JOURNAL D APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N<> 2603. Mercredi, 14 Septembre, 1842. 26me année. vérité et justice. 7PESS, 14 Septembre. On s'abonne Ypres, Grand'- Place *4, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE l'ABOÏSEMEST, par trimestre, Pour Ypresfr. 4—4M Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro «O Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES lAKEHTlOAS. 4 centimes par ligue. Les ré clames, *4 centimes la ligne. Sous la plume des rédacteurs du Progrès les injures se changent pour nous en éloges. Aussi longtemps que ce journal s'appliquera couvrir la religion de ridicule et h professer, en matière politique, les idées exclusives et les doctrines forcenées de VObservateur, dont il est le servile copiste, nous serons très peu honorés de nous trouver d'accord avec lui et de nous attirer ses sympathies. Nous aimons la modération et l'ordre avant tout et ces deux choses le Progrès ne les connaît pas. Mais si nous renonçons volontiers h l'amitié de ce journal aussi longtemps qu'il persé vère dans ses écarts actuels, nous ne pouvons nous empêcher de signaler la mauvaise foi, et le style grossier avec les quels il nous attaque. A l'entendre nous sommes une feuille cléricale(expression empruntée au dictionnaire de VObservateur) et par ce mot, notre adversaire veut dire que nous ne nous occupons que des intérêts de la religion et de la morale. Nous nous ferons toujoarç gloire de défendre ces intérêts sacrés, que nous con sidérons comme la sauvegarde de la société civile et de la félicité publique mais les intérêts sociaux font aussi directement l'objet de notre mars/jn et de nos méditations. En politique, nous attéLu^ient ik système de modération, adopté par défendons a phçmbres, et aussi par la grande la majorité des -, *Mhes intérêts matériels du pays, majorité du pays t -, ^«>nt pas oubliés dans notre ceux de la ville ne ^u®yire valoir les succès ob- feuille; nous aimons a L<uat^dans les arts ou les tenus par nos compatriote.,;^,^ aucun ra t sciences. Or tous ces objets "V c»est-h-dire avec avec le parti soi-disant clérical, Njd&g po]itiques les intérêts de la religion et des tfauvaise f- modérées. Le Progrès est donc de lr>nvfeuj]|e jang lorsqu'il résume la direction de notre i cette expression banale feuille cléricalt e„_ Son style est habituellement parsemé d c*vT sion que l'on n'entend guère que dans les cab./X s la béate feuille, le cynisme de la feuille d nonces ses injures, qui ne sauraient epuis£I le mépris de MM. du Progrès..-. oila les^ locutions, entre mille autres, que la politesse des rédacteurs a su créer n'est-ce pas elle qu'il appartient de donner des leçons de littérature h nos correspondants? Les rédacteurs du Progrès en sont encore a leur alphabet politique; ils nous demandent gra vement, pourquoi nous n'admettons pas parmi les électeurs "les habitants des villes, qui payent l'État la somme de 35 fr. payée par les électeurs des campagnes. D'abord nous n'admettonsni ne rejettons personne; ensuite, nous disons que la. somme payée par l'électeur ne constitue pas plus son droit, que la somme d'intelligence supérieure, dont il pourrait se croire doué. Le cens électoral est une règle adoptée par le congrès pour repartir le droit électoral sur toute la population, dans une proportion convenable. Si on avait pris pour règle la population et compte les tetes des habitants, les villes auraient bien moins d'électeursqu'elle n'en ont aujourd'hui si on avait pris pour règle in- les professions libérales, les diplômes d'avocat, ou l'impôt pur et simple, on aurait consacré la domi nation absolue des villes snr les campagnes, et privé les quatre cinquièmes de la population de droits électoraux. Le congrès n'a voulu consacrer ni la domination absolue des villes, ni la domina tion absolue des campagnes, mais établir un juste équilibre dans l'exercice des droits électoraux et h cet effet, il a choisi comme règle d'application le cens relatifs la population. Maintenant la pro portion ne plaît pas au ProgrèsEh bien, il a cela de commun avec les exaltés-exclusifs, par tisans quand même d'une réforme électorale, que tous les hommes modérés ont condamnée depuis qu'elle a été publiquement rêvée par des esprits inquiets, qui ne désirent que bouleversements et révolutions politiques. Le Progrès se montre donc toujours fidèle écho des utopies ridicules de cette fraction politique, qui ne trouve dans la population ni approbationni sympathieet qui se consume en déclamation* vaines et creuses, sans procurer aucun bien au pays, ni obtenir aucun résultat pratique. Le journal EE rilUlMCAïCltt la Feuille de la rue du Templeson amie la façon de Barbari. MADAME Votre lettre du n° i43 implique contradiction avec votre article du n° ijs on ne s'occupe jamais de ceux que l'on méprise. Mais puisque vous avez demandé la permission de vous adresser nousqu'il nous soit permis notre tour de nous adresser vous. L'âge ne dispense point de la politesse; et le Propagateur aura l'avantage de se conformer aux rè gles de la courtoisie sans tomber dans l'absurde, vu qu'il n'a jamais éprouvé du mépris, ni même de la haine, pour ceux qui le poursuivent de leurs insultes, et de leurs im précations. Si des observations justes pouvaient arriver du camp en nemi vous n'hésiteriez pas en proliter. Mais la jeunesse qui se pose en aristarque de la vieillesse, n'est-ce pas le comble de la vanité, de la sottise et du charlatanisme?(i) L'humanité, Madame, pourrait nous faire prendre des informations sur votre santé les. égards particuliers que votre état inspire nous en détournent. Comme toutes les personnes, qui sont atteintes d'un mal inné et incurable, qui dépérissent vue d'œil, vous vous aveuglez sur votre triste et misérable position il y aurait de la cruauté vous distraire de la quiétude, qui vous vaudra peut-être quelques jours de plus, par des interrogations indiscrètes et affligeantes. Mais consolez-vous, ma bonne dame, songez que tous ce3 maux sout une conséquence nécessaire des efforts lalio- Weux qui vous ont mise au monde. Consolez-vous encore ei\apprenant que votre ami, le Propagateurse porte merVeille, qu'il est encore plein de vie et de vigueur, qu'il *end de l'embonpoint (a), qu'il marche grands pas, qu'il se\approchc chaque jour du but qu'il désire attein dre, en un mot qu'il justifie pleinement le nom que ses parrains lui ont donné le jour de sa naissance. Vous ne m'aimez pas beaucoup, Madame, je le conçois. Une personne même désintéressée ;3), ne peut voir de bon oeil un rival qui l'empêche de faire fortune, qui va jusqu'à la ruiner par une concurrence invincible. Mais je crois de voir vous le dire frmehement, vous avez été maladroite (I) Cela ne s'appliqi'M'0"11 au chef du triumvirat rédac teur du ProgrèsNote de l'Editeur. (2l Le Progrès dira ne notre végétation se développe. V Note de l'Éditeur. (3\ £eia n'est pas dit pour le rédacteur en chef du Progrès. Note de l'Éditeur. dans l'expression de votre mécontentement, je dirai même de votre dépit, car vous êtes si susceptible qu'il n'y a pas moyen de ne pas vous offenser. En effet, avant votre ap parition j'étais fort peu connu vos attaques m'ont fait connaître davantage; on s'est demandé quel est donc ce journal? On a voulu le lire, on l'a lu, et le publie qui protège le calomnié contre le colomniateur m'a pris sous sa sauvegarde. Le ridicule tue, Madame, mais on est fort quand on a les rieurs pour soi aussi vous n'y résisterez pas longtemps et si le public se rappelle les exploits de l'illustre chevalier de la Manche, c'est sans doute lorsqu'il entend le panégyrique du collège communal ou qu'il par court en baillant les élucubrations du Progrès. Et puis vous avez le taleut de vous énoncer d'une façon si bizarre, que le public a dû créer un mot tout-à-fait neuf, une métaphore tout-à-fait pittoresque, pour qualitier vos discoursOn appelle cela des pâtés! Quand on se rencontre et que l'on ne sait que se dire, on se demande que nous a servi la minable fricoteuse de la rue du Temple? Un paté la crème répond un voisin, quaud Particle a été tolérable mais si vous avez eu un accès de colère il se hâte de répondre un paté la moutardeetc., etc., et puis on parle de la pluie et du beau temps et tout est dit. Vous avez enoore un autre défaut, ma chère Dame, mais ou vous le pardonne, en considération de la carrière que vous avez embrassée. Vous dites rarement la vérité et vous débitez très-souvent des mensonges. Vos abonnés sont vos bailleurs de fonds un professeur du collège communal n'est pas l'un de vos rédacteurs! Vous avez donné si peu de preuves de sincérité que nous ne croyons ni l'une, ni l'autre de ces assertions. Vous devriez être une magi cienne pour couvrir les frais de votre journal par le pro duit de vos abonnements. Et pour se convaincre que parmi les rédacteurs il se trouve au moins un professeur du collège communal il suffit d'avoir assisté la distribution des prix. Si nos articles en faveur du collège Sl-Vincent de Paul étaient rédigés par un ancien élève du collège communal, ils n'en auraient que plus de poids. Et où serait l'ingra titude? Le bien général ne doit-il pas être préféré l'in térêt de quelques hommes salariés par la commune? A l'avenir, jeune étourdie, évitez vous-même les défauts que vous me reprochez. Ne cherchez pas mes rédacteurs quand vous me faites un crime d'indiquer les vôtres, que, pour ne plus commettre d'erreur, nous appellerons les pâtissiers du Progrès Je crois en véritable ami devoir vous prévenir d'un mau vais tour qu'on vous a joué. Tout bête qu'il soit, je ne l'estime pas inférieur celui dont vous me dites avoir été victime (1). Un farceur a l'habitude de couper le titre du Propagateur et de le coller sur le titre du Progrés âfyrès cette opération, il présente la feuille tantôt l'un, tantôt l'autre des rédacteurs; il en résulte que le dindon de la farce se met écrire des extravagances contre les extravagances de ses collègues. De là ces disparates qui nous ont fait dire et nous font répéter les rédacteurs du progrès sont frappés d'aliénation mentale. Leur conduite porte les symp tômes d'une monomanie caractérisée Tâchez de trouver un bon médecin nous allons célébrer votre guérison, comme nous nous attristons de votre maladie. Je finis, ma chère Dame, en vous faisant remarquer que la compassion surtout m'a engagé vous écrire, que ma besogne ne me permettra pas d'ici longtemps de in'oc- cuper de vous. Continuez donc préparer vos pâtés vendez-les cher et en grand nombre, et croyez aux sen timents avec lesquels je suis et resterai toujours. Votre ami la façon de Barbari LE PBOP.ttiATFTR, journal d'Ypres et de VArrondissement, (a) (1) Malheureusement la chose a été impossible; eu dé pit de notre âge, nous ne portons pas des lunettes. Note de l'Éditeur. (2) Puisque le Progrès écrit Madame le Propagateuril faut espérer qu'on ne fera pas un grief au Propagateur d'avoir répondu Madame le Progrèset cela sans abdiquer le genre qui lui appartient.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1