On lit dans le Nouvelliste de Bruges
Mr Louis Van Caloen, avocat et bourg
mestre de Coolkerke, est décédé vendredi
en celte ville, la fleur de son âge et après
une longue et douloureuse maladie. La
mort prématurée de ce jeune homme, qui
donnait les plus grandes espérances sera
vivement senlie par les nombreux amis
que l'aménieté de son caractère et ses
mœurs douces lui avaient conciliés.
On écrit de Menin, 6 août
La nuit dernière des cordonniers de
Roulers qui se rendaient au marché de
Menin furent surpris par l'orage une
lieue de cette dernière ville. Ils gagnèrent
la hâle une chapelle qui se trouvait sur
leur chemin, s'y abritèrent et se mirent
prier. Tout-à-coup la foudre tomba avec
un fracas épouvantable, passa côté de la
chapelle et alla exercer sa fureur sur la
maison d'un meunier qu'elle consuma
complètement. Le feu a pris la caisse
d'une horloge. Les personnes de la maison
ont pu se sauver.
Aucun accident n'a troublé le service
funèbre du prince royal, malgré la foule
pressée qui remplissait la métropole et la
chaleur qui s'y faisait ressentir. Seulement
cette chaleur, devenue excessive par le
somptueux éclairage de toutes les parties
de l'église, a failli causer un accident. Les
trois cents cierges qui, outre les grands
candélabres, entouraient le catafalque, se
fondaient et se courbaient les uns sur les
autres, au risque d'enflammer les drape
ries qui le recouvraient. Dès qu'on s'est
aperçu de ce danger, des pompiers et des
hommes de service ont été chargés de sur
veiller attentivement, et il a fallu prendre
parti d'éteindre peu peu tous ces cierges.
(Moniteur parisien.)
Samedi la foudre est tombée sur la mai
son du sieur P. Senesael, meunier Moor-
slede. Le bâtiment et presque tous les
meubles et effets sont devenus la proie des
flammes. La perte est évaluée 9000 fr.
Rien n'était assuré.
On écrit de Valenciennes, 7 août
Hier samedi, quatre heures du matin,
une ordonnance a apporté l'affligeante
nouvelle qu'au village du Lieu-S'-Amand
quarante habitations étaient la proie des
flammes. On conçoit l'horreur d'un incen
die sur un point aussi élevé que Lieu-S-
Amand, et la suite d'une longue séche
resse qui n'a plus laissé d'eau dans les
abreuvoirs de la commune.
M. Boltin, substitut du procureur du roi,
M. Girard, juge d'instruction et le lieute
nant de gendarmerie se sont immédiate
ment transportés sur le lieu du sinistre.
On a déjà arrêté un individu qui se sauvait
derrière une grange.
P.-S. Voici les détails que nous avons
recueillis sur l'incendie de Lieu-SVAmand.
Le 5 août, 3 heures et demie du soir,
l'incendie s'est déclaré. Il était poussé par
un vent du sud assez violent. Malgré les
secours apportés de Bouchain de Douchy
une trentaine de maisons et autant de
granges remplies de récolles, ont été dé
truites en moins d'une heure. Plusieurs
meules de blé qui se trouvaient dans les
cours ont eu le même sort. Le feu a com
mencé par la grange de M. Sénéchal; de
là il a gagné rapidement les maisons voi
sines et l'autre côté de la rue.
D'après les renseignements les plus pré
cis, il paraîtrait que ce terrible sinistre a
été occasionné par l'imprudence d'un bat
teur en grange qui avait allumé sa pipe
dans l'air même. La gendarmerie et la
garnison de Bouchain, les ecclésiastiques,
les bourgeois, les paysans ont rivalisé de
zèle et de dévouement pour arrêter les
progrès de l'incendie qui laisse sans res
sources, sans pain, sans asile, plus de
quarante familles.
C'eût été un bonheur pour nous de constater
les progrès de l\Ir Fiers, qui a récemment obtenu
un premier prix de composition. 3 i académie de
Bruxelles.
Par quel fâcheux accident ne voyons nous pas
la toile que Mr Bôhin fils avait promise? Il impor
tait de pouvoir comparer deux jeunes paysagistes
que la ville protège et de les stimuler par leur ar
deur réciproque.
Ainsi, l'on s'en doute, l'exposition ne répond
pas a notre attente en ce qu'elle n'est pas complète.
Mais le regret de ce qui manque est bien vite ba
lancé par le mérite de ce qui s'y trouve. Tâchons
d'en rendre compte avec impartialité.
Les yeux sont frappés d'abord par les deux
grands tableaux de M' Bôhm, père le portrait
du Roi Léopold et le portrait de Marie-Thérèse.
Maintenant du moins nous avons pu contempler
ces productions dégagées des bimbeloteries d'une
exposition pour les pauvres et du tohu-bohu iné
vitable de l'atelier. Le fonds du tableau rappelle
celui de Winterhalter qui est un possession de sa
majesté le portrait en lui-inêine néanmoins ap
partient exclusivement a notre artiste. La toile
dn château représente le Roi en uniforme de cui
rassier; ici Sa Majesté est en grand costume. La
pose, qu'on y fasse attention, est corrigée sous plu
sieurs rapports. L'idée de faire ressortir davantage
le bras droit est extrêmement heureux. Il nous a
été rapporté, et nous aimons d'en prendre acte
que la réussite de notre concitoyen lui a valu l'ap
probation de tous ceux qui ont vu son œuvre au
palais, et les éloges flatteurs du Roi lui-même.
Nous avons déjà parlé de la Marie-Thérèse.
Ajoutons que plus nous la regardons et plus nous
sommes forcés de l'admirer. L'administration des
hospices aurait dû voter l'achat d'un cadre conve
nable a la toile et permettre qu'elle fût exposée h
Bruxelles. C'eût été faire sortir au tableau tout son
effet et accorder a l'auteur une récompense digne
de son talent.
II n'est pas possible de se le dissimuler, l'absence
de Mr Bôhm pendant quelques mois l'a complète
ment métamorphosé. Ses allures sont devenues
libres et hardies il ne perd plus son temps biai
ser les obstacles ou a les vaincre péniblement; non,
ils les renverse et s'en joue, on plus tôt il ne con
naît plus d'obstacles. Son dessin est correct, souple
et harmonieux sa manière de peindre est décidée
et large; il fond délicieusement les couleurs. Ces
immenses progrès sont établis en outre par plu
sieurs portraits sur de plus petites proportions.
Ceux de Mr et de Mm° Duhayon-Brunfaut méri
tent surtout l'attention.
Quelques portraits de M* Dclbeke, qui a été l'élè
ve de Bôhm père après avoir obtenu les trois ie"
prix h notre académie, prouvent que cet artiste s'a
bandonne entièrement h ses dispositions naturelles
et sont de nature faire augurer un bel avenir. Ce
jeune homme, h ce qui parait, n'est jamais allé
consulter les chef-d'œuvre de nos maîtres et sa
touche décèle en lui une étincelle du génie de
Rembrandt. Sa manière est large et ne semble
pouvoir s'adapter qu'aux grandes proportions le
tableau de famille de M"" Thibaut est bien fait;
quant aux petits portraits, quoique leur embu ne
permette pas d'en juger sûrement, nous croyons
pouvoir dire que la teinte rouge y domine beau
coup trop,
La copie d'un tableau de Rnbens par Mr Ed
mond Venue dénote de très-bonnes qualités;
quelques détails sont irréprochables; et l'une des
têtes est d'une admirable beauté.
M' Rnffiaen a exposé une copie d'après Koeloeh
et deux compositions. Il y a de Mr Bôhm, jeune,
deux vues des environs de Paris.
On s'arrête volontiers devant le dessin d'un
bas-relief par Mr Bôhin, fi ère; nous invitons cet
artiste a l'envoyer a l'exposition de Bruxelles.
Il y a plusieurs dessins, plusieurs gouaches de
Bouille!qui laissent entrevoir qu'après une ap
plication plus assidue, nous serons obligés de lui
donner des éloges.
Nous conseillons a tout curieux de ne pas quitter
la salle avant d'avoir donné un coup d'œil au
rieur An Mr V. D. B. Ce charmant petit tableau
excite inévitablement un accès de la plus cordiale
gaieté.
S'il est vrai que M' Bçhm, père, a fait un dessin
exact de la façade restaurée Au trariscept du midi
de l'église de Sl-Martin, nous engageons vivement
cet aitiste, aussi modeste qu'intelligent, h le sou
mettre au jugement du public qtri visitera notre
exposition.
Finissons en exprimant l'espoir que l'autorité
communale ouvrira annuellement un sallon et que
tous nos concitoyens qui se dévoueut aux arts
contribueront a l'embellir dans la mesure de leurs
forces respectives.
Nous le répétons, tous doivent y gagner. Et
celui qui craindrait d'épVouver le sentiment de son
infériorité nécessaire ou accidentelle ne tenterait
plus que des efforts inutiles il n'atteindrait jamais
a aucune distinction.