No 2604.
26me année.
7FB.3S, 17 Septembre.
Depuis que la loi sur l'instruction pri
maire est votée, les organes du libéralisme
exalté gardent le plus profond silence; et
c'est en vérité ce qu'ils ont de mieux
faire, car le vote de cette loi leur a donné
tous le démenti le plus formel.
On se souvient encore de la chaleur avec
laquelle ces journaux combattaient l'am
bition du clergé envahisseur, qui allait
consacrer sa domination absolue par cette
loi nouvelle. On peignait sous les couleurs
les plus vives et les plus odieuses l'empire
prétendu des ministres de la religion, qu'u
ne chambre rétrograde allait honteuse
ment sanctionner. Eh bien, quand la
chambre est arrivée au vote, MM. Lebeau,
Rogier et Devaux, ces nouveaux coryphées
du parti exagéré, ont voté pour la loi. Ils
ont consacré la prétendue domination du
clergé; ou plutôt ils ont condamné bon gré
malgré les exagérations de leurs amis. Ils
auraient bien voulu repousser cette loi, non
qu'elle ne fût bonne, mais pour satisfaire
le dépit qui les ronge; ce mauvais vouloir
ils n'ont osé l'écouter ni le suivre, crainte
de se perdre jamais dans l'opinion pu
blique, et surtout dans l'opinion des libé
raux modérés, dont ils avaient espéré en
vain de se concilier le vote.
Applaudissons ce triomphe des opi
nions sages, et espérons que ce premier
pas fait vers la paix et la concorde, sera
suivi bientôt d'une conciliation parfaite.
Notre jeune concitoyen, Bohm fds, vient
d'envoyer de Paris, où il poursuit ses étu
des, la régence de cette ville, un tableau
qui constate d'immenses progrès. C'est
une vue des bords de l'Yvette vallée de Clie-
vreuse). Il est fâcheux que celte pièce n'ait
pas été notre exposition côté du travail
d'un autre concitoyen, Mr Roffiaen, qui a
choisi ses maîtres en Belgique. Mais enfin,
mieux vaut tard que jamais, d'autant plus
que, nous le voyons maintenant, la crainte
de la comparaison n'a dû être pour rieu
dans cette absence. Dès l'abord on s'aperçoi t
que M" Auguste Bohm s'exerce sous l'œil
d'artistesdu premier ordre et que lui-même
est favorisé du géniedela peinture. L'œuvre
ne porte aucune trace de labeur tout y
accuse facilité et richesse dans l'exécution.
Les arbres sont d'un fini admirable et ce
pendant ils n'ont pas été traités feuille par
feuille. L'air est mouvant et se nuance
aisément des teintes chaudes du soleil le
vant au masses vaporeuses que l'astre du
jour chasse devant lui r la voûte céleste
est transparente. Il règne parmi les cou
leurs en général une harmonie si parfaite
que les regards ne sont choqués par au
cun contraste désagréable. Enfin il y a
unité dans le sujet et les difficultés qui
naissent de ce point essentiel ont été com
plètement vaincues. La nature, il faut le
proclamer, est le maître des maîtres. Nous
félicitons Mr Auguste Bohm d'y avoir été
fidèle jusqu'ici et nous l'engageons ne
jamais s'en écarter. C'est le seul moyen
de mettre au jour des productions simples,
vraies, harmonieuses comme elle; c'est le
seul moyen d'éviter les ciiocs imaginaires
de coloris, les assemblages forcés d'acci
dents pris chez divers auteurs et non sai
sis dans la réalité; c'est le seul moyen de
ne pas faire plusieurs tableaux avec les
mêmes éléments disposés dans un autre
ordre; en un mot, c'est le seul moyen de
répandre sur les œuvres de l'art un rayon
de la vie universelle, d'y imprimer le ca
chet du véritable artiste.
Un journal, qui a l'habitude de calom
nier ceux qui ne pensent pas comme lui,
nous accuse de malveillance envers le
collège communal, parce que nous avons
dit qu'un professeur de cet établissement
appartient sa rédaction. Ce reproche
nous étonne. Il faut que notre antagoniste
ail conscience de sa mauvaise réputation
pour croire que la coopération ses tra
vaux peut compromettre ses amis. S'il
obtient la sympathie générale, comme il
l'assure, il doit être persuadé aussi qu'on
ne peut nuire quelqu'un en lui attribuant
une certaine part des travaux qu'il a en
trepris. Pour nous, nous ne croirons ja
mais que ce journal a voulu nuire un de
nos amis, s'il prétend tort ou raison,
que cet ami nous accorde sa coopération
active.
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Après. Le Propagateur paraît
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IXSERTIOAS.
4 9 centimes par ligue. Les ré
clames, S S centimes la ligne.
On s'abonne Après, Grand'-
Place, 84, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE E'AROXXEMEXT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4#0
Pour les autres localités 4SO
Prix d'un numéro «O
On écrit de Courtrai, i5 septembre
M. le baron et M"" la baronne de Rotschildt,
se rendant Francfort, accompagnés de leur fa
mille, arrivés hier a Courtrai, et descendus a Y Hô
tel de VAigle d'Orposte aux chevaux, se sont
remis en roule pour Liège, par le convoi du che-
vf fer d'une heure.
On écrit de Bruges, i4 septembre
Ce matin est entré dans notre bassin le sloop
belge Rapidecapitaine Fourny, venant de la
grande pêche du hareng, avec 36o tonnes harengs
salés.
Par arrêté royal du 10 septembre, une somme
de 6oo francs est accordée l'administration de la
commune de Lophem, pour être employée en fa
veur des enfants de la classe pauvre, dans le but
de procurer du travail et l'apprentissage d'un
métier.
Il est assez curieux, surtout pour nous autres
Belges, d'apprendre que, dans le voyage que S. M.
hollandais vient de faire incognito en Allemagne,
ce monarque a pris, selon le Handelsbladle titre
de comte de Hainaul graaj van Henegouwen.)
On écrit de Namur, i5 septembre
Nous apprenons avec douleur que des voleurs
se sont introduit hier après-midi dans l'église
Notre-Dame. Des détails nous manquent sur cette
criminelle violation du lieu saint, dont la nouvelle
a déjà ému tristement notre religieuse cité.
Bruxelles, 15 septembre.
L'état de M. le général Vandermeeren continue
h s'améliorer, et toute crainte est dissipée. Ce
n'est pas du typhus, mais d'une affection nerveuse
très-grave, que ce prisonnier est atteint. Depuis sa
condamnation le général n'est pas descendu une
seule fois dans la cour de la prison, et n'a quitté sa
chambre, que pour passer dans celle de son
compagnon de captivité Vandersmissen.
Nous apprenons que la citadelle de Bouillon
se trouve actuellement en état de recevoir des
prisonniers. Dès que l'état valétudinaire de M.
Vandermeeren le permettra, les quatre condamnés
pour la conspiration du 29 octobre seront immé
diatement transférés dans cette maison pour y subir
leur peine.
On lit dans le Commerce
Jeudi dernier. M. le comte de Buisseret sortit de
son château de Briendonck, avec son épouse, pour
se promener; ils dirigèrent leurs pas vers un
champ appartenant au père de Mme la comtesse et
situé sur la commune de Willebroeck; M. de
Buisseret s'approcha de trois individus qui chas
saient sur cette propriété, et leur demanda qui les
avait autorisés chasser sur ce terrain; aussitôt un
des chasseurs, le plus jeune, cria Chien de
Français, quand tu parleras flamand je te
répondrai.
Alors il prit son fusil dans les deux mains par le
canon au-dessus des batteries qui étaient armées,
il en asséna un coup de tontes ses forces dans
le côté de M. le comte de Buisseret, coup porté
avec tant de violence qui lui brisa une côte et le
renversa dans un sillon. M™* de Buisseret, effrayée
au dernier point, appela au secours. La victime de
ce guet-apens fut transportée au château, où M. le
docteur Van Berchem de Willebroeck lui prodi
gua ses soins, déclarant qu'il faudra au moins
quarante jours pour obtenir une guérison radicale