JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
No 2609.
Mereredi, 5 Octobre, 1842.
26me année.
Depuis quelques jours il n'est bruit que
d'un remaniement ministériel. La retraite
probable d'une partie de nos ministres a
donné naissance, comme on peut le penser,
une foule de commentaires. Quelques
organes de la presse en ont pris texte pour
attaquer les unionistes avec une nouvelle
ardeur. La dislocation du cabinet, selon
eux, ne serait rien moins qu'une éclatante
défaite pour ceux qui ont osé recueillir
l'héritage du ministère-modèle Lebeau-
Rogier. Ces hommes d'état se trouvent
enfin vengés des odieuses intrigues, dont
ils furent victimes en 1841.
Nous sommes loin de partager cette ma
nière de voir. Au contraire, nous croyons
la cause de l'union définitivement gagnée;
et, si une partie du cabinet se retire, le
pays ne subira pas de nouveau le joug in
supportable des hommes exclusifs.
Voici comment l'Ami de C Ordre répond
l'Observateurjournal anti-unioniste, au
sujet de la question ministérielle. Les sa
tellites de cette dernière feuille verront
dans la réplique du journal de Namur
qu'ils se sont un peu trop hâtés d'embou
cher la trompette de la victoire.
Ou s'abonne VppM^ Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chfez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PBIX DE L'tBOXSEMEXT,
par trimestre,
Pour Ypres fr. 4
Pour les autres localités 4
Prix d'un numéro tO
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur paraît
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES I.YSERTIOYS.
19 centimes par ligue. Les ré
clames, 95 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
TP^SS, 5 Octobre.
Pour le» élections communales, la ville est
divisée en trois sections. Nous avons ajouté a
notre précédent numéro un supplément qui indi
que les rues, le nombre des maisons, le nombre des
habitants et le nombre des électeurs appartenant a
cbacuue des sections.
La première section sera assemblée au Salon
cC Apollon, la deuxième a l'ancien Êvêché, la
troisième l'Hôtel de Pille.
Les Membres sortants sont
M. Tanderstlchelf de Maubus, bourgmestre.
M. Donny, échevin, qui d'ailleurs est aujourd'hui
conseiller provincial et membre de la députa-
tlon permanente.
M. Delanghe. propriétaire.
M. Iwelns-lbeslmpelpropriétaire.
ItrLambin notaire.
M. §maelenpropriétaire.
M. Vandermeersch, notaire.
!M. landenbogaerde. greffier au tribunal de fl™
Instance.
La première section élira deux conseillers, la
deuxième et la troisième en éliront chacune trois.
Les élections auront lieu le 25 de ce mois.
Nous l'avons antérieurement constaté, notre
jeune concitoyen, M. Edouard Fiers, a obtenu le
premier prix de la composition historique eu
sculpture, Bruxelles.
Comme il convenait, une ovation a été préparée
an lauréat. L'autorité communaleappréciant les
succès de son protégé et voulant le récompenser
pour le passé et l'encourager pour l'avenir, est
allée a sa rencontre, lui a fait un accueil empressé
et l'a solennellement introduit dans la ville qui
peut déjà se flatter de l'avoir vu naître dans son
sein.
Le cortège se composait d'une file de voitures
précédée de la musique et bordée de nos pompiers.
On s'est rendu d'abord a la salle bleue de la
Maison de Ville. Mr le bourgmestre a prononcé un
discours au oom de l'administration de notre
Académie.
C'est pour la première fois, a fait remarquer ce
magistratqu'un élève sorti de notre académie se
distingue d'une manière aussi éminente dans l'art
de la sculpture. Aussi l'administration éprouve-
t—elle une bien vive satisfaction en offrant a celui
dont les premièrs essais ont eu lieu sous ses
auspices une médaille comruémorative et d'en
couragement.
M. le Bourgmestre a également exprimé l'espé
rance, très fondée sans doute, que notre naissant
artiste ne s'endormira point sur des lauriers pré
coces, et qu'il marchera avec ardeur sur les pas
des grands hommes qui font la gloire de la Belgi
que tels que les Vanpoucke, les Calogne. les
Ceefs, etc.
M. Fiers portait deux médailles en or; l'une
constitue le prix obtenu, l'autre est la médaille
comme'morative de la ville de Bruxelles. Trois
salves d'applaudissements sincères ont éclaté lors
que la médaille d'encouragement de notre ville
a été remise au héros de la fête.
Le plus grand éloge que nous puissions donner
h M. Fiers est que la modestie la plus naturelle
ne parait point l'avoir quitté un instant. Quelque
chose d'ailleurs nous assure que l'orgueil n'a
heureusement pas encore pénétré dans cette orga
nisation favorisée de la nature c'est que M. Fiers
a dit qu'il aimerait de se perfectionner avant d'en
treprendre aucun travail pour sa ville natale.
Il y a alternativement k notre Académie de
dessin une grande distribution de prix et uue
distribution de prix d'émulation.
M. le bourgmestre a déclaré que cette dernière
solennité aurait lieu a l'occasion de l'entrée triom
phale d'un ancien élève.
Les prix consistent en livres d'étude concer
nant l'anatomie, le dessin linéaire, la perspective,
l'architecture et en beaux modèles Biographies
par Julien.
Voici les noms des élèves qui ont obtenu des
Priï-
Prix (ThonneurLouis Delbexe et Camille De Poorter.
Dessin d'après nature1er Benoit Dethoor; ame Désiré
Baratto.
Dessin d'après la bosse. 1er Auguste Bourry; 2me Be
noit Bouillet.
Dessin d'après l'estampe. Ier Jules Titecaj 2me Charles
Nuytteu.
Architecture1er Joseph Spilliaert; 2«e Auguste An-
gilles.
Composition selon programmePrix unique. Benoit
Dethoor.
Prix unique de proportion. Benoit Bouillet.
Prix unique d'anatomie. Benoit Dethoor.
Prix unique de perspective. Auguste Bourry.
Prix unique de géométrieBernard Glorieux.
Dessin linéaire. Ier Dezuttere; ame Couttrai.
Après la distribution des prix, le bourgmestre et
Jes membres de l'académie sont allés, en corps,
musique en tête, chez les parents de Fiers et leur
ont offert de justes félicitations. Il est impossible
de rendre l'impression qu'à produite cette tou
chante démarche. Une porte triomphale en verres
de couleur, un transparent qui représentait la
Sculptureet l'illumination du voisinage ont attiré
la foule vers le soir.
Nous allions oublier de dire que les compo-
sitions-par lesquelles Fiers a obtenu le premier
prix, sont i° La mort d'Abel, 2° Joseph et
Putiphar et 3° S'-Sébastien.
L'état-major et le dépôt du 1" régiment de
cuirassiers quittent la ville de Gand pour prendre
garnison k Ypres.
La nouvelle d'un reraauiement ministériel,
annoncée par notre correspondant de Bruxelles
comme devant être prochain, met tonte la presse
en émoi. On devaiï s'y attendre; mais ce que nous
n'avions pu prévoir, et ce que certesplus habile
que nous n'eût pas prévu, c'est que Y Observateur
trouverait dans le remaniement du cabinet une
victoirepour lui et pour les fauteurs de la
divisionune défaite pour les amis de
Y Union, un retour du pays vers les idées in
tronisées au pouvoir en i84o, et l'abandon du
système inauguré en i84i.
A l'entendre, les discours prononcés dernière
ment au Sénat sont comme des monuments expia
toires élevés par les membres de cette assemblée
k la mémoire du cabinet exclusif, une rétractation
solennelle quoique dissimulée de la fameuse adres
se Le Sénat abandonne le ministère qui est son
œuvre! Le cabinet Nothomb, malgré les longues
et brillantes destinées que lui promettait la presse
nationale, agonise, se meurt nous assistons a ses
funérailles.
L'Observateur se trompe; il confond k plaisir
deux choses entièreineut distinctes le principe
de YUnion que le cabinet actuel représente et
qu'il est parvenu a fkire triompher, et les hommes
qui composent aujourd'hui le ministère.
Le principe de YUnion reste, et nous l'espé
rons pour le bien du pays, il restera longtemps la
base de l'administration il n'y a donc point lieu
d'entonner des chants de victoire dans le camp du
libéralisme exclusif.
Le Séuat ne renie donc point son œuvre.
Qu'est-ce en effet qui représente dans le ministère
actuel les vœux exprimés dans l'adresse du Se'nat?
Il ne viendra dans l'idée k personne de dire que
ce sont les hommes, comme si le Sénat avait im
posé ou même indiqué k la couronne le choix de
ses conseillers le Sénat n'a eu en vue que le re
pos du pays; il a appelé de tous ses vœux YUnion
qui a créé et sauvé notre nationalité; voilk son
œuvre c'est son principe, et ce principe il ne le
renie point.
Aucua de «xtijx qui ont applaudi au program
me dcyffP j^o'fVc&ntae songe aujourd'hui k aban-
douqpr ce programmé^ quand il ep àgTBitt visible