JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N<> 2595. 26me année. INTERIEUR. ÎPE3S, 17 AOÛT. La discussion du projet de loi sur l'ins truction primaire avance lentement. On aurait tort de s'en étouner, puisqu'une telle loi est de la dernière importance. Loin de les en blâmer, il faut savoir gré nos législateurs de la prudence et de la circonspection qu'ils montrent dans leurs débats. En agissant ainsi, ils prennent le seul chemin pour arriver la confection d'une loi, sinon parfaite, du moins satis faisante. Cette loi répondra-t-elle l'attente des hommes sages et modérés? Noirs avons avoué déjà que le projet de loi, tel qu'il a été élaboré, par la secliou centrale, nous semblait être assez défectueux. Aujour d'hui, après les débats auxquels il a don né lieu, nous reconnaissons volontiers que s'il obtient l'assentiment de la chambre, il est de nature produire plus de bien que nous ne l'avions cru d'abord. Nous ren dons hommage la franchise de M. le ministre Nothomb dans ses explications touchant la partie religieuse de l'instruc tion primaire. La religion et la morale sont tellement reconnues essentielles aux écoles de celte catégorie, que du moment qu'elles cessent d'y être enseignées con venablement, l'instituteur ne pourra plus compter sur la moindre subvention. Tel est le vœu de la loi, telle est la pensée bien expresse du gouvernement. Nous croyons donc que si la chambre persiste jusqu'au bout dans les sentiments dont elle a été animée jusqu'ici, la loi en dis cussion sera un véritable bienfait pour le pays. En attendant, nous ne balançons pas déclarer qu'après avoir admis la nécessité de l'intervention des ministres du culte dans les écoles primaires, quelques hom mes de parti se soucient fort peu d'être conséquents avec leurs principes. C'est une chose inconcevable que la défiance qu'ils montrent toute occasion contre une classe d'hommes très respectable. Cependant, qu'on le sache bien, si la loi sur l'instruction primaire est destinée peut-être ne point produire tout l'effet qu'on s'en est promis, quoi faudra-t-il l'attribuer? l'influence trop peu efficace du clergé dans les écoles communales. Espérons que la majorité de nos repré sentants comprendra cette vérité avant qu'il soit trop tard. La religion seule peut assurer le bonheur des Étals, en formant le cœur et l'esprit Je la jeunesse. Si, comme ailleurs, la régence ouvrait au public les sources en petit nombre que la ville renferme dans son sein; si elle fesait construire des citernes dans tous les grands bâtiments publics, elle ne se trou verait jamais dans la pénible nécessité de répandre, ce sujet, l'alarme parmi ses mandants. Presque tous les journaux signalent des malheurs produits par la négligence faire museler les chiens durant les fortes chaleurs. Un règlement cet égard existe en no tre ville il est nécessaire qu'on l'exécute rigoureusement. La saison se distingue par une séche resse extraordinaire dans son intensité et sa persistance. La ville est située sur un fonds marécageux, qui offre très-peu d'eau potable. Les viviers de Dickebusch et de Zillebeke sont les seuls réservoirs qui fournissent nos habitants. Depuis plusieurs semaines la partie de notre cité qui puise au vivier de Zillebeke n'a plus que de l'eau impure et puante; mainte nant le même vice infecte aussi l'eau du vivier de Dickebusch. Et hier le collège échevinal a fait publier une invitation aux habitants de ménager l'eau par le motif qu'il y a apparence de disette. Voilà une bien désolante nouvelle et qu'une régence devrait se mettre en mesure de ne jamais être forcée d'annoncer ses administrés. Non seulement l'eau est fétide, mais dans quelques jours il n'y en aura plus. Les maux qui peuvent résulter de ces tristes cir constances nous paraissent incalculables. Est-ce y remédier que d'engager avec froi deur et indifférence les intéressés épar gner une eau que sa qualité même ne fait que trop épargner; est-ce leur présenter des soulagements que de dire vous n'au rez incessamment plus d'eau, donc ne vous plaignez pas d'avoir de la mauvaise. Par arrêté royal du 9 août 1842, démis sion très-honorable est accordée, sur sa demande, Mr le chevalier Leclercq, admis faire valoir ses titres la pension de re traite, comme receveur de l'État. Ancien capitaine de l'empire, décoré de l'étoile impériale des braves depuis l'an 1809, cicatrisé par la guerre, monsieur Leclercq est la vérité un triste, mais un précieux et glorieux débris de la grande armée française de Russie depuis 1814, fonctionnaire civil fort entendu, très-mo déré, et plein d'excellents procédés envers tous les contribuables sans distinction, il laissera bien des regrets après lui. Lundi dernier, deux simples militaires se sont permis, pendant que le saint sacre ment passait devant eux en procession, dans la rue de Thourout, de se tenir dans une posture peu édifiante, et de ne pas se découvrir la tête, malgré l'invitation qui leur fut faite par une personne se trou vant près d'eux, ainsi que par monsieur le vicaire Charlier. Bien des personnes ont été scandalisées par ces deux recrues. Il est souhaiter que le commandant de la ville, ordonne tout militaire, qui n'est pas de service, de se découvrir la tête On s'abonne Ypres, Grand'- Place, SI, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Rojfa u trie. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4 Pris d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Il centimes par ligue. Les ré clames, SS centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE.

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