JOURNAL D APRES ET DE L ARRONDISSEMENT. No 2607. Mercredi, 28 Septembre, 1842. 26me année. Il nous arrive, de temps en temps, des articles anonymes, avec prière de les in sérer dans notre Feuille. Pour éviter d'inutiles démarches, nous déclarons que le Propagateur ne publie que les articles signés par leur auteur. La signature demeurera inconnue, toutes les fois que l'éditeur voudra assumer la responsabilité de l'écrit. Les prétendus libéraux, les francs-ma çons eux-mêmes devront en convenir, le ministère Nothomb est l'expression la plus exacte de la grande majorité de la nation. Malgré les attaques de tous genres de la plus extravagante des minorités, le minis tère Nothomb a promené victorieusement son drapeau de conciliation travers une longue et pénible session législative. Les modifications la loi communale, qui assurent l'action du gouvernement, d'une part; et la loi sur l'enseignement primaire, qui consacre le principe du con cours de l'élément religieux, d'autre part; voilà évidemment des triomphes, tels que n'en a jamais obtenus aucun ministère précédent. Lorsqu'on considère que la discussion de cette dernière loi a rallié les suffrages de tous les libéraux raisonnables; que, dans les deux chambres, elle n'a rencon tré d'autre opposition que celle de MM. Verhaegen, Delfosse et Savart; il faut bien proclamer, moins d'être de la plus in signe mauvaise foi, que le ministère ac tuel se trouve en possession de la confiance de la nation entièije, si l'on en excepte une imperceptible minorité d'ambitieux, qui font de l'opposition, dans leur intérêt personnel, non en vue du bien-être général. La première des lois qui nous occupe recevra incessamment sa première appli cation. Nous avons tout lieu de croire que les élections amèneront aux conseils com munaux en général des hommes qui par tagent les intentions si hautement sanc tionnées par nos corps législatifs. Quant a la loi sur l'instruction primaire, citons les paroles suivantes de Mr De Pelichy Si vous voulez acquérir la confiance des parents, il faut que les instituteurs soient l'abri de tout reproche et que les écoles soient l'atmosphère de la mo- raie et de la religion. Si cela n'existait pas, voire loi n'atteindrait pas son but je me persuade donc que Mr le ministre s'appliquera faire des choix convena- blés, et puisqu'il a eu après tant de dé- lais, le courage de présenter la loi, j'espère qu'il aura le courage de la faire exécuter. Cela lui sera d'autant plus facile, que tout le monde est convaincu qu'aucune société ne peut exister, ne peut réussir, si les écoles primaires n'ont pas pour principe la morale et la religion. La loi sur l'instruction primaire, adop tée la presqu'unanimité par la chambre des représentants, n'a rencontré au sénat qu'une opposition insignifiante. Tous les sénateurs présents, au nombre de 36, l'ont adoptée leur tour après une discussion courte, la vérité, mais substantielle. Aussi la haute chambre n'a pas le bonheur de posséder dans son sein des Verhaegen, ou des Delfosse, ni des Savart-Martelce trio, pour lequel certains folliculaires pro fessent la plus hau» admiration. Nous croyons faire plaisir nos lecteurs en leur faisant connaître les réflexions pleines de justesse qui forment la conclu sion du travail de la commission chargée par le sénat d'examiner le projet de loi sur l'instruction primaire. (I) Avant de terminer ce rapport, dit M. Dellafaille, nous devons faire remarquer, que les effets de celte loi dépendront beau coup, pour ne pas dire entièrement, de l'esprit qui dirigera son exécution. Nous nous efforcerions en vain de satisfaire ce que réclament les besoins sociaux, si la pensée du législateur n'est pas sans cesse présente l'esprit de ceux qui doivent la traduire en faits, si les principes adoptés ne reçoivent pas une loyale application. Heureusement nous pouvons nourrir des espérances rassurantes sous ce rapport. Le gouvernement a bien compris sa mis sion, et il a recueilli ce premier fruit de sa sagesse, que des opinions différentes sur les moyens ont fini par se concilier, et que cette loi si difficile formuler, a pu réunir en dernière analyse la presqu'unanimité des suffrages de la chambre des représen tants. Nous pouvons espérer qu'accueillie dans le public avec faveur et confiance, elle en trouvera une exécution plus facile; qu'elle exercera des effets salutaires sur la civilisation actuelle et morale de la société et qu'elle paraîtra peut-être un jour digne des méditations de l'étranger. Ainsi, dans la pensée de la commission du sénat, la loi n'est pas une œuvre par faite, puisque tout dépendra de l'esprit qui dirigera son exécution. C'est une œu vre de conciliation, ou, si l'on veut, de transaction, dans laquelle l'opinion catho- lique a fait preuve de générosité. Cela est compris par tout ceux pour qui la morale et la religion ne sont point des mots vides de sens. Pour ne parler ici que d'une seule disposition de la loi, on sait que l'institu teur c'est l'école toute entière. Or, c'est l'autorité civile, et non l'autorité reli gieuse, qui doit nommer les maîtres; et si ceux-ci manquent leurs devoirs, ils se ront jugés en dernier ressort par le gou vernement. Il est donc évident que la loi sur l'ins truction primaire est loin de favoriser le clergé au détriment du pouvoir civil. Au contraire, pour trouver la loi satisfaisante, l'opinion catholique a besoin de mettre dans le gouvernement une confiance, qu'il peut mériter aujourd'hui, mais laquelle il n'aura peut-être aucun titre une autre époque. Quoi qu'il en soit, ladite loi consacre des principes excellents, et, si nous nous ex primons avec réserve, nous voulons uni quement prouver par là que nous ne nous faisons pas illusion sur la portée de la loi, et que par conséquent nous ne sommes point dupes des assertions mensongères de quelques hommes, qui trouvent au moins inutile l'influence de la religion sur la jeunesse. Ils assurent, il est vrai, tout le contraire. A les entendre, ils veulent non moins que nous, que l'instruction soit éminemment religieuse; mais il est impos sible de prendre leurs protestations au sérieux, puisque leurs écrits démentent constamment leurs paroles. Mr Fiers, de notre ville, élève de Geefs, vient de remporter le premier prix de sculpture Bruxelles. 11 y a très peu de temps que nous avons eu signaler d'autres succès de ce jeune homme plein d'espérance et d'avenir. La Société de Guillaume Tell est reve nue hier de Bruxelles. La Musique de la ville est allée sa rencontre jusqu'à la société de CUnion. De là le cortège s'est rendu solennellement au siège so cial, au Sallon d'Apollon. Nos arbalétriers ont fait preuve de beaucoup d'adresse au concours ouvert l'occasion des fêles de Septembre ils ont abattu cinq oi seaux supérieurs. Au surplus, la médaille de la plus belle tenue a été décernée la société de Guillaume Tell. Le Nain a fait fureur dans la capitale. On s'abonpe Ypres, Grand'- Place, 34, via-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX. DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4— Pour les autres localités 4 Prix d'un numéro O Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DE» INSERTIONS. 4 centimes par ligue. Les ré clames, SS centimes la ligne. vérité et justice. 7PB.ES, 28 Septembre. (i) La commission était composée de MM. le baron de Stassart, le comte de Baillet, Dumon-Dumortierle baron de MacarH. Dellafaillerapporteur. Au moment qu'on alloue 44 million* pour la construction de* chemins de fer et qu'on établit des Hunes dans presque toutes les dlreetlons, Il est étonnant qu'aucun député de la I landre-Oc- cldentale n'élève la vol» pour en deuiunder une,

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