforts, confisqueraient bientôt leur profit toutes nos libertés. Voici en abrégé l'article du journal que nous venons de nommer. Le parti maçonnique de Bruxelles at tachait le plus grand prix faire échouer l'honorable M. Dechamps. Les francs-ma çons de Tournay, de Mons, de Bruxelles et d'Audenaerde, après avoir exploité le district d'Ath par les quatre points cardi naux étaient débarqués en masse sur la Êlace pour pratiquer les électeurs ruraux, ne forte somme d'argent avait été en voyée de Bruxelles pour travailler l'élec tion. On avait ameuté la populace d'Ath en l'enivrant et en lui faisant accroire que tout ouvrier qui gagne dix sous par jour en devra payer un son curé, et en outre on avait fait arriver Basècles plusieurs chariots de tapageurs pour insulter et ou trager les électeurs du parti conservateur; en un mot ce n'est pas une lutte, c'est une orgie électorale qu'on avait organisée. A Ath la Grand'place était couverte d'hommes portant sur de longues perches des affiches contre M. Dechamps et l'on distribuait profusion toutes sortes d'é crits violents contre lui. M. Delecluse, père du candidat libéràtre et président du bu reau principal, fit si bien que l'élection ne commença qu'à onze heures et demie, c'est-à-dire, longtemps après l'heure in diquée. Lors du dépouillement du scrutin, chaque fois que le nom de M. Dechamps sortait de l'urne, il était accueilli par des hurlements, des vociférations et des blas phèmes. M. Delecluse, fils, avait obtenu la ma jorité dans les bureaux d'Ath et de Que- vaucamps. Alors la joie des franc-maçons ne put se contenir. Partout retentissaient des vociférations et des hurlements contre le clergé et les conservateurs. L'orsque l'on est venu annoncer au perron de l'Hô- tel-de-Ville le triomphe de M. Dechamps, ce fut comme un coup de foudre. Aussitôt les hurlements cessèrent. Les libéràtres étaient comme terrifiés. Mais bientôt leur passion se transformant en rage, ils se livrèrent tous les désordres imaginables. Des pierres furent jetées sur les électeurs des communes qui par leur fermeté avaient assuré le triomphe du candidat modéré. Tous les ecclésiastiques qui étaient venu remplir leurs devoirs de citoyens étaient insultés. Le curé de Moustier, assommé de coups et ses habits mis en pièces, fut poursuivi par ces assommeurs et dut se réfugier dans une maison pour ne pas être assassiné. En plusieurs lieux, la force ar mée dut intervenir pour empêcher des assassinats. Voilà la conduite de ces hommes qui ne parlent que de tolérance et de modéra- lion et qui regardent comme un crime d'être catholique, c'est-à-dire, de ne pas partager leur rage et leur exagération. Quel ordre, quelle tranquillité peut-on at tendre de ceux qui ont leur solde la calomnie et les assommeurs, et dont les maximes sont celles de 93, ni plus ni moins. Qu'on juge donc l'arbre par ses fruits et l'on verra ce que l'on devrait at tendre du triomphe de ces forcenés. L'acquisition de la maison de feu Mr De Coster, pour le collège S'-Vincent de Paul, a causé une vive sensation en ville. La sa tisfaction que les habitants en ont témoi gnée prouve toute leur sympathie pour cet établissement. Les bâtiments vastes et les jardins spacieux permettront Mr le prin cipal d'ouvrir un internat, désiré depuis longtemps. Osons aussi espérer que les vœux des yprois seront pleinement réa lisés par l'organisation déclassés spéciales pour les commençants, l'instar de la belle institution de S-Louis Bruges. Le local et les cours mettront les professeurs même de donner ces jeunes élèves un règlement et des soins particuliers. On s'abonne Ypres, Grand'- Flace, 34, ris-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Boyaume. PRIX. DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Pour Ypresfr. A Pour les autres localités A Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. 13 centimes par ligue. Les ré clames, SS centimes la ligne. 27 Juillet. Lundi dernier, vers deux heures de relevée, le nommé Leclercq, peintre de bâtiments, est tombé du haut d'une échelle qui atteignait presque la corniche de l'estaminet le Parnasse. La rupture d'une corde sons l'effort qu'il fesait pour attacher l'échelle une allonge a occasionné cette malheu reuse chute. Le corps de Leclercq ne présentait h l'extérieur aucune autre lésion que la foulure d'une main; mais l'infortuné est encore aujour d'hui en proie des douleurs internes tellement cruelles que ces jours ne paraissent pas hors de danger. Une enfant du meunier Louis Mavourt, âgée de 5 ans, a été tuée hier vers les 5 1/2 heures de relevée, par une des ailes du moulin, occupé par son père, (paroisse de S'-Pierre, Ypres, extra- muros). la tour de s'-jacques, A ypres. Quiconque éprouve le moindre amour du beau et respecte les témoignages du génie des anciens, se réjouit h la pensée que les magistrats en général ne demeurent point inaccessibles aux sollicitations de l'art, et que successivement on s'évertue h rétablir dans leur état primitif des monuments qu'un ignare mépris, que des mains sacrilèges avaient dénaturés. C'est ainsi que la décision de la fabrique de S'-Martin, d'après laquelle l'entrée latérale au transcept du midi sera restaurée, réclame une approbation absolue, et que tous les fonctionnaires qui coopéreront h cette œuvre, pourvu qu'elle ne laisse rien h désirerauront bien mérité de la patrie, parce que les souvenirs de nos pères forment un élément essentiel de notre nationalité.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1