N0 2606. Samedi, 24 Septembre, 1842. 26me année.
7?ESS, 24 S eptembue.
L'union intime et sincère de tous les
cœurs vraiment belges, la fusion surtout
de ces deux grandes catégories d'hommes,
qui se disent libéraux et catholiques, sans
trop songer la signification réelle de ces
mots, a produit l'œuvre immense de notre
régénération politique, civile et religieuse.
Le pays marchait victorieusement la
conquête de toutes les richesses morales
et matérielles qu'un brillant avenir lui ré
servait. Mais ce qui était né de besoins
communs allait se détruire bientôt sous
l'influence de besoins personnels. L'am
bition, la cupidité diviseront-elles donc
éternellement les individus? Les deux mots
magiques, presqu'oubliés, ont de nouveau
paru sur deux bannières opposées. Le mi
nistère De Theux a servi de prétexte
quelques brailleurs voltairiens pour dres
ser des attaques continues et déloyales
contre les défenseurs du catholicisme. Ils
n'avaient pas assez de poumons pour crier
aux privilèges et aux impiètements du
clergé. Au ministère De Theux a succédé
le ministère Lebeau-Rogier. C'était une vé
ritable réaction les catholiques étaient
froissés dans leurs croyances et dans leurs
intérêts. La démarche du sénat, qui a es
suyé des critiques amères, était une
preuve irréfragable que ce qu'il y avait
de plus sage dans le pays partageait les
craintes fondées des catholiques. L'ornière
était tracée un système de bascule eut été
inévitable, si la haute prudence royale n'eût
suivi les avertissements de la première
chambre. Le ministère Nothomb est venu
placer son drapeau ei.tre les deux camps;
la modération a été sa divise. Les catho
liques ont été satisfaits; car ils ne veulent
point dominer sur leurs adversaires ce
qu'ils veulent, c'est que leurs adversaires
ne dominent point sur eux. Il n'en est pas
de même des libéraux; leurs projets con
sistent exclure les catholiques de tous
les emplois, de toutes les dignités; pri
ver les ministres catholiques de leur in
fluence nécessaire et légitime. Aussi tous
les moyens, quelque mauvais qu'ils fussent,
ont été mis en œuvre la dîme, la main
morte, l'inquisition, voilà les fantômes
qu'on évoquait pour agiter les masses. Une
guerre ouverte et acharnée a été soutenue
sans cesse et sans fin contre le ministère
actuel; et en dépit des embarras extrêmes
qu'on lui a suscités, il est parvenu rame
ner le calme et la tranquillité dans toutes
les classes de la société. Or, n'eût-il fait
que cela, il aurait encore bien mérité de
la patrie.
Notre violoniste éminent, Mr De Smits,
est venu visiter sa ville natale, après avoir
voyagé et obtenu d'honorables succès dans
la Suisse et dans une partie de la France.
Mr De Smits se propose, ce qui paraît,
de donner un concert le deux octobre.
A partir du 1er octobre prochain, il sera
publié Gand un nouveau journal flamand
sous le litre de Gazette van Vlaenderen. Il
paraîtra quatre fois par semaine et coûte
ra 5 fr. par trimestre franc de port.
La compagnie belge de colonisation
nous a adressé des renseignements et des
documents sur Guatemala.
Il en résulte que la compagnie a obtenu
la concession du port et du district de
S'-Thomas, ayant une étendue de 200
lieues quarrées;que le privilège exclusif
de la navigation vapeur a été accordé
sur la Montagua, ce qhi peut faitre naître
l'espérance de pouvoir un jour étendre
notre commerce au Mexique, au Chili, au
Pérou et toute la République de l'Amé
rique du sud; que pendant 20 ans, les
colons auront libre exportation et affran
chissement des impôts, et jouiront des
droits civils et politiques; que la pre
mière expédition ne se composera que de
2o familles au plus; etc.
Quand le rapport général de Mr le co
lonel De Puydt aura été mis sous nos yeux,
nous en communiquerons la substance
nos lecteurs.
Il paraît certain que, pour les élections
communales, Ypres sera réparti en trois
sections.
L'Espérance de Nancy publie l'extrait
suivant d'une lettre d'un jeune élève de la
marine française, datée de Smyrne, du 20
août 1842.
Partis de Toulon pour le Levant sur
la gabarre l'Expéditive, nous devions d'a
bord relâcher a Athènes, et je me faisais
déjà un plaisir de visiter les antiquités de
la Grèce, lorsque des ordres de l'amiral
vinrent changer notre destination. On nous
envoya Salonique, pour chercher un
sarcophage que l'on dit être d'un très grand
prix. Ce sarcophage a été donné au roi
des Français par le consul de Salonique;
il pèse environ dix mille kilogrammes, et
est en marbre blanc de Paros; sur ses
faces se trouve représenté le combat de
Thésée contre les Amazones quant son
origine, les opinions diffèrent; les uns veu
lent que ce travail soit dû au ciseau d'un
ancien maître athénien, les autres disent
que c'est romain. Nous avons eu d'assez
grandes peines il a fallu le déterrer et
traîner cette lourde masse jusqu'à la plage.
Nous allons maintenant aller Scala Nova
pour établir, près de l'ancienne Eplièse,
une commission de savans composée de
MM. Texier, archéologue, connu par ses
voyages en Orient; Clerget, architecte; et
Boulanger, peintre ces Messieurs doivent
fouiller dans les ruines d'un ancien temple
grec pour rapporter en France tous les
beaux morceaux d'architecture qu'ils ren
contreront suivant toutes les probabilités,
nous hivernerons dans le Levant non loin
d'eux pour leur rendre tous les services
dont ils viendraient avoir besoin....
Bruxelles, 22 septembre.
Le comte Yandermeere, dit un journal
de cette ville, a été péniblement éprou
vé depuis son incarcération. Il y a quel
ques mois peine, il a eu la douleur de
perdre sa vieille mère, sans avoir pu re
cevoir ses dernières paroles, ni lui fermer
les yeux; c'est sous les voûtes d'une prison
qu'il a célébré ses obsèques. Aujourd'hui,
le fils est menacé du sort de la mère.
Il serait digne et généreux, de la part
du gouvernement, de faire fléchir la ri
gueur des règles ordinaires devant une
pareille infortune. D'ailleurs, l'exception
que nous sollicitons en faveur du comte
Yandermeere, ne serait pas un fait nou
veau; refusera-t-on un condamné politi
que, ce que l'on a accordé des criminels
indignes de tout pitié?
L'état du général Yandermeere ne
s'est point amélioré. M. le curé de la Cha
pelle lui a encore rendu visite hier.
M. Jonkers (dit le grand-papa de
Bruxelles), âgé de 408 ans, tiendra son
estaminet au Singe d'Orrue de Flandre,
n° 109, pendant les quatre journées de
septembre.
On se rappelle que le sieur Garnier,
agent de la Société Générale Arlon, a
quitté furtivement cette ville, il y a quel
que temps, en laissant un déficit assez
considérable dans la caisse de la société,
et que, bientôt après sa disparition, on
répandit le bruit de sa mort. Nous appre
nons que le sieur Garnier a été arrêté
dernièrement Trêves etquel'exlradiction
a eu lieu, il est arrivé mardi Arlon.
Lundi, Molenbeek-Saint-Jean, en
creusant dans un champ, appartenant M.
Hellings-Janssens, entre les rues S'-Joseph
et du Presbytère, pour y jeter les fonda
tions d'une fabrique, l'on a extrait deux
squelettes humains assez bien conservés,
enterrés probablement pendant les der
nières guerres.
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 3') vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
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par trimestre,
Pour Ypresfr. 4—OO
Pour les autres localités a 4—SO
Pris d'un numéro O«O
vérité et justice.
tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur paraît
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
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IV centimes par ligue. Les ré
clames, >4 centimes la ligne.
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