No 2619.
26me année.
7PP.3S, 9 Novembre.
Sa Majesté aura fait hier l'ouverture des
chambres. On peut s'attendre de chaleu
reux et violents débats.
Pendant la précédente sessionil a été
impossible aux ultra-libéraux d'être mo
dérés et dignes dans leur opposition alors
le souvenir d'un grave désappointement
les travaillait encore.
Quelle sera leur conduite, aujourd'hui
qu'ils sont ivres du prétendu succès obtenu,
aux élections du 25 octobre; aujourd'hui
que les cris de victoire échappés leurs
journalistes de tous les étages ont plongé
le parti dans les égarements d'une fièvre
délirante?
La dîme et la main-morte ont déjà servi,
jusqu'à satiété, d'étoffe aux attaques turbu
lentes contre le ministère. Mr Verhaegen a
complètement usé ce moyen il faut croire
qu'il ne se donnera point le ridicule d'y
recourir de nouveau.
On invente, on ramasse d'autres armes.
Yoici, d'après les probabîlés, quel sera
le programme de l'ambitieuse et incorri
gible coterie.
D'abord, comment s'abtenir de narguer
le ministère sur la loi du fractionnement.
Ce sera insulter la chambre qui a voté les
modifications la loi communale, mais
qu'importe c'est là un inconvénient dont
on ne se soucie point.
Mr Van Volxem a été éliminé Bruxelles.
Ne va-t-il pas sans dire que le pays n'entend
plus qu'il occupe un ministère quel déli
cieux raisonnement! Mais depuis quand
les élections communales ont-elles une
signification politique? Depuis quand les
électeurs de la capitale représentent-ils la
nation entière?
Ensuite, quand le ministère se trouvera
au milieu de la confusion de son échec, on
l'assaillira d'interpellations. Les négocia
tions relatives l'union commerciale avec
la France en seront naturellement l'objet.
Le voyage du Roi, le voyage du minis
tre des affaires étrangères, sont autant de
petites ou de grandes circonstances aux
quelles on s'accrochera avec ardeur.
Puis le coup d'état! car s'imagine-t-on
qu'après dix ans de règne le gouverne
ment s'avise de refuser sa sanction une
loi votée par les deux chambres.
Enfin mille autres choses. Qui pourrait
se rendre compte de tous les expédients
que découvrira un ou plusieurs chicaneurs
convoitant le pouvoir;
Heureusement que toute cette formida
ble opposition se résume dans les trois
individus qui ont refusé leur assentiment
la loi sur l'instruction publique.
Le gouvernement s'appuie sur la majo
rité. Sa force morale augmente en raison
des attaques auxquelles il est en butte de
la part des minorités sans consistance.
Nous savions bien que les organes du
mauvais libéralisme ne tarderaient guère
jeter le masque. A peine les élections
communales sont-elles terminées, qu'on
se hâte de répudier les idées conciliatrices,
manifestées au momeqt de la crise électo
rale. On remarque même dans l'expression
des vœux de nos soi-disant progressistes
encore moins de retenue, s'il est possible,
qu'avant la halte forcée qu'ils viennent de
faire. Évidemment on a voulu se dédom
mager de l'espèce de contrainte imposée
par les circonstances.
Il n'entre pas dans notre intention de
relever une une les accusations plus ab
surdes les unes que les autres, et réfutées
vingt fois déjà, que le parti exalté lance
contre les hommes modérés. Ou sait main
tenant quoi s'en tenir et sur les brillants
succès de l'opposition quand même, et sur
les nombreux méfaits de tous ceux qui ont
le tort de croire que l'irritation continuelle
des esprits ne peut que retarder le déve
loppement normal des germes de prospé
rité que la patrie renferme dans son sein.
On sait aujourd'hui, et on le sait surtout
dans notre ville, quels sont les hommes
qui visent au monopole de l'enseignement
public, ou plutôt qui déjà l'exercent en
dépit des justes réclamations de la majo
rité de leurs concitoyens.
Mais laissons nos imprudents adversai
res nous décocher des traits qui retombent
sur leur propre tête. Qu'il nous soit seu
lement permis de signaler au public quel
ques phrases, où l'on voit percer jour
leurs projets liberticides. Oui, ces préten
dus champions de la liberté seraient loin
d'être fâchés de voir le parti modéré, qu'ils
se plaisent toujours nommer la parti ca
tholique, frappé d'incapacité administra
tive.
En effet le Globe de Bruxelles annonce
que le ministère doit prochainement adop
ter un programme de libéralisme et renon
cer ses alliés-catholiques; peut-être même
le discours du trône fera-t-il allusion ce
revirement.
Et voici maintenant en quels termes un
organe libéral de notre ville prophétise
ses dupes le même événement.
La défaite, dit-il, du parti catholique-
politique semble avoir donné de l'audace
nos ministres et l'idée de se soustraire
au patronage humiliant de la faction, n'est
peut-être déjà plus une simple velléité de
leur part.
A part le ton plein de convenance, qui
règne dans ces dernières lignes, et qui est
habituel chez tel écrivain éminemment
modéré, l'on conçoit que l'envie de domi
ner exclusivement ne saurait être expri
mée avec moins d'ambages.
Le Nouvelliste des Flandres répond au
Globe d'une manière faire rougir et la
feuille bruxelloise et ses copistes.
Jusqu'ici, dit le Nouvelliste, nous avions
cru que le Globe écrivait sérieusement,
mais en présence de non-sens aussi absur
des, nous sommes forcés de croire qu'il ne
cherche qu'à amuser un quart d'heure aux
dépens du bon sens. En quoi, par exemple,
le cabinet réformerait-il son administra
tion pour libéraliser, et en quoi aurait-il
précédemment forfait administrativement
aux devoirs du vrai libéral? Le Globe ne le
sait pas plus que nous avant d'avoir con
sulté les fables de Y Observateur. Enfin com
ment Yopinion catholique peut-elle ici être
en cause? Est-ce que libéraliser serait dans
l'idée du Globe, refuser la tolérance cons
titutionnelle aux catholiques parce qu'ils
n'abdiquent pas leur foi? Si c'est autre
chose que cela, nous défions le monde en
tier de comprendre.
Une jeune fille, lessiveuse de son état,
vient d'être arrêtée et écrouée dans la
maison d'arrêt, sous la prévention d'avoir
volé une quantité de beurre au préjudice
d'un habitant de cette ville, chez qui elle
travaillait la journée.
Charles Capit, mendiant incorrigible,
et qui depuis quelques jours accostait le
soir les dames, pour demander des aumô-
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX. DE I.'«BONNEMENT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4M
Pour les autres localités 4lO
Prix d'un numéro to
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. La Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
1 centimes par ligue. Les ré
clames, SC centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.