EXTÉRIEUR. Bruxelles, 31 octobre. Par arrêté royal du 26 octobre, sont nommés chevaliers de l'ordre Léopold MM. Jacquand, Schron, Koekkoek, Bossuet, de Biefve, Jos. Geefs, Ph. Van Brée et Vanderbaert. Par arrêté royal du 26 octobre sont nommes chevaliers de l'ordre Léopold MM. Borchgraeve, Craninck, Graux, Raikem et Sauveur. L'un des gardiens de la prison des Petits- Carmes, faisant partie des cinq préposés au service de la nouvelle prison politique dans la citadelle de Bouillon, a reçu hier l'ordre de se rendre b sa destination. On peut donc s'attendre a y voir transférer bientôt MM. VandersmissenVanlaet- hem et Verpraet, car on ne saurait songer encore de sitôt au transport de M. Vandermeere. On ne peut que renouveler ici l'expression du regret qu'inspirent ces mesures d'une rigueur inutile. On écrit de Gand, 29 octobre Hier matin, une jeune béguine du Petit-Bégui nage s'est précipitée dans l'Escaut tout près de la caserne de cavalerie. Un brigadier de cuirassiers qui se trouvait sur le quai en ce moment, se précipita dans le fleuve au secours de cette mal heureuse jeune fille; après avoir lutté contre le courant il parvint b l'atteindre et b la ramener sur la rive, elle fut transportée dans la chambre d'un sous-officier de cuirassiers marié, où on lui prodigua tous les secours employés dans le cas d'aspbyxie par immersionmais toutes les ten tatives pour la rappeler b la vie furent inutiles. Cette religieuse n'était âgée que de 17 ans; on la disait atteinte d'aliénation mentale. On lit ce qui suit dans le Globe anglais qui nous arrive aujourd'hui. Nous ne saurions dire si les faits qu'il rapporte sont exacts Nous avons annoncé, il y a quelque temps, qu'un marchand de diamants étranger, nommé Wolff, avait été volé au théâtre de Druly-Lane; suivant sa déclaration, on lui aurait enlevé une boîte renfermant des diamants démontés pour une somme de 9 mille liv. sterl. La police mit aus sitôt tout son monde en campagne, mais ne put rien découvrir. Une série de circonstances por tèrent les autorités b révoquer en doute la vé racité de la déclaration de Wolffet de ses deux neveux. Léonard et Salomon Vogel, qui se trou vaient avec lui lorsque le prétendu vol aurait été commis; au jour assigné pour une entrevue entre les agents de la police et Wolff, on apprit que ce dernier était parti pour Bruxelles par Calais. Dans un interrogatoire, un des Vogel déclara que son oncle ne devait rien b personne, et que pour couvrir la perte énorme qu'il venait d'essuyer, il se verrait obligé de vendre une ligue de maisons qu'il possède b Bruxelles. La nouvelle du vol fit du bruit et amena au bureau de la police plusieurs des créanciers de Wolff, et on sut bientôt que celui-ci devait des sommes considérables b diverses personnes, tant en Angleterre que sur le continent. Un individu de Londres, auquel Wolff est redevable d'une somme de 1000 livres, le suivit b Bruxelles, où l'on prétend qu'il est parvenu b faire arrêter son débiteur. On assure que les deux Vogel sont également b Bruxelles. A l'appui du récit de la feuille anglaise, on nous assure que des visites domiciliaires ont été faites cette semaine chez les sieurs Wolff et Vogel, par la police de Bruxelles. Nous ne savons quel résultat elles ont amené. Ce qui paraît assez certain c'est qu'avant-hier le sieur Wolff a fait un ar rangement avec ses créanciers auxquels il paie 3o p. c. comptant et 20 p. c. b terme. Il donne en garantie du paiement les maisons qu'il pos sède b Bruxelles. Indépendant FRANCE. paris, 31 octobre. Le navire baleinier de 5oo tonneaux le Comte de Paris, capitaine Langlois, parti de Roche- fort au mois dç mars i84o, pour transporter des colons français b la nouvelle-Zélande, et y fonder la colonie d'Akarva, est entré en rivière de Bordeaux, ayant b bord quatorze passagers et dix-sept cents barils d'huile de baleine. Les nouvelles qu'il apporte de la colonie française sont, dit-on, satisfaisantes sous le double rap port de la prospérité et de l'état sanitaire. Il y a quelques jours on a pu rencontrer sur les boulevards un vieillard tout guilleret, tous jovial, qui marchait d'un pas assez ferme, en s'ap- puyant d'une main sur un fort bâton grossièrement taillé, et de l'autre sur l'épaule d'une jolie enfant de douze b treize ans. La fraîche et gracieuse fi gure de la petite fille et les mille sillons qui ridaient les joues du vieillard présentaient un beau et grave contraste; mais la même gaîté, la même insouciance se confondaient dans l'ex pression de ces deux visages entre lesquels l'in tervalle d'un siècle avait marqué de si frappantes dissemblances. Ce vieillard est un centenaire natif de Lille; il avait obtenu, il y b cinq ans, en raison de son grand âge, une pension qu'avait sollicitée pour lui une personne habitant Paris, et qui transmettait mensuellement b son protège de Lille le terme qui lui était remis de la part de la reine. Ce protecteur étant mort, le cen tenaire se vit tout-b-coup privé du secours qui le faisait vivre. Il écrivit b Paris; mais les réclama tions épistolaires ne sdnt pas toujours écoutées; le centenaire, impatient d'attendre, et trouvant qu'b son âge les jours, les moments ont leurs prix, se mit bravement en route pour Paris; il fit le voyage b pied, avec sou gros bâton et son arrière petite-fille. Arrivé dans la capitaleil ne voulut prendre aucun repos qu'il n'eût atteint le but de son voyage; les certificats dont il s'était muni abré gèrent les démarches nécessaires pour réussir; sa pension lui fut rendue, et aussitôt le joyeux cen tenaire, malgré ses cent cinq ans, reprit b pied le chemin de sa ville natale, ne voulant pas, dit-il, manger sa pension dans un autre lieu que celui où il a reçu la vie. Aujourd'hui ce jovial vieillard est arrivé b Lille, où son premier soin a été d'acquit ter les petites dettes qu'il avait contractées depuis la suppression de son revenu. On se rappelle la conversion extraordinaire de M. de Ratisbonne alors qu'il était banquier b Strasbourg. M. de Ratisbonne est actuellement au noviciat des PP. Jésuites b Toulouse. On publie en ce moment b Rome les relations circonstanciées de sa conversion. La personne qui a voulu nous communiquer celte nouvelle le tient de la bouche même de M. l'abbé Théodore de Ratisbonne frère du néophyte. Petites Affiches. On écrit de Gand, 27 octobre Un de nos bibliophiles ies plus distingués, M. Charlon, a été pendant son dernier séjour b Gand l'objet d'une mystification assez plaisante; on connaît la passiou de cet amateur pour les bibles de i456 et les incunables de Caxton; inconnus en Angleterre; or, un soir qu'il revenait las des recherches qu'il avait faites afin de les découvrir, une femme, gisant dans la rue, semblait affaissée sous le poids qui l'avait fait tomber; notre biblio phile qui, dans son amour, pour les éditions rares, n'avait pas oublié ce qu'il doit b l'humanité, tendit une main secourable b la pauvre femme; mais celle-ci lui remettant son paquet, joua des jambes le plus vîtement possible et laissa notre bibliophile possesseur d'uu petit garçon joufflu qui se mit b crier comme un enragé. Dire la stupeur qui se peignit sur la figure du savant, est chose impossible. Après avoir couru une partie de la nuit, M. Charlon n'a pu se débarrasser d'une trouvaille qui contrariait énormément son goût bien connu pour l'étude, et ce n'est que le lende main, après avoir rempli de nombreuses formalités, que notre amateur a pu placer son cadeau b la tour des orphelins. Le 5o courant, entre dix et onze heures du matin, pendant que Mr le curé de Moerkerke offi ciait, deux individus, se présentèrent b sa demeure et s'adressant b la servante, prétendirent lui remet te un paquet a l'adresse du pasteur; sur la réponse que celle-ci leur fit, que son maître était a l'église, ils s'emparèrent de cette femme, et lui firent ou vrir les armoirs, la menaçant de mort. Ils s'empa rèrent de l'argenterie et des espèces se montant a 2 ou 3oo fr., et ils s'échappèrent ensuite après avoir renfermé la femme précitée dans la cave. Ostende. On attend d'un jour b l'autre le navire belge Minerva, capitaine P. Baels, parti le 21 courant de Saint-Ubes pour Ostende, avec un chargement de sel et de fruits (oranges et citrons.) Le temps est plus calme depuis hier et la mer est moins houleuse. Nous n'avons heureusement appris aucun sinistre, quoique beaucoup de pê cheurs, entrés Lier, disent avoir vu flotter en mer nombre de débris. Une chaloupe a débarqué quel ques planches de sapin neuves, pêchées non loin de la côte. Presque toutes les chaloupes de pêche sorties mercredi après-midi sont entrées hier; quelques- unes ont éprouvé des avaries b leur gréement ou ustensiles de pêche. Le sloop belge Céréscapitaine Nefors,' parti avant-hier pour Londres, a dû rentrer le même jour, par suite du vent contraire. Hier le marché était abondamment fourni de poisson frais, b cause du grand nombre de chalou pes entrées b la fois. La plus grande partie de cette marchandise b été expédiée dans l'intérieur du pays, où notre poisson arrivera bientôt en abon dance, toutes les chaloupes étant prêtes b se livrer cette industrie. Un bateau de la Panne, près de Furnes, b ap- Eorté vendredi au marché d'Ostende beaucoup de areng frais, vendu b un prix assez élevé. On lit dans un journal de Marseille Une jeune fille, âgée de seize ans environ, parlant une langue inconnue, mais paraissant être Russe, est arrivée b Marseille le 2 de ce mois. Une lettre écrite par une dame de Valence (Drôme), b une de ses parentes de cette ville, b la date du 3o septembre dernier, fait connaître qu'après avoir perdu ses parents en-deça de Saint-Etienne; elle s'est dirigée sur Valence par le Vivarais, et qu'elle a été trouvée dans un champ aux Granges, exté nuée de fatigue et de faim. C'est la même dame qui l'a ainsi rencontrée qui l'a renvoyée b Marseille par un paquebot du Rhône. Cette intéressante personne, qui parle b peine quelques mots français, fait comprendre que, non loin de la frontière de Suisse, son père qui voyageait dans sa propre voiture traînée par deux chevaux qui lui appartenaient, et dans laquelle elle se trouvait avec lui, tandis que sa mère et deux domestiques femmes les précédaient b pied, aurait eu une rixe avec des hommes qui avaient entouré sa voiture, et dont l'un d'eux était armé d'un grand couteau que s'e'tant effrayée du danger que courait son père, elle se serait précipitée de la voiture et aurait pris la fuite b travers les champs; qu'après être sortie d'un évanouissement dans lequel elle était tombée, elle n'avait plus retrouvé ses parents et s'était mise en marche dans l'espoir de les rejoindre, et que c'est ainsi qu'elle est arrivée aux Granges, près de Valence, après plusieurs jours. Ce récit est fait avec beaucoup d'ingénuité et accompagné d'abondantes larmes il parait être l'expression de la plus exacte vérité. Cette fille ajoute qu'ils avaient quitté la Russie pour se rendre b Philippeville. Une seule chose a lieu d'étonner, c'est que les parents de cette malheureuse enfant n'aient fait aucune démarche pour la retrouver. Auraient-ils été assassinés? Le Sémaphore du 24 dit que les lettres écrites aux maires des diverses communes voisines de Valence, de Grenoble et de la frontière de Savoie, lui permettent d'espérer que le sort de l'infortunée Julia ne restera plus enveloppé de mystères. On lit dans le Sémaphore On vient enfin de découvrir la nation b laquelle appartient la jeune inconnue abandonnée b Mar seille et qui ne comprend aucune langue connue. C'est tout simplement une jeune Flamande de Mariakerke, qui s'est soustraite aux violences d'un commis-voyageur qui l'avait enlevée sous pré texte de lui faire voir l'Italie. C'est un matelot

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 2