JOURNAL D'YPRES IT DE ['ARRONDISSEMENT.
r;
N« 2599.
26me année.
INTERIEUR.
7PB.SS, 31 AOÛT.
Bbuxelles, 30 AOUT.
CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS.
Séance du 26 août.
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Boyaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4
Pour les autres localités 4S©
Prix d'un numéro
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCBEDI
de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
41 centimes par ligue. Les ré
clames, SA centimes la ligne.
VÉB1TÉ ET JUSTICE.
Quiconque a suivi avec attention les récents
débats de la chambre, doit avouer, s'il est de bonne
foi, que la majorité est restée constamment a la
hauteur de la question importante, qu'il s'agissait
de résoudre. Nos représentants, k peu d'exceptions
près, ont compris que la loi sur l'instruction pri
maire n'avait rien de commun avec la politique.
L'opposition ne pouvait donc être reçue a l'exa
miner ou a la résoudre avec ces idées étroites de
défiance et de prévention que l'intérêt de parti
inspire, sans les excuser. Tous les hommes non
prévenus reconnaissent également que l'opinion
catholique a fait tous les sacrifices possibles par
esprit de conciliation.
Voici ce qu'on lit dans une feuille libérale,
l'Echo de Luxembourg Ce que la chambre
compte d'hommes modérés et respectés dans les
deux fractions de la chambre, s'accordent pour se
rapprocher en vue d'une bonne loi sur l'instruc
tion primaire. Puis il ajoute
Enfin les députés modérés de l'opinion libé
rale ont compris qu'il était temps de se détacher
de ces quelques hommes qui ont dominé la cham
bre dans ces derniers temps et qui ont compromis
par les exagérations de leurs plaintes et de leur
opposition la meilleure cause. Ce résultat, nous le
constatons avec plaisir; veuille Dieu que désor
mais on persiste dans cette voie.
Malheureusement tel n'est pas le langage de
tous les organes libéraux. Tant pis pour ceux qui
refusent de se rendre l'évidence. Leur aveugle
ment est trop volontaire pour qu'on puisse avec
succès entreprendre de le guérir.
Le 28 décembre i84o, le conseil communal
d'Ypres, ville éminemment catholique, essaya de
porter un coup mortel au collège S'-Vincent de
Paul. Il lui retira tout subside, comme on sait, et
même l'usage des bâtiments, sans lesquels l'exis
tence de ce collège paraissait dorénavant impos
sible.
Voici ce qui se passait dans ces derniers temps
a New-Yorck, en Amérique.
Conformément aux lois, il y avait (a New-
Yorck) des écoles publiques soutenues par la
régence au moyen des contributions pécuniaires,
et dans lesquelles selon les lois, on ne devait nul
lement parler de religion. Les catholiques en
souffraient beaucoup; car leurs enfants y puisaient
des sentiments très nuisibles... L'évêque.... accusa
auprès de la régence toutes les écoles publiques,
en général et en particulier. Il lui fallut aban
donner la ville (en grande partie protestante
pour quelque temps, k cause du soulèvement
de ses adversaires; mais k la première séance de
la grande cour, il se présenta sur les lieux et plaida
sa cause. Elle était simple et claire.... Il proposa
que les catholiques séparés de toutes les autres
sectes pussent établir eux-mêmes des écoles, di
sant qu'ils avaient pour cela les mêmes droits aux
subsides de la régence; qu'autrement la régence
devait affranchir tous les catholiques de la con
tribution pour les écoles, laquelle est très-élevée.
Après de nombreux bébats, la cause devint tou
jours plus claire, et le pieux évêque fut renvoyé
de bonne grâce; on reconnu^: la justice de ses
plaintes, et on lui accorda ce qu'il désirait. De
grandes écoles purement catholiques furent éta
blies et la régence acatholique y contribue pour
de fortes tommes. (1)
Que dira de ce fait la régence catholique d'Y-
res, qu'en dira surtout son malencontreux organe,
e Progrèsaurait-il pu deviner, qu'un peuple
de l'Amérique, k peine sorti de l'état sauvage,
serait venu faire la leçon de justice distributive et
de liberté k nos conseillers communaux. Aurait-il
pu soupçonner que ce peuple-modèle, comme on
se plaît k l'appeler, appréciateur impartial de la
liberté en tout et pour tous serait venu faire
bonne justice des sophisraes employés si largement
pour pallier le tort commis k Ypres envers les
catholiques contribuables et pétitionnaires.
Le cas cependant est au moins identique.
Une personne de cette ville s'est amusée, di
manche, lundi et mardi, a compter les hommes,
femmes et enfans, qui se rendaient k Poperingne
et aux environs, pour aider k cueillir le houblon;
elle nous assure que le nombre de ceux qui ont
pris passage par la porte de Bailleuls'élève k
4,858. Ce sont pour la plupart des ouvriers de
l'arrondissement de Courtrai; (2) ils traversent la
ville par bandes de^trente, cinquante, et même
de cent individus.
Un arrêté royal approuve provisoirement le rè
glement pour l'amélioration de la race chevaline
dans la province de Limbourg.
Par arrêté du 8 de ce mois, M. le ministre
des travaux publics a chargé M. Foret, ingénieur
(i) Journal historique de Liège, tome 9.
(3) La décadence de l'industrie liuière les force ce dé
placement.
de 2" classe de la direction des travaux du canal
de Zelzaete, sous la surveillance de M. l'ingénieur
en chef de Brock.
On nous assure que la convention entre la
Belgique et la France relativement au nouveau
mode k adopter pour la visite et l'acquit des droits
de douane, par suite de la jonction des chemins de
fer aux frontières des deux paysest définitive
ment arrêtée k la satisfaction mutuelle. On n'attend
plus que les ratifications des deux gouvernements.
M. Zoude présente le rapport de la commission sur la
pétition des marchands de drap et de laine de Verviers
qui Jctnandcal une protection douanière j< ur leur i-dest-
La commission en propose le renvoi MM. Ie3 ministres
de l'intérieur et des finances.
Ces conclusions sont adoptées.
L'ordre du jour appelle la suite de la discussion du
projet de loi sur l'enseignement primaire.
Art. 33. Le conseil communal pourra suspendre l'insti
tution pour un terme qui n'excedera pas trois mois, avec
ou sans privation de traitement. Le gouvernement sera
appelé statuer définitivement sur le maintien ou la ré
vocation de l'instituteur, sur l'avis des inspecteurs, le conseil
communal et l'instituteur entendus.
<c Le gouvernement pourra d'office suspendre ou révoquer
un instituteur communal en prenant l'avis des inspecteurs,
le conseil communal et l'instituteur entendus. Adopté.
Ait. 34. En cas de vacance d'une place d'instituteur,
soit par révocation, soit autrement, le conseil communal
sera tenu de procéder au remplacement dans les quarante
jours, sauf fixation par le gouvernement d'un délai plus
long. Passé le terme de 4o jours, ou le terme fixé par le
gouvernement, il sera procédé d'office par celui-ci la
nomination.
M. Fleussu. Que deviendront les instituteurs actuels?
M. le ministre de l intérieur. Us restent en place.
L'article est adopté.
On revient l'art, il. La nouvelle rédaction du ministre de
l'intérieur est ainsi conçue
Aucune école ne pourra observer ou conserver un
subside ou une allocation quelconque de la commune, de
la province ou de l'état, si l'autorité qui la dirige ne
consent la soumettre au régime de la présente loi.
<1 Les infractions aux dispositions légales sont constatées
soit par les inspecteurs civils, soit par les inspecteurs ec
clésiastiques. Elles sont portées la connaissance du gou
vernement par les rapports dont il est parlé aux articles
8 et 14.
11 Si ces rapports signalent des abus dans une école, le
ministre de l'intérieur en informe l'administration dirigeant
l'école, et use des moyens propres amener l'exécution
de la loi.
Lorsque les abus constatés constituent la non exécution
de l'une des conditions essentielles de la loiet que l'autorité
dirigeant l'école se refuse les faire cesserles subsides
communaux, provinciaux et de l'état, sont retirés par un
arrêté royal motivé et inséré au Moniteur.
M. Orts propose de rédiger ainsi le quatrième paragraphe
a Lorsque les abus sont constatés et reconnus par le gou
vernement, constituer la non-exécution de l'une des con
ditions essentielles de la loi et que l'autorité dirigeant
l'école se refuse les faire cesserles subsides communaux
provinciaux et de l'état, seront retirés par un arrêté royal
motivé et inséré au Moniteur, n