JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2597. 26me année. INTÉRIEUR. 7PE.3S, 24 AOÛT. Que faut-il penser des actes d'un corps communal, lorsque pour les défendre on a recours aux plus grossiers sophismes? As surément il faut en conclure ou que l'ad ministration est mauvaise, ou que celui qui prétend la justifier est bien maladroit. Le lecteur verra tantôt qu'il est même des cas, où l'un est l'autre peut être vrai eu même temps. Poussés bout par les attaques sans cesse renouvelées d'une feuille ultralibé rale de cette ville, nous avons cru qu'il ne nous était plus permis de nous taire. Dans une série d'articles, où nous croyons avoir constamment fait preuve de modéra tion, nous avons montré que les mauvais libéraux accusent tort les catholiques de viser au monopole de l'enseignement. Nous avons prouvé que si le désir de monopoliser l'instruction se trouve quelque part, les libéraux seuls l'ont manifesté jusqu'ici. Afin de rendre nos raisonnements plus clairs, nous avons examiné ce qui s'est passé en notre ville relativement l'ensei gnement moyen. Qu'est-il résulté de cet examen? Tous les hommes de bonne foi ont dû reconnaître, que nos conseillers communaux, en retirant tout subside au collège ecclésiastique, se sont faits les in struments d'un parti exclusif; qu'ils ont notoirement froissé la majorité de leurs administrés dans leurs intérêts les plus chers; qu'enfin ils ont foulé aux pieds des engagements sacrés et solennels. Après avoir gardé longtemps le silence, ladite feuille exagérée croit avoir trouvé enfin contre nous un argument sans répli que. Elle le tire du rejet d'un amendement l'art. 5 du projet de loi sur l'instruction primaire. M. Brabant, l'auteur de cette modification, non seulement voulait, d'ac cord avec le gouvernement, faire donner gratuitement l'instruction aux enfants pau vres dans les écoles communales, mais il proposait en outre d'accorder aux parents le droit de choisir une école leur gré. Le député de Namur prétendait par là rendre hommage au principe que tous les parents sans exception possèdent le droit inalié nable de diriger l'instruction de leurs en fants. La majorité a adopté l'art, présenté par le gouvernement, par lequel les pa rents pauvres, s'ils désirant pour leurs enfants une instruction gratuite, sont obli gés de les envoyer aux écoles communales. Que dira de ce vote, s'écrie d'un air de triomphe notre antagoniste, la béate feuille qui a élu son domicile Ypres de puis vingt-cinq ans? Aurait-elle pu deviner cela, elle qui a fait un emploi si distingué de la calomnie, l'égard de nos conseillers communaux, pour avoir refusé l'allocation d'un subside au collège épiscopal. Le cas est idetitique. La chambre n'a point voulu faire subsidier les écoles privées par les communes qui entretiennent un établisse ment d'instruction. Ce que nous dirons de ce vote? Eh bien! Nous dirons que la loi exige que l'école communale soit foncièrement morale et religieuse, et cela au point qu'elle devien dra école privée du moment que le con cours du clergé lui manquera. D'où il suit que les parents pauvres auront une garan tie suffisante pour la bonne éducation de leurs enfants. Par conséquent nous som mes loin de vouloir critiquer le vote en question, bien que nous rendions pleine justice aux vues élevées de M. Brabant. Mais qu'y a-t-il de commun entre le vote de la chambre et le refus de subsidier le collège S-Vincent de Paul? Le cas est identique, nous dit la feuille libérale. Nous croyons, au contraire, que le cas est tout différent. A qui fera-t-on accroire que notre collège communal ne laisse rien désirer sous le rapport moral et religieux? C'est donc de gaîté de cœur que tant de parents se sont cotisés pour soutenir le collège ecclésiastique, tout en payant une somme considérable dont on gratifie an nuellement le collège communal, dont ils ne veulent point? 11 faut convenir que cela ne parle guère en faveur de l'établisse ment, dont ladite feuille prend implicite ment la défense. A ne considérer donc que cette conduite des mombreux parents qui envoient leurs enfants au collège épis copal,'on a évidemment le droit d'affirmer que notre collège communal n'offre pas toutes les garanties désirables quant une éducation complètement religieuse. Dès lors l'identité, dont on veut se prévaloir, n'existe que dans l'imagination de la feuille libérale. Il nous répugne de revenir sur un sujet, qui nous met dans la nécessité de dire i^es choses peu agréables sans doute nos magistrats. Mais on voudra bien considérer qu'aujourd'hui, comme toujours, nous n'a vons fait qu'user du droit de légitime dé fense. Qu'ils s'en prennent au journal exagéré, si, en prétendant les louer, celui- ci ne parvient qu'à faire diminuer pour eux l'estime de tous les bons catholiques. Qu'ils engagent ce singulier apologiste cesser enfin sa polémique compromettante. Ce n'est pas la première fois, on le sait, qu'il joue le rôle de l'ours de la fable. Quant au ton plein de mépris et d'arro gance avec lequel notre adversaire nous interpelle, le public saura l'apprécier. Il est de mode chez certaines gens d'affecter une importance d'autant plus grande qu'on n'a rien de solide opposer ses contra dicteurs. On s'occupe de disposer l'ancienne Sal le échevinàje pour recevoir les ôbjels de science, <|rart et d'antiquité. La pièce est On s'abonne Apres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIE DE L'ADOEEEMEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro3® Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. 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