26me année. 7?R3S, 1er Octobre. On nous écrit de Fumes - Depuis quelques temps le bruit était répandu ici que l'autorité ecclésiastique reconnaissait la nécessité de réintégrer comme paroisses quelques communes dont l'administration religieuse avait dû être abandonnée aux desservants des paroisses voisines. Le pays de Furnes en compte plusieurs qui ne conservaient plus qu'une administration civile séparée. Leurs égli ses tombent peu-à-peu en délabrement et les habitants sont forcés d'aller au loin par des chemins impraticables assister aux offices divins. Ces circonstances expliquent la vive satisfaction que cause dans nos en virons le rétablissement de la paroisse de Coxyde, et déjà, assure-t-on, l'évêque de Bruges destine ce poste W Focqueur, actuellement vicaire Merckem. Coxyde n'a plus de maison curiale, et l'église de vra recevoir de grandes restaurations si non être rebâtie neuf. Celte circonstance fait que les habitants de cette commune se réjouiront doublement de la nomination de Mr Focqueur qui possède une belle for tune et dont les dispositions généreuses sont bien connues ici. Nouvelliste Courtrai, 27 septembre. L'effroyable incendie qui, il y a neuf ou dix mois, au milieu de la nuit, dévora en quelques instans la ferme du sieur Yerheust, Bis- seghem, dans laquelle 22 vaches furent liltéralment rôties, laissa une impression d'autant plus pénible que la cause présu mée resta enveloppée de mystère et que des soupçons planèrent sur des personnes habitant la ferme même. Un individu arrêté pour vagabondage dans les environs d'Y- pres, vient de mettre fin aux doutes en se déclarant l'auteur involontaire de ce mal heur, ajoutant que depuis qu'il a appris que d'autres en furent injustement soup çonnés, il n'a plus joui d'un seul moment N" 2608. On s'abonne Ypre», Grand'- Place, *4» vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PHI* DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4—O# Pour les autres localités 4S® Prix d'un numéro Tost ee qui «onoerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MEBCBEBI de chaque semaine. PRIX DES IISERTIOIS. II centimes par ligne. Les ré clames, >4 centimes la ligne. L'état d'isolement où se trouvent aujourd'hui quelques champions des idées soi-disant libérales, au lieu de les faire rentrer en eux-mêmes, les a jetés dans d'étranges aberrations. Ils ne savent plus que déraisonner; et a voir la violence de leurs diatribes on se croirait dans un pays tout différent du nôtre. Après avoir avancé contre toute évidencequ'au moyen de la loi snr l'instruction primaire le clergé aura la direction exclusive de Henseignementon essaie de montrer comme quoi nos législateurs ont pris de travers un mot célèbre d'un écrivain français. M. Guizot a dit que F atmosphère de V école doit être religieuse. Fort bien, nous dit-on, mais veuillez bien remarquer la différence qui existe entre la position du clergé français et celle du clergé belge. Celui-ci est complètement indépen dant du pouvoir civil, tandis que l'autre est loin de jouir de la même liberté. Nous le savons mais s'ensuit-il que l'enseignement religieux n'est pas le même dans les deux pays? Que peut-on conclure de la contre l'intervention de notre clergé dans nos écoles, puisque vous n'ignorez pas que la loi ne lui attribue que la direction de la partie religieuse? Le plus ou moins de liberté dont le clergé jouit, soit ici, soit en France ou en Prusse, ne fait donc absolument rien la question; et quand on a recours h de tels arguments pour montrer les vices d'une loi, on peut dire assu rément, ou que cette loi est irréprochable, ou que ceux qui l'attaquent sont de bien pauvres lo giciens. Mais ce n'est pas d'aujourd'hui que les mau vaises passions faussent le jugement. Car c'est bien la haine du clergé, qui a fourni le grossier sophisme que dous venons de relever. C'est elle encore qui a tenu la plume lorsqu'on n'a pas rougi d'écrire les lignes suivantes, où l'exagé ration est poussée jusqu'au ridicule. Les services qu'il (le clergé belge) avait rendus a la cause de la révolution de septembre, ses intérêts, qui alors paraissaient intimement unis ceux du peuple, tels furent les motifs qui en i83o firent consacrer son indépendance absolue de l'état. Admirable générosité de la part des libé- j rauxquicomme on saitfurent constam- ment en minorité au Congrès!) On ne vou- I lut point prévoir les suites de cette dangereuse j disposition de la constitution. Que/le bonté!) On croyait a la sagesse du clergéque son ambition était satisfaite. Mais les intéiêts de cette caste ont toujours été distincts de ceux du reste de la société. Ils se firent bientôt jour. Le pouvoir civil s'est vu désarmé pour repousser ses prétentions. Pauvre pouvoir civil! Avec le succès ont grandi les projets dn clergé. Cest assez naturel!) Maintenant [écoutez!) nous en sommes arrivés a le voir en lutte ouverte avec la partie la plus éclairée de la nation c'est-à- direavec messieurs du Grand-Orient pour conquérir la haute direction du royaume et asseoir sa domination sur des bases stables. Voila les conséquences de la générosité (sic) et de la confiance du parti libéral. Il ne s'est point mis en garde contre les abus probables de n la part du clergé. Voilà, dirons-nous notre tour, jusqu'où peut mener la cléropbobie Voilà ce qui s'appelle res pecter le bon seDs; enfin, voilà cette tolérance tant vantée de nos ultralibéraux. Véracité et modération des libéraux exaltés. Né des intrigues du clergé, le cabinet des hommes d'affaires devait offrir en holocauste la faction cléricale nos libertés les plus précieuses. Les franchises communales détruitesl'enseigne ment primaire placé sous la direction d'une caste ennemie jurée de toute instructiontelles sont les preuves qu'il n'a point failli sa mission. (Progrès.) Nous extrayons de l'Ami de la Religion l'ar ticle suivant, dans lequel la loi sur l'instruction primaire est appréciée un peu plus sainement que par quelques soi-disant libéraux de notre pays. c'est du Nord, A présent, que nous vient lu lumière, disait le chef des philosophes du XVIIIe siècle, lorsque ses ballots de scepticisme et d'incrédulité lui reve naient par les courriers de l'ambassade russe, avec des ad ditions et des renforts. Ce n'est pas d'aussi loin que la lumière nous vient aujourd'hui du Nord c'est seulement de la Bel gique. Mais cette fois, ce n'est pas comme du temps de Voltaire et de Cathérine II la lumière qui nous vient de la Belgique est pure, beaucoup plus pure que la nôtre assurémeut, et fait le plus giand honneur l'esprit des hommes d'État dont elle émane. Seulement elle servira peu éclairer les nôtres. Elle n'entre probablement chez eux que comme dans des lanternes sourdes, d'où elle ne sor tira pas de longtemps Mais n'importe; ceux qui se plaisent espérer que des jours meilleurs naîtront en France pour la religion et l'in struction publiquesauront gré aux sages orateurs des chambres belges, des efforts qu'ils fout pour entretenir le feu sacré chez eux, et pour le rallumer chez les autres. C'est ainsi que les Dechamps, les Mérode, les Dumortier méritent d'être signalés l'estime et la reconnaissance des gens de bien de tous les pays, pour le vif intérêt et la noble énergie qu'ils apportent la défense de l'ordre moral, des principes conservateurs, et, en particulieurde l'enseignement religieux. Non-seulement ils ont l'esprit de ne pas s'efirayer des Jésuites, de la congrégation et du partl-prétre, comme les comédiens de la France révolu tionnaire affectent de s'en allarmer; mais ils ne voient de sécurité pour les États, de bonheur pour les peuples, d'ordre social possible, qu'avec un système d'éducation chrétienne, qu'avec un mode d'enseignement libre, où la concurrence ramènera tout sans effort vers l'instruction re ligieuse. Dans notre pays, on ne songe qu'à mettre toutes les influences morales au service du pouvoir, pour qu'elles lui aideut se soutenir et marcher. En Belgique, ou ne songe les faire servir qu'à retenir le peuple dans les bonnes voies, qu'à le rendre plus vertueux et meilleur. On a raison de trouver que cela répond mieux de lui que tous les autres systèmes, et qu'il n'est jamais plus difficile gouverner que dans les pays où il est le moins religieux. C'est évidemment ce que signifiait le mot du roi de Prusse, Frédéric II, quand il disait que, s'il avait des proviuces punir, il y mettrait des philosophes pour les conduire. Quoique la lumière qui nous vient du Nord, se soit éteinte d'avance en route, et qu'elle ne puisse nous servir de rien contre l'esprit irréligieux qui caractérise notre système d'instruction publique, nous n'en félicitons pas moins sincèrement les Belges, de ce que la corruption de nos idées ne les a point atteints, malgré la proximité du voisinage. Seulement, en voyant la liberté d'enseignement si près de nous, et l'éducation chrétieDue si appréciée, si honorée et si florissante parmi eux, la privation ne nous en est que plus sensible, le joug du monopole plus pesant, et le régime universitaire de M. Villemain plus humiliant et plus triste.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1