JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2600.
Samedi, 3 Septembre, 1842.
26me année.
INTERIEUR.
TFB.SS, 3 Septembre.
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 44, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT)
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4
Pour les autres localités 4SO
Pris d'un numéro
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le 8AMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
M 7 centimes par ligue. Les ré
clames, CS centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
La chambre des représentants vient de voter la
loi sur l'instruction primaire h la presqu'unani-
mité. De y5 votants, trois seulement ont donné
un vote négatif. Ce sont MM. Verhaegen, Del-
fosse et Savart-Martel.
Quel triste sujet de méditation pour notre jeune
confrère de la rue du Temple O parlement
belge Comment avez-vous pu vous laisser sé
duire jusqu'à voter une loi qui bientôt fera dis
paraître tout pouvoir civil? Les feuilles du parti
exalté, Y Observateur avec tous ses satellites,
n'ont-ils pas montré plus clair que le jour que
cette loi livrait le pays tout entier entre les mains
du clergé
Effectivement rien n'a manqué pour amener un
autre résultat ni les récriminations les plus scan
daleuses, ni les calomnies les plus misérables, ni
les attaques les plus puériles contre les hommes et
contre les choses. Il n'y avait pas assez d'injures
pour le ministère, pas assez de flétrissure pour la
majorité parlementaire, pas assez d'éloges pour les
hommes qui ont lutté force de scandales ou de
sophismes et d'arguties, contre le projet de loi.
La feuille parasite, mentionnée plus haut, qui
semble avoir pris pour mission de corrompre l'es
prit public en notre ville, peut se rendre le té
moignage de n'être pas restée en arrière. Les
débats dont la loi sur l'instruction a été l'objet,
lui ont fourni plus d'une occasion de lancer contre
ses adversaires des accusations aussi injustes que
violentes. Et si quelque chose pourra la consoler,
ce sera la conviction intime de n'avoir négligé
aucun moyen pour priver le pays d'une bonne loi
sur l'instruction primaire. Quant h la majorité,
dont elle insinuait assez clairement être l'organe,
et qui vient de lui jouer un si mauvais tour, eh
bien notre confrère s'en moquera, et tout sera dit.
Maintenant, le projet de loi que vient d'ac
cueillir une de nos chambres, répondra-t-il
l'attente de tous les hommes modérés? Nous l'es
pérons avec les honnêtes gens de diverses opinions
qui ont donné les mains a cet important projet.
Le texte de la loi porte la preuve irrécusable
des bonnes intentions de la majorité parlemen
taire. Mais, on ne sourait le nier, l'esprit de la
loi sera observé ou méconnu, en d'autres termes,
la loi produira des effets avantageux ou funestes,
suivant la manière dont l'application en sera faite.
Il est donc impossible de lui donner dès aujour
d'hui des éloges absolus et sans réserve. L'avenir
seul nous apprendra si notre espoir ne sera pas
déçu.
Nous gênons excessivement le Progrès. La
plume de ses rédacteurs ne saurait nous éviter.
Ce n'est pas qu'on réponde nos articles, qu'on
réfute notre argumentation si la volonté est
bonne, les moyens manquent. Les chanteurs du
journal clérophobe n'ont jamais appris et ne sau
ront d'ailleurs jamais qu'un seul air Nous
n attaquons pas la religion les ministres du
catholicisme sont des ambitieux qu'ils s'en
ferment dans leurs églises nous seuls l'en
seignement et les élections. Voilà le thème que,
depuis le 1er Mai i84i, le Progrès développe
plus ou moins mal deux -«prises par semaine.
On ne s'étonne point dès lors que les rares lec
teurs ouvrent la bouche outre mesure et laissent
tomber la feuille la vue de la première ligne.
Et cependant les zélés et désintéressés rédacteurs
ne se rébutent en aucune façon; constamment ils re
viennent la charge ils n'y gagnent rienc'est
vrai mais aussi ils n'ont rien y perdre. La loge
fournit quelques pièces de cinq francs; de pré
tendus libéraux qui par respect humain ne pren
nent pas la truelle complètent le fonds nécessaire;
et l'on prend du tabac outrance, et l'on se frappe
le front et l'on écrit tour de bras. Car après tout il
n'y a pas d'autre moyen, si toutefois il y en a, de
tenir tête au parti qu'on appelle; démolisseur de
nos droits et de nos libertés. La mission n'est-elle
F as séduisante et honorable! La seule diversion que
Ecrevisse offre ses gobe-mouches consiste
lancer, de temps autre un coup de patte qui frap
pe l'air au lieu d'atteindre le Propagateur. Ci-
devant nous étions honoré de la qualificatiou de
feuille d'annonces aujourd'hui on allonge le
titre dont on nous gratifie. C'est la béate feuille
que le public laisse végéter en ville depuis
vingt cinq ans. D'où vieDt cette différence? Nous
le disons sans détour c'est que d'abord nous
n'avions froissé que le journal et qu'ensuite nous
avons eu l'outrecuidance de uous attaquer au
rédacteur en chef. Ceux qui nous lisent n'ont pas
oublié l'article sur la distribution des prix aux
élèves du collège communal eh bien, voilà le
nœud de la question. Depuis que nous avons im
primé ces mots M' le professeur Navez a
essayé au moins de présenter le panégyrique
c'est son expressiondu collège communal.
Quoiqu'il se soit confondu en excusesnous
croyons qu'il était peu convenable et surtout
fort périlleux d'entreprendre une pareille tâ
che. Sans taxer de charlatanisme.......... Au
surplus quand on a foi dans ses acteson ne
les vante point l'approbation vient spontané
ment et justement leur rencontre. Nous
avons mérité de la part du Progrès une nouvelle
recrudescence de politesse et de courtoisie.
Aucune occasion n'est manquée de nous adresser
quelque épithète que, sans doute, l'on croit nous
être bien désagréable. Et quand cela serait, n'au
rions nous pas de quoi nous consoler dans les accès
de dépit qui transportent les vains lutteurs du
Progrès, nos observations les plus simple se tles
plus naturelles. Quoi par exemple de plus amusant
que l'idée de renvoyer au collège Saint-Vincent
les parole* ci-dessus répétées que nous avions
si justement appliquées au collège communal.
- Cette rétorsion est si outrageusement maladroite
qu'elle a dû faire pouffer de rire ceux qui ne
savent point ce que c'est que l'esprit. Quoi de
plus divertissant encore que cette frappante ana
logie entre le dernier article de fonds du Progrès
et le discours d'apparat du professeur Navez.
Même tactique et même style. Loin de nous la
pensée qu'une seule et même personne ait écrit
l'article et le discours. Qu'on juge. Disons seu
lement que les libéraux semblent affecter en po
litique comme en enseignement le plus impertur
bable des empirismes. Ils travaillent des pieds et
des mains pour exclure les ecclésiastiques de l'en
seignement; ils craignent leur concurrence comme
la mort; ils se font exclusivement subsidier par la
commune et par l'état pour ne pas être écrasés; et
ils osent proclamer qu'ils ont la confiance des
fiarents, que chez eux l'enseignement a pour base
a religion, que chez eux seuls il est convenable et
solide. Ils se défient des électeurs campagnards et
demandent la réforme électorale; ils ne sont ja
mais parvenus faire élire leurs candidats aux
chambres; ils tremblent pour les élections com
munales qui s'approchent; et ils crient au dessus
des toits qu'ils n'ont cessé d'être appuyés par la
majorité de la nation.
En vérité, les faux libéraux, ou au moins les
rédacteurs du Progrès, sont frappés d'aliénation
mentale. Leur conduite porte les symptômes
d'une monomanie caractérisée.
La chrysographie ou écriture en lettres d'or
métallique était connue des anciens. Cet art ma
gnifique, le dernier efforcé la calligs^iphie poussée
point de/fph Ijtxe, se "pèfdit dans le
r~j -n âge. Dons ces/derniers temps, oi\, côté de
uopveMes conqwVeslîuon he fleglige rien
pourretrcmver <:<dle|^d'out'l'oubli aVajVfait perdre
la trace, il fallgityaprt^a restauration de la peiu-